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ne l'avez pas lu; car vous ne l'eussiez pas inséré. Selon moi, l'auteur de l'article s'est proposé, en faisaut usage de quelques jeux de mots qui n'ont rien de digne, de railler une classe d'hommes utiles, pensant sans doute leur enlever, en se servant de l'arme du ridicule, la juste considération qu'ils ont achetée par de longues études, par des sacrifices nombreux.

Je ne relèverai pas ce que contient d'erroné cet article ; mais je vous demanderai si vous accueilleriez un feuilleton dans lequel, laissant de côté les médecins véritablement médecins, et qui sont les bienfaiteurs, et une seconde providence pour le malade, j'allais vous faire un long factum, dans lequel, parlant de la médecine, je placerais l'histoire des hommes qui, avilissant le diplôme de docteur font tout autre chose que de la médecine; si, pour rendre le tableau plus noir et plus vrai, j'allais puiser mes documents dans le DROIT, dans la GAZETTE DES TRIBUNAUX, dans les ARCHIVES DE LA PRÉFECTURE DE POLICE, etc., etc. Je suis convaincu que vous refuseriez d'insérer cet écrit, et vous auriez raison; car je serais un calomniateur, cherchant à faire tomber sur une classe d'hommes estimables, et parmi lesquels je m'honore de compter de bons amis, les fantes d'hommes qui ont il est vrai appartenu à cette classe, mais qui en ont été justement repoussés, qui en sont les Parias!

Si l'auteur de l'article veut détruire les abus que nous avons nous-mêmes signalés, qu'il frappe sur les hommes, qu'il heurte de front le charlatanisme et les charlatans, qu'il désigne ceux qu'il veut atteindre, ce sera montrer du courage; mais frapper sur une classe pour atteindre un homme qui fait partie de cette classe, c'est suivre une mauvaise voie.

Vous me direz que l'article de M. Ed. C. ne peut m'atteindre : je répondrai à cela que, reçu Pharmacien, j'attache à ce titre la plus haute importance, et que ce qui peut nuire à la considération de la profession me touche vivement. Désintéressé dans la question, je puis mieux que tout autre entreprendre de la traiter; il me serait facile d'établir que la pharmacie, que l'on tend sans cesse à rabaisser, compte parmi ceux qui l'exercent non seulement une foule d'hommes honorables par leur savoir, par leur probité, mais encore des hommes qui, sortant de leur spécialité, ont fait faire d'immenses progrès aux sciences, aux arts et à l'industrie nationale.

Je pourrais relever bon nombre d'erreurs dans lesquelles est tombé l'auteur de l'article sujet de ma lettre, je me bornerai seulement à lui faire observer que parmi les médicaments qu'il signale comme créés par les pharmaciens, il en est qui doivent leur existence à des hommes qui ont le diplôme de médecins. Ce fait est facile à constater, il ne faut pour cela que consulter les jugements rendus par les tribunaux au sujet de l'un de ces médicaments.

On a dit que l'article sujet de cette lettre avait été lu avec plaisir par plusieurs médecins. Permettez-moi, Monsieur, de révoquer en doute cette assertion; car en l'admettant ce serait établir que le médecin ne possède pas ce libéralisme éclairé qui se rencontre dans les classes qui se sont livrées à l'étude des sciences, libéralisme qui conduit l'homme à juger l'homme par ses œuvres, et à faire justice de préjugés absurdes qui remontent au siècle dernier.

Agréez, etc.

A. CHEVALLIER.

(CORRESPONDANCE.

CIRE MÊLÉE de fécule.

Monsieur et très honoré confrère. L'esprit de fraude qui malheureusement s'est introduit dans le commerce, guide maintenant les agriculteurs et les porte à altérer les produits naturels qu'ils livrent à la consommation. Dernièrement un commerçant me consulta pour lui faire connaître quelle était la matière qu'il supposait mêlée à de la cire jaune achetée à un cultivateur d'abeilles; il m'en présenta un pain de dix kilogrammes.

