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ge, & l'ayant en dernier lieu reduir à la Sicile & à la Sardaigne, on avoit toûjours entendu, & on entendoit encore du côté des Alliez, qu'en cas qu'ils déclaraffent d'accepter cette propofition, les Articles Préliminaires, avec cette exception feule, fubfifteroient en leur entier, le XXXVII. auf fi-bien que tous les autrès, lefquels la France avoit déclaré devoir fubfifter avant qu'on reprit cette Négociation: Et qu'en conféquence, l'Espagne & les Indes avec leurs dépendances devoient être reftituées, en conformité des Préliminaires; c'est-à dire, dans le temps qui y eft exprimé, ou dans tel autre espace dont on pouvoit convenir; ce qui n'étant pas éxecuté, alors ce qui eft ftipulés dans les Préliminaires auroit lieu, favoir que la fufpenfion d'Armes cefferoit. Que cet Article de la Reftitution de l'Espagne & des Indes & de leurs dépendances, étant le fondement & le point capital de la Négociation, les Hauts-Alliez ne pouvoient en aucune maniere demeurer dans l'incertitude à cet égard, ni fe contenter de paroles & dé promeffes, fans être affurez qu'elles fe foient fuivies des effets. C'eft pourquei ils exigeoient qu'on leur donnât là-defos

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une déclaration claire & précife, avang qu'eux mêmes vinflent à s'expliquer fur le Partage propofé, mais qu'après qu'ils feroient éclaircis & affurez à cer égard, ils faciliteroient les voyes pour terminer le reste de la maniére la plus convenable. Qu'entre les moyens qui pourroient contribuer à faciliter la fin de cette affaire, celui-ci pouyoit être employé, favoir, qu'au cas que le Roi de France ne pût pas par voye de perfuafion, porter fon Petit-Fils à quitter l'Efpagne & les Indes felon les Préliminaires, mais qu'il fût, obligé d'employer les voyes de contraintes en ce cas là, les A les, Allicz feroient auffi agir pour cette fin les Trou pes qu'ils ont en Espagne & en Portugal, pendant le temps limité pour la ceflation d'Armes, ou pendant tel autre espace dont on conviendroit quoi qu'ils n'y faffent pas obligez par les Préliminaires, & qu'ils puffent fatisfaire à leurs engages mens, en demeurant dans l'inaction Les Al liez ayant crû qu'il étoit néceffaire de s'expliquer ainfi d'une maniere claire & préci fe, & demandant qu'on s'expliquât de la même maniere de la part de France, les Sieurs Plénipotentiaires s'étoient chargez

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d'écrire en Cour ce qui venoit de leur être propofé; fur quoi on vient de recevoir pour réponse la Lettre ci-dessus mentionnée.

Il eft notoire & inconteftable, qu'a vant que d'entrer en aucune Négociation, pendant qu'on a traité des Préliminaires & par les Préliminaires mêmes, avant qu'on reprit cette derniére Négociation, & tant qu'elle a duré, on a toûjours pofé la Reftitution de l'Espagne & des Indes comme un fondement ferme & inébranlable. Il ne reste plus aucune queftion à cet égard, finon, que les Hauts-Allicz prétendent qu'on leur donne une pleine fûreté, fur laquelle ils puiffent fe repofer, que ce fondement une fois pofé ne fera point renversé, & que ce qui leur a été promis là deffus dès le commencem‹nt fans aucune difficulté, fortira fon effet. Ils prétendent du moins qu'on leur donne que auffi grande fûrété que celle qu'ils croyent trouver dans le XXXVII. Article des Préliminaires; ce point effentiel éant de fi grande importance, qu'il feroit contre la prudence & contre la faine railon de confentir qu'il demeurât fujet au moindre doute & à la moindre incertitude. Il est également clair & évident, que Tom I.

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les Hauts-Alliez ont droit de prétendre pour la Maison d'Autriche la Reftitution de l'Espagne & des Indes, & de ce qui en dépend, & de former cette prétention, non feulement contre le Duc d'Anjou en qualité de poffeffeur, mais principalement contre le Roi de France, comme celui qui au préjudice des Rénonciations les plus amples, & des Traitez les plus folemnels, a occupé lesdits Etats, de la maniere que chacun fait, & qui par conféquent eft dans l'obligation de les reftituer; fans que Sa Majesté s'en puiffe exempter par la raifon de la prétenduë impoffibilité qu'on allégue. Car outre que cette impoffibilité (de laquelle on ne convient nullement) quand on le fuppoferoit réelle, feroit du propre fait du Roi T. C. lui-même, qui auroit mis fon Petit-Fils en état de fe maintenir contre la volenté, dans la poffeffion où lui-méme l'a établi, ce qui ne diminuë nullement l'obigation de Sadite Majefté: Perfonne ne fe laiffera facilement perfuader, que le Petit-Fils du Roi T. C., qui n'a hors de l'Espagne aucun appui ni reffource, qu'auprès du Roi fon Aycul, pût ou olât refufer de quittu 'Elpagne & les Indes, fi Sa Majesté

lui déclaroit de bonne-foi & férieusement fa volonté sur ce fujet, & lui en vouloit faire fentir les effets en cas de besoin, sur tout lors que les Alliez y concourroient avec lui pendant le temps de la Tréve. Cela paroît fi évident, qu'il n'eft pas concevable autrement, que le Roi de France ait pû fans aucune difficulté promettre la Reftitution de d'Espagne & des Indes, & pofer cette Reftitution, même avant que d'entrer en Traité, comme le fondement fur lequel tout le refte devoit être appuyé; & qu'on ne peut préfumer autre chofe, finon que Sa Majesté a bien fû que l'in tention de fon Petit-Fils étoit de ceder l'Espagne & les Indes, ou qu'Elle a bien connu les moyens qu'Elle étoit en pourvoir d'employer, pour le contraindre à cette ceffion, en cas de befoin. Autrement il s'enfuivroit néceffairement, que le Roi de France, dès le commencement, auroit flatté les Alliez d'une vaine espérance, & leur auroit promis une chofe effentielle, laquelle il n'avoit ni la volonté ni le pouvoir d'éxécuter. C'est ce qu'on ne peut préfumer fans marquer qu'on doute de fa bonne foi: Et on le piéfumeroit d'autant moins, que dans une des Conférences F 2

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