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avec toute la fincerité qu'on puiffe fouhaïter, n'ayant rien tant à cœur que le foulagement de fes Sujets & le repos de l'Europe. Au refte Vôtre Alteffe Electorale me fera toûjours la juftice, d'être perfuadée du respect avec lequel j'ai l'honneur d'être, &c.

A la Haje se 20, de Novembre 1706.

Lettre du Roi Très-Chrêtien,
au Pape.

TRES-SAINT PERE,

es foins

Vôtre Sainteté continue de le donner pour procurer la Paix, à l'Europe, nous font toujours également agréables. Nous n'avons rien-plus à cœur, que de feconder fes inftances, & nous voulons bien encore aller au devant de tout ce qui pourroit les rendre fructueufes. Comme il n'a pas tenu à nous, que la Guerre n'ait pas été commencée, auffi continuerons nous à rechercher les occafions de la finir par les voyes les plus promptes & les plus faciles. Vo tre Beatitude a été informée, que nous B 3

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avons

avons déja fait plufieurs fois les avances pour parvenir à un but fi falutaire. Il faut attribuer au malheur du tems, que des Princes Catholiques, frappez de la crainte de déplaire à leur Alliez, refusenz encore d'écouter les faintes exhortations du Vicaire de Jefus-Chrift. Lorsque nous remimes à l'Arbitrage de Fêtre Sainteté, de regles les droits de l'Empereur, par une compenfation fur quelques Etats de la Monarchie d'Efpagne; les Miniftres de Votre Béatitude furent chargez du soin d'en faire la propofition à ce Prince; mais avec quelle hauteur ne l'a-t-il pas rejettée? ayant dit des chofes exorbitantes, & demandé avec fierté le rappel de nôtre Petit-Fils. Qui auroit crû, Très-Saint Pere, qu'il feroit une réponse fi orgueil leuse à un Roi, infulté au Miniftre de * Vôtre Sainteté, & à notre amour pour la Paix? Car la conjoncture, bien loin d'étre favorable à la Maifon d'Autriche, fembloit alors la menacer, par la fupériorité de nos forces & par le gain de la Bataille de Caffano; mais Dieu qui eft le maitre des évenemens, changa la difpofition de nos affaires. Cependant quoi que nous fuffions occupez du foin de re

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parer nos pertes, nous n'oubliâmes point Pidée de la Paix que nous avions conçue dans le temps même de nôtre plus grande profpérité.

Nous réiterâmes à la Hollande l'offic d'une Barriére pour leur Etat, & des furetez demandées pour leur Commerce; en nous refervant de traiter d'une compenfation avec l'Empereur. Des proprofitions fi raifonnables, furent de nouveau rejettées, par les intrigues du Parti qui s'étoit montré contraire à l'agrandiffement de notre Petit-Fils; & nous donnâmes alors tous nos foins, à augmenter les preparatifs d'une Guerre, qui nous avoit été violemment & injuftement déclarée.

Néanmoins comme il nous eft important de correfpondre encore aux falutes exhortations de Votre Béatitude & afin qu'il ne reste aucun prétexté à nós Ennemis, de nous imputer la caufe de tant de fang Chrêtien répandu, & qui va encore fe répandre; nous ferons à Vôtre Sainteté l'explication qu'Elle defire, fur les difpofitions où nous fommes pour la Paix. Nous dirons donc à Vôtre Beatude , que le Roi nôtre Petit-Fils nous a confie fes Pouvoirs, pour tranfporter à l'Archidus

une partie des Etats qui compofent la Monarchie d'Espagne. Le Roi Catholique a le cœur des veritables Efpagnols, & fe contente de regner fur eux.

L'Empereur donc peut feul s'expliquer à prefent; il dépendra de ce Prince, que le Milanois, Naples, & Sicile, avec les autres Iles de la Méditerranée, dépendantes d'Espagne foient à jamais réünies

dans fa Maison.

On conviendroit ailément d'une Barriére pour la République des Provinces-Unies; & les deux prétextes de la Guerre étant ainfi levez, il feroit facile de mettre fin aux malheurs dont l'Europe eft depuis fi long-temps accablée.

Nous prions Dieu qu'il conferve pena dant longues années Votre Sainteté dans le Gouvernement de fon Eglife. Vâtre Des vet Fils le Roi de France & de Navarre,

Etoit Signé,

LOUIS.

Et plus bas, COLBERT.

Earit à Versailles le 15. Fevrier 1707.

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Articles Preliminaires

Arrêtez en 1709.

Pour fervir au Traité de la Paix
générale.

ARTICLE PREMIER. n procedera inceffamment à faire une bonne, ferme & durable Paix, Conféderation, & perpétuelle Alliance & Amitié, entre Sa Majefté Impériale, comme auffi entre tous & chacun des Alliez de Sa Majesté Impériale; & principalement le Royaume de la Grande-Bretagne, & les Seigneurs Etats Généraux des Provinces-Unies d'une part, & de l'autre entre Sa Majesté Très-Chrêtienne & fes: Alliez. Et comme les conjonctures préfentes n'ont pas permis que Sa Majefté Impériale ait préalablement pû recevoir l'agrément, & un confentement de l'Empire fur tout ce qui le regarde dans plu fieurs Articles contenus dans ces Prélimi naires Elle tâchera d'obtenir, fuivant Fufage établi dans l'Empire, le plûtôr. qu'il fera poffible, le confentement & la Ratification dudit Empire, avant l'exé

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