DU COMTÉ DE NEUCHATEL ET VALANGIN DEPUIS JULES-CÉSAR JUSQU'EN 1722 CONTENANT LA PART QUE CE comté a eue DANS LES RÉVOLUTIONS DE L'HELVétie, des EN A TOUJOURS FAIT PARTIE PAR JONAS BOYVE PASTEGR DE L'ÉGLISE DE FONTAINES PUBLIÉES POUR LA PREMIÈRE FOIS, AVEC QUELQUES ANNOTATIONS D'APRÈS LE MANUSCRIT DE L'AUTEUR REVU ET COMPLÉTÉ PAR SON NEVEU J.-F. BOYVE MAIRE DE BEVAIX ET PRÉCÉDÉES D'UN AVANT-PROPOS ET D'UNE NOTICE BIOGRAPHIQUE SUR L'AUTEUR A toutes les époques, il s'est rencontré des hommes de trempe supérieure, chez lesquels la passion des études historiques n'a connu aucune limite, et qui, pour satisfaire l'irrésistible besoin qui les poussait à pénétrer dans les arcanes du passé, n'ont reculé devant aucune espèce de labeurs et de sacrifices; trop heureux lorsque, dans les régions élevées où ils pouvaient espérer un concours intelligent, ils ne se sont pas heurtés contre des entraves inattendues, plus heureux encore quand ils ont rencontré de la part de la génération à laquelle ils appartenaient un sympathique appui. Ce que ces esprits privilégiés ont fait, la plupart pour de grands états, a été réalisé, au commencement du siècle dernier, dans une sphère plus modeste, par un homme qui, ne mesurant pas l'importance d'une contrée à l'horizon qu'elle embrasse, a cru faire une œuvre utile et remplir un devoir patriotique en accomplissant une mission analogue à celle qui vient d'être signalée, et en re VI cueillant avec une ardeur infatigable tous les documents, toutes les traditions orales et écrites, tous les faits, et même toutes les particularités de nature à jeter du jour sur ce petit coin de terre qu'on a appelé pendant des siècles le Comté de Neuchâtel et de Valangin, et auquel la transformation politique qu'il a subie depuis sept ans, n'a, abstraction faite de l'opinion qu'on peut avoir de cette transformation, rien fait perdre de l'intérêt qui s'attache à la connaissance de son origine et de son développement successif. Ce laborieux chroniqueur, cette intelligence d'élite, M. J. Boyve, élait tout à la fois le pasteur d'une des modestes cures de campagne du Val-de-ruz, et le descendant d'une de ces familles françaises que le zèle pour la réforme religieuse du seizième siècle avait entraînées à la suite de Guillaume Farel et qui ont produit une série de vigoureux athlètes. pour la propagation de la foi évangélique. M. Boyve a cru devoir, à son tour, payer son tribut à la patrie d'adoption de ses ancêtres, en consacrant plus d'un demi siècle d'une existence d'ailleurs sereine et paisible, à rassembler tous les matériaux qui pouvaient jeter du jour sur les antécédents du pays de Neuchâtel et sur ceux de la Suisse, dont il envisageait ce pays comme partie intégrante. Après avoir, à cet effet, compulsé les actes qui se trouvent dans les archives de l'état, exploré les cartulaires des anciennes maisons religieuses, il s'était mis en rapport avec quelques hommes marquants des contrées voisines de la Suisse et de la Franche-Comté, doués d'un penchant en harmonie avec le sien; et c'est à l'aide de leurs renseignements non moins qu'aux démarches et aux investigations personnelles auxquelles il s'est livré, qu'il a écrit les Annales sur le Comté de Neuchâtel qui voient le jour pour la première fois. Ce serait sans doute une prétention quelque peu hasardée de vouloir assigner à l'œuvre de Jonas Boyve une place que l'auteur, s'il vivait encore, serait le premier à récuser, en repré |