J'oppofe encor plus de conftance Rend plus légers les maux que l'on ne peut guérir. Au milieu cependant de ces peines cruelles Voit à fes pieds la tempête La mer autour bruit & gronde ; Sur fon front élevé regne une paix profonde .Et que les fureurs de l'onde Refpectent, à l'égal du nid des alcyons, Heureux qui, fe livrant à la philofophie, Tout ce qui s'offre à ma pensée, Ce ne font que des fleurs, des berceaux toujours verds, Et les champs fortunés de l'heureux Elysée. Là, dans l'inftant fatal que le fort m'aura mis Quel fpectacle à mes yeux,& quel plaifir nouveau! Dans un bois d'orangers, qu'arrofe un clair ruiffeau, Je revois Seignelay, je rencontre Bethune, Dignes de plus de vie & de plus de fortune. Avec Gafton de Foix quelle ombre fe promene? Ah! je la reconnois : c'eft le jeune, Turenne ! Préfent rare & précieux Que l'avare main des dieux Ne fit que montrer à la terre; Digne héritier du nom de ce foudre de guerre, A quel point de gloire & d'honneur Ne t'euffent pas porté tes destinées Si Mars, jaloux de ta valeur, A la fleur de tes ans ne les eût terminées ? (*) Marie-Anne Mancini, duchefe de Bouillen. A-t-il voulu fitôt dérober aux mortels, Dans une foule de guerriers, Que le fac de Carthage & celui de Numance Et laiffe à juger à l'Espagne, Si fon bras ne fit pas plus en une campagne, Dans le fond des jardins de ce féjour tranquille, Frémir que tout fon courage, Au bord du Simoïs n'ait pas fait davantage Que dans ces deux combats fit ce jeune lion, Plus loin, dans un fombre bocage, Je vois Sully, Catinat & Caton, A tous les gens de bien faisant une leçon. Ainfi, parmi l'émail de ces douces prairies, Libre du joug des paniques terreurs De mes tendres rêveries; Et ne pouvant former que d'impuiffans defirs De l'ardeur de mes plaifirs. Ces fontaines, ces bois, où j'ai vu ma Sylvie Qui ne peut revenir, D'inutiles regrets empoifonne ma vie, mes " Sous 'ce tilleul, au frais, je vins me repofer. Que la rigueur du fort défend d'être éternelles, Ami, voilà comment, fans chagrin, fans humeurs, Le peu de chemin qui me refte. Defcription de nouvelles expériences d'hydrodynamique, adreffée à M. du Coudreau, capitaine en premier au corps royal du génie, en ré.... fidence à Nantes, par M. Dez, profeffeur de mathématiques de l'ancienne école royale mi→ litaire, & penfionnaire du roi. MONSIEUR, Omme vous aimez les fciences, & que vous les cultivez par goût & par état, je pense que vous ferez fort aife que je m'entretienne avec vous fur les expériences d'hydrodynamique qui ont été faites à l'école militaire pendant l'été de 1775, & qui viennent d'être imprimées à Paris, en un vol. in-8°., chez Jombert, rue Dauphine fous ce titre : Nouvelles expériences fur la réfiftance des fluides, par MM. d'Alembert, le marquis de Condorcet, & l'abbé Boffut. Ces trois célebres académiciens, qui m'honorent de leur eftime & de leur amitié, me choifirent particulierement pour être coopérateur dans le travail de ces expériences; c'eft pourquoi je puis en parler comme témoin oculaire. Jamais peutêtre on n'a mis plus d'exactitude dans de pareilles recherches. Vous fçavez, Monfieur, qu'il y a plus de 15 ans que M. l'abbé Boffut a commencé à jetter les fondemens d'un corps d'obfervations & d'expériences fur cette matière, dans fon excellent traité d'hydro-dynamique théorique & pratique; ouvrage vraiment neuf & original, qui a eu le plus grand fuccès dans toute l'Europe, & qui a donné, depuis quelques années, au gouvernement, l'idée de porter fes vues fur une branche de l'administration auffi importante que celle de la navigation dans l'intérieur du royaume, & d établir Tom. IV. Part. I. F |