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cadavres ont été ouverts; que dès-lors le cuivre retiré en dernier résultat de ces organes provient à la fois et du sel qui avait été observé et de celui qui avait traversé les tissus après la mort.

7° Que l'imbibition dont il s'agit, mise hors de doute par les expériences de Fodéra, de Collard de Martigny, de Magendie, de Muller, etc., et par M. Orfila, est un phénomène qui n'appartient pas exclusivement à l'intoxication cuivreuse, puisqu'on l'observe dans tous les empoisonnements où la substance vénéneuse, incomplètement absorbée pendant la vie, séjourne sur nos tissus après la mort, pourvu que cette substance soit dissoute ou susceptible de se dissoudre dans le liquide qui la touche; qu'ainsi ce qui vient d'être dit relativement à la proportion du poison cuivreux fourni par les viscères, soit par suite de l'absorption, soit par suite de l'imbibition, s'applique à tous les genres d'intoxication dans lesquels les poisons ont été absorbés.

8° Qu'il est possible, dans la plupart des cas, de déterminer si les sels de cuivre et les autres poisons retirés des viscères; dans les recherches médico-légales, ont été introduits dans l'économie animale pendant la vie ou après la mort, soit en ayant égard aux symptômes qui ont précédé celle-ci, et aux lésions du tissu qui ont été constatées à l'ouverture des cadavres, soit à l'aide d'expériences chimiques tentées sur tel organe éloigné du canal digestif plutôt que sur tel autre qui l'avoisinent, ou sur telle partie d'un même viscère plutôt que sur telle autre; qu'à la vérité, dans quelques cas forts rares, comme après une inhumation prolongée, et lorsqu'il ne resterait plus que des détritus des viscères, le problême dont il s'agit pourrait être moins facile à résoudre, si les renseignements recueillis par les magistrats ne venaient éclairer l'expertise en établissant positivement que le poison n'a pas été introduit dans le canal ✨ digestif après la mort. Les annales judiciaires n'offrent, au reste, aucun exemple d'une accusation d'empoisonnement dans laquelle la perversité aurait été poussée jusqu'au point d'injecter une matière vénéneuse dans le canal digestif d'un cadavre, pour faire prendre le change.

9° Que l'on peut déceler les sels cuivreux absorbés qui ont déterminé l'empoisonnement, en faisant bouillir pendant uue heure avec l'eau distillée, les divers viscères ou les chairs, en desséchant le décoctum filtré et en le carbonisant par l'acide azotique, ou en le décomposant par l'azotate de potasse.

10° Que même au bout de six heures, à l'aide de l'eau bouillante, on ne dissout pas la totalité du sel cuivreux absorbé, mais qu'on en extrait assez pour mettre son existence hors de doute.

110 Que l'eau distillée, après une heure d'ébullition, ne dissout aucune trace du cuivre normal contenu dans nos tissus; que celui-ci ne peut être séparé en partie que par les acides concentrés, et en totalité par l'incinération, en sorte que l'expert devra conclure qu'une préparation cuivreuse a réellement été ingérée pendant la vie, soit comme poison, soit comme médicament, s'il obtient du cuivre d'un décoctum aqueux. préparé en faisant bouillir pendant une heure, avec de l'eau distillée, les viscères ou les muscles d'un individu que l'on soupçonne être mort empoisonné, à moins qu'il ne soit prouvé que cette préparation cuivreuse est arrivée dans les organes par suite d'une imbibition cadavérique.

12° Qu'il est préférable de soumettre à l'ébullition aqueuse d'abord les viscères du canal digestif, puis les portions des organes abdominaux qui n'ont pas été touchés par ce canal, et d'agir ensuite sur les portions

qui ont été en contact avec l'estomac et les intestins; en opérant ainsi, on est assuré de retirer constamment une plus grande quantité de poison de ces dernières, et de recueillir des renseignements propres à faciliter la solution des questions que l'on pourrait être tenté de soulever à l'occasion de l'imbibition.

