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exemple entre mille Les religieux Franciscains dont nous avons déjà parlé, possédaient à Paris un vaste couvent sur l'emplacement duquel ont été construits les bâtiments. de l'École de Médecine, et dont l'édifice dans lequel est placé le Musée Dupuytren offre encore un vestige remarquable; frappés dans leurs personnes et dans leurs biens, les religieux Franciscains se retirèrent auprès de leurs frères, dans leurs couvents de l'Italie, et surtout de la Terre Sainte, où depuis plus de six siècles ils veillent sur les Saints Lieux, prodiguant à tous les pèlerins les trésors de leur hospitalité toute paternelle; mais la Révolution de 1789, mais les persécutions d'une plèbe en délire ne les ont pas détruits, et les voilà revenus aujourd'hui en France, à Paris même, où ils ont rétabli le Commissariat de la Terre Sainte que la tourmente révolutionnaire avait emporté. Ainsi des Trappistes, ainsi des autres Ordres auxquels la terre de France s'ouvre à présent féconde en promesses d'avenir (1).

(1) Diocèse de Digne.

Les PP. Trinitaires-Déchaussés sont partis de Marseille le

En fait, les Ordres religieux ne furent donc pas détruits par les persécutions de 1789: loin d'être une cause d'anéantissement, la persécution, le martyre ne sont-ils pas les moyens les plus puissants, les agents les plus actifs de propagande?

En droit, si les Ordres religieux ne furent pas détruits, ils ont dû conserver, ils ont nécessairement conservé avec eux les actions inhérentes à leur personne ; et c'est alors que, pour mieux étudier cette question importante, il convient de rapprocher de la législation.

24 août dernier, pour aller rétablir leur ordre à Faucon, près Barcelonnette, patrie de saint Jean de Matha, leur illustre fondateur. A leur passage à Digne, Mgr l'Évêque leur a donné l'hospitalité dans son séminaire. Ces Religieux sont arrivés le samedi 27, à 8 heures du soir, à Barcelonnette, où le clergé les a reçus avec des marques de la joie la plus vive. Ils se sont dirigés de là vers Faucon, qui est à une heure de cette ville. Les femmes et les pénitents sont allés en procession à leur rencontre à un kilomètre du village, et les ont accompagnés au chant du Benedictus, jusqu'à leur ancien couvent qui vient d'être restauré.

Le lendemain, dimanche, la même procession est allée les chercher pour les conduire à la paroisse, en chantant l'In exitu Israel.

Le R. P. Antoine de la Mère-Dieu, ministre général des Trinitaires-Déchaussés, a célébré la Grand'Messe. L'église ne pouvait contenir la foule des fidèles, accourus de toutes parts pour être témoins du retour des enfants de saint Jean de Matha, après un exil de soixante-neuf ans.

(Extrait de la Gazette du Midi.)

actuelle la position actuelle aussi des personnes religieuses; et de cette conférence ressortira nettement le droit qui régit plus spécialement leur état civil au regard de la loi française.

Cette étude sera l'objet du chapitre sui

vant.

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Avant que la Révolution de 1789 ne passât son triangle égalitaire sur les hommes et sur les choses, la France était soumise à une infinité de lois divergentes, et partant contraires : chaque province avait retenu, lors de son annexion, ses us et coutumes, et l'on considérait généralement comme des priviléges incontestables les stipulations qu'elle s'était réservées.

Cependant, en présence de ce chaos informe de législations diverses, de cette inextricable confusion accrue encore par ses propres décrets, l'Assemblée Constituante avait déjà décidé, le 5 juillet 1790, que les lois civiles seraient revues et réformées par les législateurs;

et qu'il serait fait un Code général de lois simples, claires et appropriées à la Constitution.

La Constitution de 1791 avait elle-même consacré cette disposition, en la répétant en ces

termes :

<< Il sera fait un Code de lois civiles com»munes à tout le Royaume.

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Mais empêchée par ses propres travaux, l'Assemblée Constituante légua le soin de composer l'œuvre qu'elle avait projetée à l'Assemblée Législative.

Celle-ci ne fut pas plus heureuse convo: quée le 1er octobre 1791, elle avait cessé d'exister moins d'un an après; et le 21 septembre 1792 la Convention Nationale lui succédait.

La Convention Nationale, à son tour, entreprit de mettre à fin la codification décrétée par l'Assemblée Constituante, et, le 24 juin 1793, elle décida que le Code des lois civiles et criminelles serait uniforme pour toute la République. La royauté n'existait plus le 21 janvier de cette même année avait vu la tête de l'infortuné Louis XVI rouler sur ce même échafaud sur lequel montait, plus de huit mois

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