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NOUVELLES ECCLÉSIASTIQUES.

ROME. Le 1er février, S. S. a donné audience M. André d'Halinski, conseiller intime et chambellan de S. M. l'empereur de Russie, et son envoyé extraordinaire et ministre plénipotentiaire près le saint Siége, Son excellence, a présenté ses lettres de créance au saint Père, qui l'a accueilli avec distinction, et lui a témoigné les sentimens d'estime et de reconnoissance qu'il a pour son souverain.

Le jour de la fête de la Purification de la sainte Vierge, il y eut chapelle papale au Vatican. Après la messe, il fut chanté un Te Deum en actions de grâces de la délivrance de cette ville lors du tremblement de terre de 1703.

M. Jean Rosatini, prêtre de Bagnorea, de l'archi→ gymnase romain, a été nommé procureur chargé de défendre, dans la congrégation des rits, les causes. des sorviteurs de Dieu.

RENNES. Le zěle des missionnaires comme celui du public s'est soutenu pendant tout le cours de la mission. Elle va se clorre dans deux églises, Saint-Sauveur et Saint-Germain. Dans les autres églises on continuera encore les instructions pendant quelques jours. On ne conçoit pas comment les missionnaires ont pu y suffire, et on n'est pas moins étonné du succès qu'ils ont eu quand on songe aux préventions défavorables qui avoient, été répandues. Nous étions tous affligés avant l'ouver— ture de la mission de voir la disposition des esprits. Tout cela s'est évanoui. M. l'abbé Rauzan a commencé par établir des exercices, partout, Chaque paroisse avoit le sien matin et soir. Deux fois chaque semaine, il y avoit un sermon extraordinaire à Saint-Sauveur et à SaintGermain, par lui ou par M. l'abbé Guillon, et une retraite pour les militaires deux autres fois à Saint-Sau

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veur; ainsi régulièrement nous avions six sermons extraordinaires par semaine, et un grand exercice dans chaque église. Il n'y a pas eu un seul jour où tout n'ait été rempli. Le jour de l'ouverture d'une retraite pour les hommes, à Saint-Germain, la foule étoit très-considérable, et les huit jours de la retraite se sont passés de même. L'affluence étoit pareille à la cathédrale, où se faisoit la retraite des femmes. Les jours de l'amende honorable et de la rénovation des voeux du baptême, il y a eu des gens qui ont retenu leurs places dès six heures du matin, et qui y sont restés jusqu'au soir. Le dimanche 9 février, la communion générale des hommes a eu lieu à Saint-Mélaine. Tout étoit plein à huit heures, et un grand nombre de paysans, d'artisans, et même des personnes notables, ne purent entrer, et farent for cés d'aller à Saint-Germain. On croit qu'il y a eu au moins cinq mille hommes qui ont approché ce jour-là de la sainte table. On y voyoit presque toute la gene darmerie, la garde nationale en grand nombre, ainsi que la légion des Côtes du Nord, qui est en garnison ici, des cuirassiers, des canonniers, des conseillers de la cour royale, des officiers, des gens de tout état, des paysans, etc. Malheureusement M. l'abbé Rauzan étoit tombé malade plusieurs jours auparavant, sans doute d'excès de fatigue, et on a craint une flaxion de poitrine. Il est mieux, mais il ne sort pas encore. MM. Guil lon, Desmares et Bénoin l'ont remplacé. On s'empres soit pour les entendre, et la diversité de leurs talens servoit à satisfaire la diversité des goûts. Le respect humain étoit surmonté, Les hommes alloient publiquement à confesse. Un grand nombre s'est présenté pour porter la croix, dont l'érection a dû avoir lieu le jeudi 13, en face du Mail. On ne sait pas comment le peuple a pu soutenir cette interruption à son travail,

On a perdu ici, il y a déjà quelque temps, M. Hunault, curé de Saint-Etienne, ecclésiastique recommandable par son ardente charité. Il donnoit tout aux pan

vres, et vendit jusqu'à son lit pour les soulager. Sa mort est une source de regrets pour ceux qui ont connă“ la douceur et la piété de ce, digne pasteur.

Ratisbonne. Le 10 février, mourut ici Charles de Dalberg, notre archevêque, dans sa 73e, année. Issu d'une famille ancienne, il avoit été d'abord chanoine du grand chapitre de Mayence, puis coadjuteur de l'électeur de Mayence et de l'évêque de Constance, sous le titre d'archevêque de Tarse en 1788. Il alla résider alors à Erfurth. Après la mort de M. d'Erthal, il devint archevêque de Mayence en titre, et fixa sa demeure à Aschaffenbourg. Il fut le seul des princes ecclésiastiques à qui on laissa sa souveraineté en 1803, et devint depuis grand-duc de Francfort. Il est inutile de chercher comment M. de Dalberg mérita cette exception. En 1814, il se retira à Constance, et il résidoit alternativement dans cette ville et à Ratisbonne dont il avoit été fait archevêque en 1805. Ce prélat vint plusieurs fois à Paris sous Buonaparte, qui Te protégeoit. Il avoit ambitionné la gloire d'écrivain, et a publié des ouvrages sur des matières étrangères à son état.

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PARIS. S. M. a reçu, le dimanche 23, plusieurs ministres, ambassadeurs, pairs, députés, officiers-généraux. M. le prince de Kaunitz, ambassadeur d'Autriche à Rome, a été présenté au Roi et à la famille royale.