13° Que si les recherches médico-légales, au lieu de porter sur les organes, avaient pour objet les matières alimentaires ou excrémentitielles contenues dans le canal digestif ou les liquides vomis, il faudrait faire bouillir ces matières pendant une heure avec de l'eau distillée, filtrer la liqueur, la dessécher et la décomposer par l'acide azotique pur ou par l'azotate de potasse exempt de cuivre; la présence de ce métal dans le produit de la composition permettrait d'affirmer qu'une préparation cui̟vreuse a été prise comme poison ou comme médicament, à moins que le poison n'eût été injecté dans le canal digestif après la mort. Quoique les sels cuivreux intimement combinés avec des matières organiques, ne se dissolvent qu'en petite quantité dans l'eau bouillante, la dissolution, comme je l'ai déjà dit, contient cependant assez de métal pour qu'une lame de fer puisse l'extraire.

14° Que si, après avoir traité ces matières alimentaires ou exécrémentitielles par l'eau bouillante, on n'avait point trouvé de cuivre, on aurait tort de les soumettre à l'action des acides forts, ou à l'incinération, dans l'espoir de découvrir le cuivre qui aurait pu empoisonner, parce qu'en supposant même qu'on en obtînt, on ne pourrait pas conclure que ce métal provient d'un sel cuivreux ingéré comme poison ou comme médicament, attendu que plusieurs substances alimentaires contiennent du cuivre normal susceptible d'être décelé par l'incinération. Mieux vaudrait alors renoncer à la recherche du cuivre dans ces matières alimentaires, et soumettre à l'action de l'eau bouillante le canal digestif, le foie, la rate, les reins, etc., comme je l'ai déjà dit.

150 Que tout en admettant avec M. Devergie que la proportion de cuivre normal contenu dans les intestins de l'homme et de la femme adulte ne dépasse pas 46 milligrammes, je ne saurais adopter avec lui qu'il y ait une certaine importance médico-légale à tenir compte de cette proportion, pour décider, à l'aide de l'incinération, si le cuivre obtenu est ou non le cuivre normal, parce que, comme il le dit lui-même, les quantités de cuivre normal trouvées dans le petit nombre d'expériences qu'il a faites, sont trop variables pour que l'on puisse considérer le chiffre indiqué comme exact, et surtout parce qu'il peut arriver tous les jours qu'à la suite d'un empoisonnement par un sel cuivreux, il reste assez peu de ce sel dans les intestins, pour qu'en réunissant le poids du cuivre qu'il fournirait à celui qui existe naturellement dans ces viscères, on n'obtint que 40 ou 50 milligrammes. (Voy. le tableau tracé par M. Devergie, aux pages 536 et 537 du t. III de la 2o édition de la Médecine légale.) Qu'on pourrait tout au plus avoir égard à la proportion de cuivre que donne l'incinération, quand cette proportion dépassera de beaucoup celle que des expériences ultérieures et plus multipliées auront indiquée comme étant réellement le maximum du cuivre normal; mais que même, dans ce cas, il est infiniment préférable de recourir au moyen que je propose, parce qu'il fournit les résultats nets et précis que je rappelle en terminant: Le cuivre d'empoisonnement peut être extrait, en partie, des organes que l'on fait bouillir dans l'eau pendant une heure, tandis qu'on ne retire pas un atome du cuivre normal, par ce procédé.

Le travail de M. Orfila est renvoyé au comité de publication.

M. Robert lit l'observation d'une malade affectée d'un renversement de la membrane muqueuse du rectum, et qu'il a guérie à l'aide d'un nouveau procédé. (MM. Gerdy et Bérard, commissaires.)

M. Gimelle met sous les yeux de l'Académie une vessie hypertrophiće, sur le côté gauche de laquelle existe une rupture avec hernie de la membrane muqueuse.

M. Dumas montre un utérus encéphaloide offrant le volume d'une grosse tête d'adulte.

M. Laugier présente une pièce pathologique très curieuse. Il s'agit d'une hernie inguinale dont l'étranglement a eu lieu dans la tunique vaginale à travers une déchirure de ce sac.

