On n'a point mis ici de fupplément au volume précédent, comme dans le fecond, en partie faute de place, en partie afin de bannir dès-à-préfent de ce recueil, & pour toujours, tout article polémique. Enfin pour ne pas perdre les additions dont il ne s'eft pas encore préfenté occafion de faire ufage, M. B. promet de publier dans quelque tems, des Lettres fur différens fujets, extraites d'un voyage par magne, la Suiffe, &c. Il eft très d'allier autant de fécondité à autant d'exactitude.

l'Alle

rare

Nuove offervazioni microfcopiche. C'eftà-dire, Nouvelles obfervations microf copiques. Par le P. de la Torre, de l'ordre des fomafques, bibliothécaire de S. M. Napolitaine, correfpondant de l'académie royale des fciences de Paris, &c. In-4°. A Naples, chez Flauto. 1776.

La

'AUTEUR fe propofe de publier fous ce titre, une fuite de volumes qui, comme celui-ci, feront divifés chacun en cinq parties. La premiere aura pour sujet les inftrumens employés dans les obfervations microfcopiques; les 2 me., 3 me., & 4me. contiendront des obfervations de ce genre fur les minéraux, les végétaux

& les animaux; dans la 5me. on trouvesa le résultat de ces remarques combinées, & les objections dont elles feront fufceptibles. Tel eft le plan de cette efpece de journal, qui, foit par fon objet, foit par les talens, les lumieres, & les grandes vues de l'auteur, nous paroît trèsdigne d'un accueil diftingué.

Le volume que nous annonçons, offre d'abord des remarques fur les qualités d'un microscope parfait il ne mérite cette épithete qu'autant qu'il préfente les objets d'une maniere claire, diftin&te, & dans leur fituation naturelle; de-là vient que le P. de la T. préfere les microfcopes fimples à ceux qui font compofés de plufieurs lentilles. Il décrit enfuite les différentes efpeces de microfcopes, qu'il réduit à huit, fçavoir, 1o. la loupe; 2°. le mirofcope fimple de réfraction, fermé ; 3°. . le microfcope fimple de réflexion, également fermé; 4°. & 5°. l'un & l'au tre ouverts; 6°. le microfcope composé, fermé ou bien ouvert; 70. le microscope folaire de réfraction, ou celui de Gieberkun; 8°. le microfcope folaire de réflexion. Après ces notices, l'auteur indique, 1. la meilleure méthode de conftruire les petites boules microfcopiques qu'il emploie avec fuccès, dans toutes fes obfervations; 2°. la maniere dont un obfervateur doit fe fervir des microscopes;

3. celle de déterminer le foyer des lentilles ou des petites boules microscopiques, l'agrandiffement qu'elles donnent aux objets, & le diamêtre réel de ces derniers c'eft par-là que le P. D. L. T. termine la premiere partie de fon ouvrage; la 2me. ne renferme qu'une petite Obfervation fur la ftructure de la platine de

Pinto.

Dans la 3me. on lit fix obfervations concernant les végétaux, & d'où il réfulte qu'entre les filamens ou les fibres de ces fubftances il y a une infinité de globules diaphanes & congelés.

La 4me. contient quarante-fix obfervations, fort intéreffantes, fur les animaux,& qui prouvent qu'entre leurs fibres il exifte des globules femblables à ceux dont nous venons de parler. Ce que l'auteur dit concernant la fubftance corticale du cerveau & du cervelet, & celle de la moëlle allongée, nous paroft furtout mériter une attention particuliere : il prouve, contre Malpighi, & plufieurs autres anatomiftes célebres, que ces fubftances n'ont ni fibres, ni vaiffeaux fanguins ou lymphatiques, mais qu'elles font compofées d'une infinité de globules, de différente groffeur, folides & tranfparens, qua nagent dans un fluide cryftallin. Ces globules, rangés de file, forment la fubftanee interne des nerfs, & leur volume di

AS

minue en raifon de leur distance de l'origine du cerveau.

Le P. D. L. T. a reconnu auffi que l'ouverture de l'iris de l'oeil & les procès (proceffus) ciliaires font un tiffu de fibres nerveufes, & non de fibres mufculaires, comme l'ont avancé Ruyfch, Heifter & Winflow. Il faut lire dans l'ouvrage même les obfervations de notre auteur, 1o. fur les membranes, qu'il dit être compofées de globules parcils à ceux du cerveau; 2o. fur les anneaux du fang. Paffons à la cinquieme partic.

Ele eft divifée en trois articles, qui renferment, 1°. les conféquences immédiates des obfervations confignées dans la quatrieme; 2°. des conjectures fondées fur ces obfervations, & relatives à un nouveau fyftême de phyfiologie & de pathologie; la folution de quelques objections propofées contre les petites boules microfcopiques, & les anneaux du fang.

Le P. de la Torre démontre que parmi les molécules hétérogenes du chyle, il y a des particules organiques, ou de petites membranes; qu'elles s'infinuent, avec ce fuc, dans la lymphe, & qu'elles y forment des bourfes remplies de cette derniere 'iqueur, lefquelles réunies au nombre de 5 ou 6, compofent les anneaux & la partie rouge du lang.

Les globules, dit-il ailleurs, dont font

formées la fubftance du cerveau, ainfi que celle des nerfs, & qu'on trouve dans prefque toutes les parties du corps humain fouffrent continuellement une perte confidérable, qui eft réparée par les vaiffeaux fanguins & lymphatiques: c'eft ainfi que s'entretient la circulation des humeurs. L'auteur regarde ces globules comme les vrais principes du mouvement dans l'animal; il leur attribue les fenfations; il en dérive le mécanifme de la mémoire, dont l'explication a donné lieu à une multitude de vaines hypotheses; il prétend même qu'ils font autant de parties conftitutives de l'animal, & croit enfin que, par leur moyen, on peut rendre raifon de la production, de l'accroiffement, de la confervation des plantes & des animaux. L'objet effentiel, fuivant lui, eft l'organe de la vie : une fois mis en mouvement, il excite tous les autres. Le P. de la Torre attribue, en grande partie, ce mécanifme admirable aux globules dont nous parlons, & qu'il fera mieux connoître encore dans un autre volume.