Page images
PDF
EPUB

C'est celle qui commence par ce vers :

. Dans un ennuyeux verbiage,

et à laquelle M. Renouard a donné le titre de Requête au Roi, dans son édition de 1811.

Épitre à MM. de Chevreuse et de Chaulnes.

Réponse à l'abbé Chauv....

Cette Épître est sans doute celle du 18 mars 1738.
Épitre à l'Intendant.

Elle a été lue dans la séance publique de l'Académie d'Amiens, du 25 septembre 1833.

Vers sur l'humeur.

On les trouvera dans le cours de mon travail, à leur date. Fragments sur la Musique (l'Harmonie).

Édouard, trag.

Sydney, com.

Le Méchant, com.

QUATRIÈME VOLUME.

Discours à l'Académie Française.

D'après le dernier article de la note autographe de Gresset, sa rédaction doit être postérieure au 4 avril 1748, époque de la réception du poète à l'Académie Française; toutefois, il avait nécessairement conçu dès 1747 son projet d'édition : la lettre suivante, adressée au rédacteur du Mercure de France, en est la preuve (1).

L'oubli dans lequel les différents éditeurs des œuvres de Gresset ont laissé cette lettre, s'explique naturellement par

(1) Voyez août 1747, page 170.

b

l'espèce de condamnation qu'elle aurait portée contre la publicité du volume qui s'en serait emparé :

Lettre à M. de la Bruère, rédacteur du Mercure.

Le 30 Août 1747.

>> Je vous serai très-obligé, Monsieur, si vous voulez bien > insérer, dans vos Mémoires, une protestation contre toutes >> les éditions qui ont paru sous mon nom jusqu'ici. Je n'ai » été consulté sur aucune sans exception, et je défie tout li» braire, français ou étranger, de pouvoir dire que j'aie ja» mais eu la moindre communication des collections pré» tendues qu'ils me prêtent. Comme elles sont toutes égale>>ment informes et faites pour tomber d'elles-mêmes, j'avais » toujours négligé d'en publier un désaveu formel; mais la >> nouvelle et misérable édition, qui paraît depuis quelques » jours en cinq parties, me donne trop d'humeur pour pou» voir me taire plus long-temps. Indépendamment des in»> nombrables fautes d'impression et de toutes les bévues grossières qui défigurent le sens, et auxquelles souvent je »> ne reconnais point ce que j'ai voulu dire, je vois avec un » extrême regret qu'au lieu de conserver seulement ce qui » peut mériter d'être conservé, on a grossi le recueil d'une » infinité de fatras que je voulais laisser dans l'oubli. On a » fait plus, je me trouve chargé de beaucoup d'autres mau» vaises pièces qui ne sont pas de moi, et qu'on a jointes, » pour multiplier les pages, à ceux de mes vrais ouvrages » que le public a bien voulu honorer de son approbation: » c'est renouveler ce genre de supplice où l'on attachait des >> vivants à des cadavres (1). Il est indécent, pour ne rien dire » de plus, que quelques barbouilleurs de la librairie et les

[ocr errors]

(1) Gresset comprenait sans doute, dans le nombre de ces mauvaises pièces, la misérable comédie qui a pour titre la Critique de Vair-Vert (sic), dans l'édition en cinq parties de 1747.

insérée

petits éditeurs à leurs gages, puissent impunément nous » prostituer de cette façon, et comme la bienséance, les pro»cédés et le respect que l'on doit au public ne sont point à

[ocr errors]

l'usage de cette espèce de gens, l'ordre demanderait qu'ils » fussent compris dans la loi qui condamne les fabricateurs » de libelles et leurs colporteurs. Grâce à cette licence et à l'impunité, on est déshonoré par des sottises qu'on n'a point faites, et quant aux ouvrages véritables, le public » voyant qu'on lui ramène ce qu'il a déjà vu, sans retranche⚫ment et sans corrections, est en droit de juger que le temps ⚫ et le goût n'ont point éclairé l'auteur sur les endroits dé» fectueux de ses écrits. On ne va point vérifier si c'est lui » qui le donne, ou s'il est donné sans le savoir, il est na» turel de le croire dans la confidence de ces éditions, et » on s'en tient là.