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La nécessité dans laquelle se trouvent un grand nombre de personnes de faire des injections, et de consulter nos collègues sur les instruments à employer, nous porte à faire connaître la pompe construite par M.Char rière, pompe que nous avons fait employer sous nos yeux, et dont l'emploi nous a paru des plus utile.

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peut être utilisée pour les différentes espèces d'injections et de lavements; elle est construite de manière à éviter les inconvénients signalés dans la plupart des instruments de ce genre dits à jet continu; inconvénients dont les moindres sont la presque impossibilité d'un nettoyage exact, et pour quelques uns la possibilité d'introduire de l'air dans les intestins.

Nous croyons qu'il suffit de signaler ces faits; car, à part la question de propreté, après certaines injections médicamenteuses, il serait quelquefois dangereux de se servir d'une pompe qui n'aurait pas été parfaitement nettoyée.

La simplicité de la nouvelle pompe à courant régulier est telle que les pièces en petit nombre qui la composent, peuvent être démontées en entier avec la plus grande facilité, que, de plus, elle est à l'abri de tout dérangement.

Les prix de cette pompe sont les suivants :

La pompe, le tuyau flexible et la canule en ivoire, sans bofte... Pompe composée des mêmes pièces et placées dans une boîte de citronnier ou de ferblanc....

La même, plus la canule courbée à injection, en gomme et son échelle en corne....

La même, plus une canule droité en gomme, avec échelle en étain....

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Pompe complètè munie de tous ses accessoires....

Le pied en plomb s'adaptant à toutes les formes de cette pompe.

:

12 fr.

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Pour éviter la contrefaçon, les nouvelles pompes portent toutes l'inscription suivante : Par brevet d'invention, CHARRIERE, rue de l'Ecole-deMedecine, 9, à Paris. Pompe simple à courant régulier.

RÉSULTATS DU CONCOURS OUVERT EN 1839, PAR LES RÉDACTEURS DES ANNALES D'HYGIÈNE PUBLIQUE ET DE MÉDECINE LÉGALE.

Premier concours de médecine légale.

Il est accordé à M. Malle, professeur à l'École-Militaire de Strasbourg, une médaille d'encouragement pour son memoire médico-légal sur les cicatrices.

Deuxième concours pour le prix de statistique des aliénés

Il est accordé à M. le docteur Bouchet, médecin en chef des hospices des aliénés de Nantes, une mention honorable et une médaille d'or de la valeur de 200 francs, pour son mémoire sur la statistique des aliénés de la Loire-Inférieure.

A M. Aubanel, médecin de l'hôpital Saint-Pierre à Marseille, ancien élève de Bicêtre, et à M. Thore, également ancien élève de Bicêtre, une médaille d'encouragement, pour un mémoire fait en commun par ces deux auteurs sur la statistique des aliénés de Bicêtre.

Les prix proposés pour 1840, sont les suivants :

1° Prix d'hygiène.

Le sujet de ce mémoire n'est pas déterminé; tous les mémoires manuscrits qui traiteront un point quelconque d'hygiène seront admis au concours. Le prix consistera en une médaille d'or de la valeur de 300 fr. 2° Prix de médecine légale.

La question suivante, déjà proposée l'an dernier, est remise au con

cours :

Faire connaître les moyens d'opérer la séparation des matières animales, dans l'analyse des substances toxiques, minérales ou végétales. Le prix consistera en une médaille d'or de la valeur de 600 francs.

3. Prix de statistique des aliénés.

L'auteur de la meilleure statistique des aliénés d'un des départements de la France, recevra une médaille d'or de la valeur de 500 francs. Les concurrents feront connaître la topographie physique du département, et sa population, en distinguant les sexes.

Les mémoires destinés au concours pour le prix d'hygiène devront être remis avant le 1er janvier 1841; et ceux destinés au concours de la statistique, avant le 1o février de la même année, au bureau des Annales, chez J.-B. BAILLIÈRE, libraire, rue de l'École-de-Médecine, 17, à Paris. Le nom de l'auteur sera renfermé dans un billet cacheté, suivant les formes académiques.

Le rédacteur principal,

LEURET.

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