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qui étaient les tomes de l'ancien et du nouveau dictionnaire, les bulletins de renvoi, les feuilles de dépouillement et les dépouillements des extraits des actes. 5° Les registres du bureau des grands livres, qui étaient les tomes ou volumes des grands livres et répertoires d'iceux; ceux des livres d'extraits, ceux des livres à colonnes, ceux des livres d'effets et de subdivision. 6° Les pièces du bureau des listes, qui étaient les registres de numéro et les états sur lesquels on avait formé les listes. 7° Les pièces du bureau du dépôt, tant de la commission générale que des sieurs conseillers d'État, qui étaient les registres et les feuilles des décisions, les requêtes, mémoires et placets. 8° On devait aussi brûler les pièces des bureaux des chefs dépositaires, qui étaient les registres de numéros tenus par les sieurs commissaires, les registres de numéros tenus par les premiers commis, les journaux, les bordereaux et les déclarations des particuliers, les mémoires et les états.

Le 25, le Roi badinant avec M. le comte de Charolais sur le bord d'un bassin du parc de Versailles, le comte de Charolais tomba dans l'eau, où il se serait noyé si un particulier ne se fût jeté dans le bassin pour le secourir; d'où l'ayant retiré, le comte de Charolais lui donna douze louis d'or, et le Roi lui assigna une pension de cent cinquante livres par an.

Paris.

-

Le 16 octobre, le Roi vint de Versailles coucher à

Le 17, Sa Majesté alla ouïr la messe en l'église de Notre-Dame, après laquelle il prit le chemin de Reims, accompagné de M. le duc d'Orléans, de M. le duc de Chartres, de M. le duc de Bourbon, de M. le comte de Charolais, de M. le comte de Clermont, de M. le prince de Conti, et de M. le duc de Charost, son gouverneur, et alla coucher au château de Dammartin.

- Le 18 à Soissons, le 19 à Fismes, et le 20 à Reims.

Le 17, on commença à brûler les papiers et les registres du visa, dans une cage de fer de la forme d'un lit, de dix pieds de hauteur et de huit pieds de largeur, grillée de gros fils de fer de tous côtés, en haut et jusqu'à terre, afin que rien ne pût s'échapper du feu; au fond de laquelle cage on avait mis plusieurs grosses barres de fer, posées sur de grosses pierres de taille, pour mieux soutenir le poids de ces registres et résister à l'ardeur du feu. Cette cage était placée au milieu de la cour de la Banque.

On ne sera peut-être pas fàché de trouver en cet endroit l'extrait d'un mémoire touchant la sainte ampoule, qui se conserve à Reims depuis un grand nombre de siècles 1.

Suivant ce mémoire, la sainte ampoule est un trèspetit vase de verre, qui renferme ce qui reste du saint chrême dont saint Remi, archevêque de Reims, se servit pour baptiser le roi Clovis, premier du nom et premier roi chrétien, et dont on prend une partie avec une spatule d'or qu'on mêle sur une patène d'or avec du saint chrême ordinaire, pour faire l'onction à nos rois lors de leur sacre et de leur couronnement.

Cette ampoule est la même qui fut apportée miraculeusement à saint Remi, par un ange en forme de colombe, au lieu du saint chrême qu'apportait un diacre, qui ne put passer à cause de la grande foule de personnes dont l'église était alors remplie, et qui y étaient accourues pour voir la cérémonie du baptême de ce monarque nouvellement converti. Lequel miracle est rapporté dans la préface qui se chante à la messe du jour de la fête de saint Remi, et dans la vie du même saint, composée par Hincmar, archevêque de Reims, en l'année 850, c'est-à-dire plusieurs siècles après l'événement de ce miracle, qui est

Ce Mémoire est de l'abbé de Vertot. Il a été recueilli dans les Mémoires de l'Académie des inscriptions et belles-lettres, où il se trouve au tome II, p. 619.

approuvé par les savants, en plus grand nombre que de ceux qui le rejettent.......

On lit en marge : « Une infirmité a empêché la suite jusqu'au mois de décembre. » Le sacre de Louis XV eut lieu le 25 octobre. Voici la liste des personnes qui y assistèrent :

PAIRS ECCLÉSIASTIQUES.

M. l'archevêque duc de Reims.

M. l'archevêque duc de Laon.

M. l'évêque duc de Langres, excusé pour cause de maladie et représenté par M. l'évêque de Châlons.

M. l'évèque comte de Beauvais.

M. l'évêque comte de Châlons, représenté par M. l'évêque de Noyon. M. l'évèque comte de Noyon, représenté par M. l'ancien évêque de Fréjus. PAIRS LAÏQUES.

M. le duc d'Orléans, Régent du royaume, représentant le duc de Bourgogne.

M. le duc de Chartres, représentant le duc de Normandie.
M. le duc de Bourbon, représentant le duc d'Aquitaine.

M. le comte de Charolais, représentant le comte de Toulouse.
M. le comte de Clermont, représentant le comte de Flandre.
M. le prince de Conti, représentant le comte de Champagne.

FONCTIONS DES PAIRS ET DES AUTRES SEIGNEURS.

