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auberge Vanini. Un postillon, perfide et bossu me dénonça au ministre de Naples, le duc de Sangro, qui me fit arrêter par l'intermédiaire du prince d'Avella. Je fus conduit à la citadelle de Livourne, sous la garde du général Raselli qui me laissa libre sur parole. Je fus ramené de là, comme un prisonnier d'Etat, jusqu'à Palerme, en Sicile, où la révolution napolitaine avait rejeté le roi Ferdinand. Il m'était favorable ainsi que la reine Caroline, qui me donna une lettre de recommandation pour le roi de Danemark; mais le ministre Acton était le plus fort; il me fit embarquer pour Trieste, d'où je pouvais gagner la Vendée, comme j'en avais manifesté le désir.

Arrivé dans ce port, je pris la poste et ne m'arrêtai qu'à Hambourg, près de mon frère le prince Louis; il fut désolé de mes fautes, mais me plaignit plus qu'il ne me blâma. Il me mit en relations avec son ami le baron de Frotté, avec lequel je passais en Angleterre, pour débarquer sur les côtes de Normandie. Durant deux mois, je fis la guerre en flibustier, recevant des coups de fusil dans mes habits et dans mon chapeau. Comme Napoléon, premier consul, voulait pacifier Vendéens et Chouans, je vins à Paris avec un aide de camp de Bourmont, pour essayer de me rattacher à quelque chose. Un ami de collège, originaire de Fribourg en Suisse, me cacha durant deux ans ; en 1803, j'entrai, comme général major, au service du grand duc de Baden, dont j'étais parent.

Lors de la révolution de 1830, j'étais, avec mes enfants, à Voisin, terre de ma femme, à une lieue de Rambouillet, lorsque Charles X y arriva avec les débris de la garde. Je fis demander au Roi des ordres ; il me fut répondu qu'il n'y avait plus rien à faire, et que je devais me rendre à la Chambre des Pairs. C'est ce que je fis sur-le-champ, avec la plus grande peine, en traversant l'avant-garde des révolutionnaires parisiens. Ne pouvant plus rien pour la défense de Charles X, je crus de mon devoir d'aller offrir, comme volontaire, mes services au nouveau Roi, pour défendre encore la couronne

Sans expliquer en détail ma conduite, je peux dire avoir prouvé mon véritable amour pour la patrie et mon dévouement sincère à un prince dont le gouvernement constitutionnel, aussi éminemment sage que ferme et légal, a su préserver la France des horreurs de l'anarchie, et lui conserver en Europe la considération et le rang qui lui appartiennent.

Dès lors, ma vie a été trop ordinaire pour que je veuille la repasser en détail. Un seul jour a marqué pour moi, celui du 14 septembre 1830, où je dus à l'amitié du pauvre Archambauld de Talleyrand-Périgord la main de Mlle Valentine de Serrant, délicieuse et angélique créature, à qui je dois tant de bonheur. Ici, je m'arrête, dans l'insuffisance de pouvoir peindre comme elle le mérite cet ange de bonté que j'adorerai jusqu'à mon dernier soupir.

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Quelques mots sur le 20 juin, le 10 août et ma sortie

du Château avec mademoiselle de Tourzel......

Ma neuvaine. Arrestation. Interrogatoire..

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Mardi, 4 septembre, jusqu'au lundi, 17, jour de mon

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Extraits des dépenses faites pour le mariage de la princesse de
Tarente......

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1782, 14 février. Paris. · Dépenses de la princesse de Tarente. 209
1782-1783

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Notes sur ma vie, par le duc de La Trémoïlle ..

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