Le Moniteur annonce en ces termes, dans un article officiel, la grossesse de Mme la duchesse de Berry : « Mme, la duchesse de Berry est entrée dans le cinquième mois de sa grossesse. La santé de S. A. R. continue à être fort bonne ».

M. le duc de Bourbon, dont on avoit annoncé la prochaine arrivée à Paris, ne paroît pas devoir encore quitter I'Angleterre.

M. le comte d'Allonville, préfet d'Ille et Vilaine', est nommé conseiller d'Etat en service extraordinaire.

M. le comte de Kerespert, sous-préfet de Fougères, est nommé préfet de la Vendée; M. le comte de Waters passe de la préfecture de la Vendée à celle d'Indre et Loire ; et M. Bacot, de cette dernière, à celle de Vaucluse. M. de Tocque ville, préfet de la Côte-d'Or, est nommé préfet de la Moselle, et M. Lachadenède, préfet de la Moselle, le devient de la Côte-d'Or.

On s'occupe, dit-on, dans les bureaux du ministère de la guerre, d'un travail dont l'objet est d'apporter une écono→ mie considérable dans les frais d'administration. Il s'agit de . supprimer une partie des places de maréchaux-de-camp commandant les départemens chefs-lieu de divisions militaires, et de réunir les fonctions des inspecteurs aux revues avec celles des commissaires des guerres.

Une ordonnance du Roi porte qu'en raison de la cherté des subsistances, les élèves des colléges royaux paieront 36 fr. en sus de la pension, tant à Paris que dans les départemens. On annonce que le ministère public s'est pourvu en cassation contre l'arrêt de la cour d'assises de Nîmes, qui a acquitté l'individu prévenu d'avoir tiré sur le général Lagarde..

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Les personnes, âgées de plus de 50 ans, qui voudront se faire dispenser du service de la garde nationale, paieront une indemnité, qui sera exigible par quartier et d'avance. Elle est fixée à peu près au quart du loyer.

-Pendant l'instruction du procès de Pleignier et des autres patriotes de 1816, il avoit été assez souvent question d'un nommé Gastel, désigné par Diétrích pour lui avoir donné des cartes portant ces mots : Union, honneur, patrie, ainsi qu'ure proclamation imprimée, qui excitoit à s'armer contre le governement. Cette proclamation avoit circulé principalement dans le temps de l'affaire de Grenoble. Gastel qui parvint à échapper alors aux recherches de la police, est fils d'un maitre d'école, et avoit été pendant la révolution employé au district de Bourg-la-Reine. Il avoit reçu le surnom de Brutus de Mont-Rouge. Jubin, boucher, avoit aussi signalé Gastel comme lui ayant remis une proclamation et des cartes. En novembre dernier, Gastel s'avisa de présenter une pétition à la chambre des députés; il s'y représentoit comme une victime de l'injustice. Cette indiscrétion fit retrouver les traces du prévenu. Il fut arrêté, et a comparu, le 22, devant la cour d'assises. Il a nié la distribution des cartes, quoiqu'elle

fut attestée par Dietrich et Jubin. M. Vandoeuvre, ávorai– général, a porté la parole, et a regardé les charges comine constantes, et l'accusation comme prouvée. M. Thourret, avocat, a défendu Gastel, et a eu peut-être plus de succès qu'il n'avoit espéré. Les jurés, après une courte déliberation, ont déclaré que l'accusé n'étoit pas coupable de pro vocation à la révolte et de distribution de cartes; et Gastel a été acquitté.

Le 19 février, la princesse d'Orange, sœur de l'êmpefeur de Russie, est accouchée, à Bruxelles, d'un prince.

- Le 18 février, il a été faît à la chambre des pairs d'Angleterre un rapport au nom du comité secret chargé d'exami Her les papiers relatifs à la tentative contre le prince régent. Le comité est d'avis qu'il a existé une conspiration tendant à renverser le gouvernement. Plusieurs assemblées ont eu lieu à cet effet, l'automne dernier, à Londres. Les agitateurs tén terent de corrompre le peuple; its ramasserent des armes, prêt parèrent un drapeau tricolor avec des inscriptions seditreuses, et prononcèrent des discours incendiaires. Le rapporteur à cite diverses sociétés à Leicester, Nottingham, Manchester Sheffield. Des pamphlets, des chansons, des discours séditieux ou impies, des parodies de la Bible, tels sont les moyens des factieux qui devoient éclater au mois de décembre dernier. Le comité a proposé de prendre des mesures sévères. La cham bre doit délibérer prochainement sur cet objet.

CHAMBRE DES PAIRS.

Le samedi 22 février, la chambre a entendu un rapport sur les journaux, qui lui a été fait par M. le comte de Malleville.

Le 24, la chambre a repris la discussion du projet de Joi sur les journaux. M. Becquey, un des commissaires du Ror, a combattu les objections faites contre le projet. Trois opinans, dont l'un attaquoit le projet, et les autres le soute noient, ont aussi été entendus. La chambre, après avoir ferme

discussion sur le fond, a délibéré sur les amendemens proposés par divers membres; tous ont été écartés par la question préalable. Il a été voté au scrutin sur l'adoption du projet. Le nombre des membres étoit de 148, sur lesquels le projet a réuni 101 suffrages.

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