M. l'archevêque duc de Reims a eu l'honneur de sacrer le Roi.
M. l'évêque duc de Laon portait la sainte ampoule.

M. l'évêque de Châlons, à la place de M. l'évêque duc de Langres, portait le sceptre.

M. l'évêque comte de Beauvais portait le manteau royal.

M. l'évêque de Noyon, à la place de M. l'évêque comte de Châlons, portait l'anneau.

M. l'ancien évêque de Fréjus, à la place de M. l'évêque comte de Noyon, portait la ceinture ou le baudrier.

M. le duc d'Orléans portait la couronne royale.

M. le duc de Chartres portait la première bannière carrée.

M. le duc de Bourbon portait la deuxième bannière carrée.

M. le comte de Charolais portait les éperons.

M. le comte de Clermont portait la bannière royale.

M. le prince de Conti portait l'épée.

M. le duc de Charost, gouverneur du Roi, accompagnait Sa Majesté. M. le maréchal de Villars, représentant le connétable, tenait l'épée nue dans la cérémonie.

M. le garde des sceaux, représentant le chancelier, appelait les pairs. MM. les maréchaux d'Estrées, de Tessé et d'Uxelles portaient, dans la cérémonie, la couronne, le sceptre et la main de justice.

La nuit du 6 au 7 décembre, Madame la douairière, mère de M. le duc d'Orléans, régent, mourut à Saint

M. le maréchal de Tallard portait à l'offrande le vase de vermeil doré, rempli de vin.

M. le comte de Matignon portait le pain d'or.

M. le comte de Médavy portait le pain d'argent.

M. le marquis de Goësbriant portait la bourse remplie de treize pièces d'or.

MM. les cardinaux de Rohan, de Bissy, de Gèvres, Dubois et Polignac.

ARCHEVÊQUES ET ÉVÊQUES INVITÉS A LA CÉRÉMONIE.

MM. les archevêques de Toulouse, de Bordeaux, de Sens, d'Alby; l'évêque de Toul, nommé à l'archevêché de Tours.

MM. les évèques de Metz, de Saint-Omer, de Chartres, de Verdun, de Vannes, de Blois, de Nevers, de Saint-Papoul, de Troyes, de Sisteron, d'Avranches, du Puy et de Lectoure.

M. l'évêque d'Amiens fit l'office de diacre pendant la cérémonie; M. l'évêque de Soissons celui de sous-diacre, et M. l'évêque d'Angers prononça le discours la veille du sacre.

MARÉCHAUX DE FRANCE.

Outre les maréchaux ci-dessus nommés, MM. les maréchaux de Matignon et de Bezons assistèrent à la cérémonie.

SECRÉTAIRES D'ÉTAT.

MM. le marquis de La Vrillière, le comte de Maurepas et Leblanc.

CONSEILLERS D'ÉTAT.

MM. Amelot, Bignon de Blanzy, Le Peletier Desforts, l'abbé de Pomponne, le comte du Luc, d'Angervilliers, d'Argenson, de Harlay et Dodun, contrôleur général des finances.

MAITRES DES REQUÊTES.

MM. d'Herbigny, Bernard, de La Grandville, Orry, de Vastan, de Fontanicu, de Talhouët, d'Ombreval, de Vanolles et Le Pelletier.

SECRÉTAIRES DU ROI.

MM. Noblet, doyen; Perrin, Poisson et Lenoir, syndics; Archambault et Carpot, anciens; de Voigne de Méry, greffier de la prévôté de l'hôtel. SEIGNEURS QUI ACCOMPAGNÈRENT LA SAINTE AMPOULE ET DONNÉS EN OTAGE. MM. le comte d'Estaing, le marquis d'Alègre, de Beauvau et de Prie.

CHEVALIERS DE LA SAINTE AMPOULE.

MM. de Romanie, Godet et de Sainte-Catherine; le quatrième ne s'étant pas présenté, a été remplacé par M. Clognet, bailli de l'abbaye de Saint-Remi.

Cloud, âgée de soixante-dix ans et six mois : le 10, au soir, son corps fut transporté avec peu de pompe à l'abbaye de Saint-Denis, auprès du feu duc d'Orléans, son mari, qui mourut en juillet 1701'.

- Comme depuis deux mois le blé et le pain étaient augmentés de prix, de telle sorte que le 9 le pain se vendit 3 sols 6 deniers, 4 sols et 4 sols 6 deniers la livre, ce qui donna lieu à des malversations que plusieurs boulangers faisaient alors en le vendant à faux poids, ce dont quelques-uns eurent à se repentir.

Le nommé Lartigue, boulanger, vis-à-vis de la porte de la halle à la marée, ayant été dénoncé à la police pour une pareille supercherie, et pour vendre son pain à raison de plus de douze sols la livre, fut le même jour, 9 de ce mois, conduit en la prison du Châtelet, avec sa femme et ses enfants, et sa boutique fut même murée pendant quatre mois, par ordonnance de M. d'Argenson, lieutenant général de police. Ce boulanger fournissait de pain les tables les plus délicates des gens d'affaires.

la

Par une autre ordonnance de police, la boutique et porte d'un autre boulanger du faubourg Saint-Antoine, en la rue de Reuilly, furent murées, et lui et sa femme furent enfermés dans la boutique, où on leur donnait du pain et de l'eau pour leur subsistance par un trou qu'on avait fait entre des soliveaux du plancher de la chambre qui était au-dessus de la boutique.

On afficha pour lors une liste de cent quatre-vingtdouze actions, d'un plus grand nombre de dixièmes d'actions, et d'environ trente certificats de liquidation, lesquels effets avaient été volés chez le sieur Renard, procureur, rue Saint-Martin, qui les avait en dépôt.

-Le 26, le lendemain de Noël, après diner, un

On connaît l'épitaphe satirique qu'on fit à la mère du Régent Ci-git l'Oisiveté (la mère de tous les vices).

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