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CHAPITRE VII.

MONARCHIES DE FORMATION SECONDAIRE.

Gouvernement sacerdotal. Influence du Christianisme.

Goths, Francs, Anglo-Saxons, Calédoniens, Etats mo-
dernes..

426

J.

Empêchements de parenté. Lois des Goths..

436

II. Empêchements de parenté. Francs..

439

III.

IV.

Anglo-Saxons. Influences de la réforme. Colonisations..
Calédoniens Écossais.....

442

447

V.

Sociétés modernes..

451

FIN DE LA TABLE.

13236. PARIS.

TYPOGRAPHIE LAHURE

Rue de Fleurus, 9.

dans le clan, que dans la tribu, alors que toutes ces divisions de race auraient dû se confondre dans la grande unité nationale.

Les clans de l'Écosse furent divisés et vaincus comme les tribus d'Israël et de Juda.

Les Écossais auraient dû comprendre ce que comprit un de leurs rois après la conquête de l'île de Man au XIIe siècle. Les habitants de cette île, après avoir subi la tyrannie du vainqueur, se révoltent; les deux races ne peuvent vivre sur le même sol; l'une d'elles doit être exterminée. Dans cette lutte suprême, l'évêque propose de s'en remettre au jugement de Dieu. Trente Écossais combattront contre trente Manks, comme au château de Ploërmel, trente Bretons avaient combattu et vaincu trente Anglais. Dans cette seconde ordalie, les Écossais furent vainqueurs.

Après la défaite des Manks, le roi d'Écosse Alexandre III tenta de cimenter l'union de ces races ennemies par les liens de la parenté; il ordonna qu'en un même jour, on célébrerait trente maria ges de personnes prises dans les deux partis'.

1. DAVID ROBERTSON, l'Ile de Man, p. 26 des observations.

V

SOCIÉTÉS MODERNES.

Les empêchements de parenté établis par le droit canonique furent abolis en partie par le pape Innocent III, qui, en 1216, dans le ive concile de Latran, réduisit les prohibitions au quatrième degré canonique, c'est-à-dire aux petits-enfants de cousins germains.

Cette règle commune aux parents et aux alliés reste celle du droit canon; elles est ainsi en vigueur dans un grand nombre de législations : dans le droit commun allemand, en Sardaigne, en Bolivie, à Parme, à Modène, en Portugal, en Toscane, en Pologne, dans les cantons de Fribourg de Lucerne et du Tessin1.

Nous ne nous occuperons ici que des États de l'Italie et de l'Allemagne.

Les empêchements de parenté restreints par Innocent III, mais encore excessifs, eurent pour

1. Concordance entre les Codes civils étrangers et le Code Napoléon, par ANTнoine de Saint JOSEPH, 2e édit., tome I, introduction, p. xvi.

résultat nécessaire d'étendre les liens du sang entre toutes les familles d'un petit État.

Nous avons admiré les conséquences de ce système appliqué à l'origine de la société en Chine, et après la conquête des barbares dans le centre et le midi de l'Europe; l'antagonisme de plusieurs peuples habitant le même territoire, fut effacé au bout de quelques générations par le seul fait que ces peuples ne pouvant s'allier dans leur parenté, furent forcément obligés de s'unir entre eux; l'unité de la nation en fut la conséquence nécessaire.

La nationalité se fonde sur les liens du sang; cette nationalité, restreinte en Italie et en Allemagne à de petites souverainetés, n'en est que plus énergique; les liens de parenté se resserrant à chaque génération, tous les nobles d'un même État sont alliés; toutes les familles du peuple ont la même communauté de sang.

Briser aujourd'hui ces nationalités restreintes pour en former de grandes nationalités en Angleterre, en Italie ou en Allemagne, est une œuvre audessus du conquérant et du législateur, au-dessus même de la volonté de tous les petits États aspirant à former une grande nation.

Au moyen âge, les lois nuptiales ayant effacé les traces des nationalités des Francs, des Bourguignons, des Goths, de nouvelles nationalités se fondèrent avec les débris de la vaste monarchie de Charlemagne.

Que de siècles, que de guerres, pour amener

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