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UNIVERSELLE.

POLITIQUE, HISTOIRE, INDUSTRIE.

DE L'ORGANISATION POLITIQUE ET ADMINISTRATIVE

DU PORTUGAL (1).

Nous abordons l'examen des événemens qui appellent depuis si long-temps sur le Portugal l'attention de l'Europe. Depuis 25 ans, une série de calamités s'est ouverte pour ce pays. Attaqué à son tour par l'homme qui, dans sa course, renouvelait les empires et les rois, il se vit menacé de servir de dédommagement à un prince d'Étrurie dépossédé, et de devenir le prix des complaisances du vil favori qui gouvernait alors d'Espagne. Bonaparte déclara, avec ce terrible laconisme qui ressemblait aux arrêts du destin, que la maison de Bragance avait cessé de régner. Un satrape partit pour exécuter l'arrêt. Le cabinet portugais renoua alors avec l'Angleterre, son ancienne alliée, des liens que depuis quelques années il s'efforçait de relâcher. Sir Sydney Smith arbora son pavillon dans le Tage, lorsque les premières colonnes françaises avaient déjà franchi la frontière. Ce fut alors que le prince régent s'avança en tremblant, et la mort dans l'âme, vers le vaisseau qui allait emporter dans un autre hémisphère les destinées de la patrie! Jamais exilé, s'éloignant de la terre natale et des tombeaux de ses ancêtres, n'attendit avec une telle anxiété des vents favorables. Ils soufflèrent enfin après trois mortelles journées d'attente, et le royal navire leva l'ancre; mais les derniers regards du prince purent voir le drapeau tricolore flottant, comme un sombre nuage, sur la tour élevée de Belem. Junot ne conserva. par long-temps sa conquête; la capitulation de Cintra rendit au Portugal l'espoir de rester au nombre des nations. En secouant le joug ennemi, on dut se résigner à accepter celui d'un allié; l'Angleterre usa et abusa de sa position. Le Portugal fut soumis à une sorte de vasselage colonial; ses champs furent dépouillés de cultivateurs, pour entretenir une armée exorbitante. La restauration, loin de changer cet ordre de choses, l'empira peut-être.

(1) Le premier volume de la Revue Universelle, page 152, contient un article sous le même titre; celui-ci peut lui servir de complément.

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