[ocr errors]

» Il m'arrive, Monsieur, une autre aventure aussi désagréable que les précédentes; j'avais eu tout lieu, depuis quelques années, de me louer du bon procédé de la com>pagnie des libraires de Hollande; sur mes réponses à leurs » lettres et mon opposition à leur demande, ils avaient dif» féré jusqu'à présent d'augmenter le nombre des ridicules » recueils dont je me plains; mais j'apprends par des lettres » d'Amsterdam qu'on m'y imprime actuellement sur le mo» dèle d'une édition de Genève, aussi mauvaise que toutes » les autres. Pour arrêter le cours de tant de misères, je me prépare à donner un recueil corrigé que je puisse avouer; » je l'aurais déjà donné, si je n'avais toujours eu pour prin

[ocr errors]
[ocr errors]

cipe qu'il ne faut point perdre les années de l'imagination

› à corriger les ouvrages faits: tous les temps de la vie sont » bons pour corriger, il n'en est qu'un pour produire.

» L'édition que j'annonce sera augmentée de deux nou⚫veaux chants de Ver-Vert, de ma comédie du Méchant, et » d'un bon nombre d'ouvrages qui n'ont point encore paru. » Je compte, Monsieur, qu'elle sera donnée dans le courant

» de l'année prochaine; ce sera la première de mon aveu » et la seule fidèle, et jusqu'à ce que je vous prie de l'an» noncer dans votre Mercure, j'y prends acte aujourd'hui » contre toutes les éditions passées, présentes et futures de » mes ouvrages. »

Cette édition, annoncée d'une manière si solennelle par Gresset, ne parut pas, et le canevas que je viens de faire connaître est, avec les vers suivants, tout ce qui reste d'un projet dont l'exécution aurait vengé notre poète de ces reproches de paresse auxquels il était fort sensible, comme on va le voir :

D

Je rassemble mes riens, je refonds, je revoi,
Et je vais offrir à la France

» Ce qu'elle n'a point eu de moi.

Trop heureux si j'obtiens sa première indulgence,
Et si ma muse encor reçoit pour récompense

Le suffrage du plus grand Roi (1),

(1) Sa Majesté a lu avec bonté le poème de Ver-Vert, et cet honneur m'a encouragé à faire les deux nouveaux chants qui y manquaient, et qui ont été annoncés dans le Pour et Contre (*). L'ouvrage sera donné dans sa totalité quand les estampes seront achevées.

(*) Voici l'article:

(Note de Gresset.)

« Je viens de lire le Ver-Vert d'Amsterdam; en vérité, l'auteur de cette » pièce doit être extrêmement piqué de la trouver imprimée avec si peu de >> correction. Les sentiments que j'ai pour lui ne me permettent pas de garder » le silence là-dessus. Quelque défectueuses que soient les précédentes éditions, » on est forcé d'y renvoyer le lecteur pour justifier les fautes dont l'empresse>>ment de l'éditeur inconnu a chargé la nouvelle. D'ailleurs le vrai Ver-Vert » est en six chants, et cette dernière édition n'en a que quatre. Je voudrais » que l'auteur en arrêtât le cours en faisant imprimer lui-même son ouvrage. » Il y est obligé par l'accueil favorable que le public a fait à ce poème, malgré » l'infidélité des copies.

» Paris, 26 août 1738. »

(Voyez tome VII, page 20. )

• De mes moments tel est l'emploi.

* Je vais me dépêtrer d'un tas de balivernes

• Dont à Londre, à La Haye, à Genève, à Paris,
Dans leurs anonymes cavernes,

. Tant d'imprimeurs, du ciel maudits,
.Et tant d'éditeurs subalternes
» Affublent mes pauvres écrits.
. Avant la fin de cette année,

Je sauverai mes vrais enfants

De toute l'espèce damnée

» De tant de vers bâtards, que de grand cœur je rends
. Tant au diable qu'à leurs parents.

• Et remplaçant enfin leur nuisible largesse
Par les fruits ignorés d'un loisir studieux,
Je me verrai venger du nom fastidieux
» De l'imaginaire paresse,

Qu'on entend rabâcher sans cesse

Par tous les auteurs ténébreux,

• Que, pour l'honneur du corps, des arts et du Permesse
» On voudrait voir plus paresseux. »

Il paraît, par un autre fragment autographe de Gresset, qu'à l'époque où il traçait ces vers (1747), son intention, à propos de ce reproche banal de paresse, était de faire écrire à Fréron, sous le voile de l'anonyme, une lettre conçue àpeu-près de cette manière :

« Je vous avoue que je suis indigné de tous les reproches › de paresse qui lui sont faits; personne ne les mérite moins. » On est libre, mais le génie entraîne: son principe est de » n'écrire que quand il se présente des sujets qui plaisent ⚫ à son imagination et qui en valent la peine; bien différent » de ces gens qui veulent absolument écrire.

[ocr errors]

Ce reproche lui fait honneur, et marque l'estime du pu»blic pour tous ses ouvrages. »

Si cette lettre a partagé le sort de l'édition projetée, si Gresset n'ouvrit point son portefeuille à la presse, ne doit

« PreviousContinue »