Au premier aspect la couleur de cette cire aurait pu laisser croire qu'elle était mélangée à une forte dose de résine, de galipot ou de suif de mouton. Après en avoir maché une petite quantité, il me fut facile de reconnaître qu'elle ne contenait aucune de ces substances. Je divisai le pain par morceaux; sa cassure grenue lui donnait tout à fait l'apparence de cire pure qui aurait perdu sa couleur jaune orangée après avoir été exposée longtemps à la lumière et à la poussière. Fondue à une douce chaleur, elle offrait l'aspect d'un magma très épais; ayant pensé que cette cire était mélangée de fécule, j'en acquis la conviction en la faisant bouillir dans de l'eau, qui donna lieu à un empois très épais. Ayant usé du procédé du confrère Delpech pour reconnaître la quantité de fécule; la solution dans l'essence de térébenthine me permit d'isoler soixante parties de fécule sur cent de la cire essayée.

La cire mélangée de fécule est impropre à une foule d'usages, pour la débarrasser j'ai mis en pratique un moyen simple et facile, et que peuvent employer les personnes auxquelles

les manipulations chimiques et pharmaceutiques ne sont point familières.

L'acide sulfurique étendu d'eau étant sans action sur la cire et la fécule trouvant de l'eau à une température suffisante pour la convertir en empois, l'acide sulfurique ne tarde pas à saccharifier la fécule et à la liquéfier. Il est donc facile par le refroidissement de recueillir à la surface du liquide la cire à l'état de pureté. Voici le procédé. Après avoir porté à l'ébullition un mélange de cent parties d'eau sur deux parties d'acide sulfurique du commerce à 66°, j'ai jeté par petites portions la cire altérée, attendant qu'elle fût fondue et la fécule saccharifiée pour ajouter une nouvelle portion. Ensuite j'ai laissé refroidir le mélange, la cire se présentait alors à la surface du liquide sous la forme d'un pain, et de quelques parties grenues disséminées dans le liquide. Pour la débarrasser complètement des impuretés qu'elle pouvait contenir, j'ai employé les moyens ordinaires en la tenant en fusion dans l'eau bouillante pendant quelque temps; à l'aide de ce procédé j'ai pu débarrasser la cire qui me fut présentée de tous les corps étrangers, et obtenir un produit jouissant de toutes les qualités de la cire jaune nouvellement recueillie, soit sous le rapport de la couleur, soit sous celui de ses autres propriétés physiques.

Peut-être que ce procédé n'est pas nouveau, mais je ne l'ai vu indiqué nulle part. Si vous jugiez convenable de lu donner de la publicité, il pourrait être utile à certaines personnes qui croiraient ne pouvoir tirer aucun parti de la cire altérée par l'amidon.

Pour les essais avant d'acheter, les moyens que j'indique seraient d'autant plus faciles qu'en peu de temps on pourrait s'assurer des proportions de cire et de fécule; alors on apprécierait la valeur réelle de cire mélangée à la fécule. On

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rendrait à la consommation une assez grande quantité de cire

ainsi sophistiquée.

Agréez, etc.

BONNARD, pharmacien à Grandvilliers.

RÉGLEMENT

sur le service de santé des hopitaux ET HOSPICES CIVILS DE PARIS, APPROUVÉ PAR LE Ministre de l'INTÉRIEUR, LE 20 AOUT 1839 (1).

TITRE PREMIER.

Au chapitre premier de ce titre, qui concerne l'organisation générale du personnel, à l'article 4, la suppression de la disposition suivante: « Le tableau des Pharmaciens en exercice est revu et arrêté tous les cinq ans, etc. » Tandis que les états des médecins et chirurgiens seront, comme par le passé revus et arrêtés au bout du même temps.

L'addition suivante a été faite à l'article 5: « Le conseil a le droit, dans l'intérêt du service, d'ordonner les mutations parmi les Médecins, Chirurgiens et Pharmaciens, sauf l'avis du préfet et la décision du ministre. »

Addition à l'art. 9: « Les étrangers qui auront été admis à établir légalement leur domicile en France, pourront, comme les Français, et en satisfaisant aux conditions de ceux-ci, concourir pour toutes les places et participer à toutes les nominations. »

CHAPITRE 11. Dispositions générales,

du nou

L'ancien article 18, qui correspond à l'article 19 veau réglement, et qui comprend les dispositions relatives

(1) Nous rapportons seulement ici ce qui peut concerner les pharmaciens et les élèves en pharmacie.

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