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des autres qui ont fuivi, fur tout lorsqu'ils penfent que les revenus de ces riches Previnces, qu'on a conquifes, pourroient fervir, s'ils étoient bien appliquez, à l'entretien d'un grand nombre de nouvelles Troupes contre l'Ennemi commun; cependant les Etats Généraux n'en ont rien employé à cet ufage, mais ils deftinent ce nouveau fecours à fe décharger d'une partie de leur premier Contingent.
Si dans le progrès de la Guerre en Flandres, il y eut bien-tôt une difproportion fur la fourniture des Troupes, au préjudice de l'Angleterre; d'un autre côté, l'ouverture de la Guerre en Portugal mit d'abord une partie inégale du fardeau far nous. Car, quoique l'Empereur & les Etats Généraux euffent traité avec le Roi de Por tugal fur le même pied que Vôtre Majeté, l'Empereur ne fournit point fon tiers des Troupes ni des Subfides qu'il avoit promis, & les Holiandois ne voulurent pas fupléer à ce défaut par une égale portion; de forte que Vôtre Majefté s'eft vûë obligée à payer les deux Tiers de toute la dépense qu'il en coûte pour ce fervice. L'inégalité a même paffe plus loin depuis l'année 1706. lors que les Troupe s
Al
Angloifes & Hollandoifes marchérent de Portugal en Caftille, les Etats Généraux ont entiérement abandonné cette Guerre, & laiffé le foin à Vôtre Majefté de la pourfuivre à vos propres fraix, ce que Vous avez fait auffi, en y envoyant beaucoop plus de monde, que vous ne vous étiez d'abord engagée d'en fournir. D'ailleurs, les genereux efforts de Vô.re Majefté pour le foûtien & la defenfe du Roi de Portugal, ont été bien mal fecondez de la part de ce Prince; puifqu'après les recherches les plus exactes que Vos Communes ont pû faire, il fe trouve qu'il n'a prefque ja mais fourni treize mille hommes en tout, quoiqu'il fut obligé par fon Traité, d'avoir douze mille hommes d'Infanterie, & trois mille Chevaux à fes fraix & depens, outre onze mille Fantaffins & deux mille Chevaux de plus, pour lefquels on lui paioit des Subfides.
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En Espagne la Guerre a été encore plus inégale & plus onereufe à Vôtre Majefté, qu'en aucune autre de fes branches; car elle y fut entamée fans autun Traité préa lable, & les Alliez n'ont prefque pas voulu depuis y contribuer la moindre chofe, En 1705,, on y envoya un petit Corps
*de
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de Troupes Angloifes & Hollandoifes, non pas qu'on le crût fuffifant pour fou- tenir une Guerre bien reglée, ou pour conquerir un fi vafte Païs, mais dans la feule vûë d'aider les Efpagnols, qu'on nous difoit avoir beaucoup d'inclination pour la Maifon d'Autriche, à mettre le Roi Charles fur le Trône. Cette espe- rance ne fe fut pas plûtôt évanouie que l'Angleterre s'engagea infenfiblement dans cette Guerre, malgré tous les dofavanta- ges que la diftance des Lieux & les foi- bles efforts des autres Alliez lui pouvoient caufer. Tout ce que nous avons à dire là deffus à Vôtre Majefté, fe reduit à ce- ci: Que bien qu'on entreprit cette Diver- fion fur les inftances réïterées de la Cour Imperiale, & pour une Caufe, où il ne s'agiffoit pas de moins que de la reduction de la Monarchie d'Espagne à la Maison d'Autriche, ni les deux Empereurs dé- funts, ni Sa Majefté Imperiale d'aujourd' hui n'y ont jamais eu aucunes Forces à leurs propres fraix, jusques à l'année der- niere, qu'il y eut un feul Regiment d'In- fanterie, compofé de deux mille hom- mes: Quoi que les Etats Généraux aient contribué quelque chofe de plus pour cet- Tom. I. X
te
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te branche de la Guerre, leur Portion n'eftG pas allée fort loin; car dans l'efpace de quatre années, c'est-à-dire depuis 1705. jufqu'en 1707. inclufivement, toutes les Troupes qu'ils y ont envoiées, n'exce- dent pas le nombre de douze mille cent hommes; & depuis l'année 1708 jusques à ce jour, ils n'y ont envoié ni Corps de Troupes ni Recruës. Il femble ainfi qu'on ait laiffé en quelque maniere à Vôtre Ma- jefté le foin de recouvrer ce Royaume & d'en payer les fraix, comme s'il n'y avoit que vous feule d'intereffée : En ef. fet, les Troupes que Vôtre Majefté a en- voyées en Espagne, dans l'efpace de fept années, depuis 1705. jufqu'en 1711. in- clufivement, ne reviennent pas à moins de cinquante fept mille neuf cens foixante treize hommes, fans parler de treize Ba- taillons & dix huit Escadrons, pour lef- quels Vôtre Majefté a payé des Subfides à l'Empereur. Vous n'ignores pas quel- le a été la dépenfe fixe pour l'entretien de ce nombre d'hommes, & Vos Com- munes en ont bien reffenti le poids: Mais cc fardeau paroitra beaucoup plus grand, fi l'on fait attention aux depenfes extraor- cinaires qui ont accompagné un Service
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fi éloigné & fi difficile, & qui ont toutes été fontenues par V. M., à la reserve de ce qu'il en a coûté aux Etats de ce petit nombre de Troupes qu'ils y ont envoyées. Les Comptes délivres à Vos Communes font voir: Que la depenfe des Vaiffeaux de V. M., employez pour le fervice de la Guerre en Espagne & en Portugal, fur le pied de 4. liv. fterl. par mois pour chaque Matelot, depuis leur départ d'ici jusques à leur retour, leur perte, ou leur emploi à quelque autre service, monte à 6. Mi- lions, cinq cens quarante mille, neuf cens foixante fix livres, quatorze Che hins. Les fraix des Tranfports, qui con cernent la Grande-Bretagne, pour foute nir la Guerre en Espagne & en Portugal, depuis qu'elle a commencé jufques à pre fent, reviennent à un Million, trois cens trente fix mille, fept cens dix-neuf pie- ces, dix-neuf Chellins, onze fols. L'A- vitaillemant des Troupes de terre embar- quées pour le même fervice, monte à cinq cens quatre vingt trois mille, fept cens foixante dix livres, huit Chellins & fix fols; & la dépenfe des Extraordi naires pour le même fervice, revient à du million huit cent quarante mille trois X 2
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