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moiennant l'acceffion de Vos Hautes Puiflances n'étant que celui que leur fourniroit l'opinion dans lefquelles Vos Hautes Puiffances font, que l'Etabliffement de la Compagnie de Commerce dans les Païs Bas Autrichiens feroit contraire au Traité de Munster (auquel Sa Majesté Imperiale & Catholique eft convaincue de n'avoir donné aucune atteinte) Vos Hautes Puiffauces voient bien que les foins empreffez, avec lefquels on les cherche & follicite, ne peuvent que faire juger que toutes ces demarches fout bien éloignées de marquer des vues pour le maintien de la tranquillité publi. que, fi précieuse à toute l'Europe, & pour le maintien de la quelle, mais plus que tout par l'amitié fincere & une bienveillance toujours égale & conftante envers cette Republique, Sa Majefté Imperiale & Catholique, nonobftant fon droit inconteftable, veut bien pour la confervation de l'amitié & bonne correfpondance reciproque faire connoitre à Vos Hautes Puiffances qu'elle eft prête de donner les mains à tous les moiens poffibles, pour que les chofes puiffent être mifes fur un pied, s'il fe peut, fatisfaisant pour l'un & pour l'autre. C'est ce qui fait efperer à Sa Majefté Imperiale & Catholique que les mêmes motifs engageront Vos Hautes Puiffances à porter pour cet effet toutes les facilitez poffibles de leur côté tant par la Négociation, qu'en ne fe pas laiffant engager à l'acceffion d'un Traité, qui ne peut qu'alterer la parfaite union que Sa Majefté Imperiale & Catholique defire de pouvoir entretenir avec Vos Hautes Puiffances, lefquelles ne fortifieront pas peu cette amitié & harmonie, fi elles veulent fe difpofer à acceder au Trai

té de Paix conclu à Vienne entre Sadite Majefté & celle du Roi d'Efpagne, dont le Traité de Marine duquel Vos Hautes Puiflances font mention dans leur Refolution, ne fait en aucune façon partie.

Le fouffigné s'eftimeroit des plus heureux s'il pouvoit contribuer de fon côté par la façilité qu'il cherchera d'appoiter en tout ce qui fera poffible & par fes bons offices, à cultiver & refferrer la bonne union, & parfaite harmonie qui a toujours regné entre fon tres augufte Maitre & cette Republique.

Fait à la Haie le 28. Janvier 1716.

Les Bruits qui coururent alors que l'acceffion étoit refolue dans les Etats de quelques Provinces, fondez fur ce qu'en confequence de quelques refolutions provifionnelles & preparatoires, on avoit eu quelques conferences avec les Miniftres de l'Alliance de Hanovre, pour les faire expliquer fur quelques reftrictions, firent juger au Miniftre Imperial & au Secretaire d'Efpagne qu'il n'y avoit plus rien à menager & qu'il falloit faire paroitre la Lettre du Roi d'Espagne qui d'un côté offroit une Mediation neceffaire & pacifique, & de l'autre faifoit entendre les mefures prifes contre quiconque troubleroit la Compagnie d'O ftende, langage bien different de celui des Memoires raportés ci-devant *. Voici la Lettre & le Memoire qui l'accompagnoit.

LE fouffigné Confeiller Secretaire de Sa Majefté Catholique chargé de fes affaires, fe

*Page 246. & 250.

don

donnant l'honneur de prefenter à Meffieurs les Etats Generaux des Provinces-Unies la Lettre ci-jointe du Roi fon Maitre, à celui de leur reitirer, que Sa Majefté voulant refferrer davantage l'amitié qui regne entre elle & la Republique, lui offre fa Mediation pour conve nir amiablement fur les differens furvenus entre l'Empereur & Meffieurs les Etats Generaux, à l'occafion de l'Octroi accordé à la Compagnie d'Oftende. Sa Majesté croit que pour finir fous fa Mediation & plus promptement cette affaire (qu'on regarde ici comme une pierre d'achoppement) il conviendroit d'envoyer un Pleinpouvoir à Monfieur van der Meer, & que fans perdre de tems il puiffe entrer à Madrid en Conference avec Monfieur le Comte de Konigsegg, Ainbaffadeur de Sa Majesté Imperiale.

C'eft pour gagner du tems que le Roi a expedié un Exprès au fouffigné avec ordre de le depêcher dès qu'il aura eu la Reponfe de Meffieurs les Etat Généraux, lefquels connoitront mieux par la Lettre de Sa Majesté fon ardent defir de conferver la tranquillité de l'Europe, & cultiver la bonne intelligence de la Republique, à l'avantage reciproque des deux Nations.

Fait à la Haie ce 6. Fevrier 1726.

(Etoit figné.)

D'OLIVER.

MUy caros y grandes Amigos, para dar nueva prueva à la Reppublicay à los Vaffallos de ella

de mi Real Gorafon y verdadera amistadque les pro

fello,

feffo; no he querido ocultar à V.SS.el gran defe que me affifte para confervar y maintenir en quanto de mi dependiere el deseado repofo y la paz tan neceffaria à toda Europa, aviendo por este fin inftruido a mi Miniftro refidente a la Haya para que propufiefe a V. SS. mi Real mediacion, para ajuflar amigablemente las differencias que estan exiftentes entre el Sr. Emperador y efla Reppublica tocante al Commercio de Oftende, reprefentando al mismo tiempo aV. SS. que fa acceffion al Tratado de Hanover, proderia en algun tiempo dar motivo para alterar la buen a correspondenciay ef trecha amistad, que hasta a ôra par el bien de los Vaffallos de mis Reynos, y de efos Dominios, ba fubfiftido tam felifmente, y como defeo confervar par mi parte una tan eftrecha y apreciable amistad, fundada en reciprocas ventajas de Commercioy Navigacion; he tenido por conveniente dar parte àV. SS. como estoy obligado à asister à su Mgd. Imperial en cafo de una guerra o infulto, y revendicar los Danos que Su Magd. Imperial recever à de fus Ennemigos: Loque cumplira enter a yexactamente en qualquier Cafo baciendo con fu Mgd. Imp.caufa comun en todo y portodo declarando la guerra a los que fe la declararen, teniendo por enemigos a los que lo fueren de Su Magd. Imperial. Eftando feguro (como lo estoy) executar à el S. Emperador lo mismo par Su parte, para que de effe modo fe logre, que fera la paz fegura y perdurable en toda la Europa, y que fe conferve un jufte equilibrio entre las Potencias de ella, por la verdadera Seguridad de la libertad de todos los Pueblos, tan querida, y eftimada; Efperando que V. SS. como tan interefJados, y tan amantes de la tranquilidad publica contribuiran por su parte todo lo poffible à la confervacion de un bien tan apreciable; difponiendo y

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ajuftando comigo a este fin, los Tratados y Allianfas mas convenientes y utiles a los Vaffallos de unay otro parte. Quedo rogando a Dios que tenga V. SS, muy Caros y grandes amigos, en Su Santa Guarda. El Pardo 23. Enero de 1726.

De V. SS. muy buen Amigos,

To El Rey.

Traduction de la Lettre précédente du Roi d'Espagne aux Etats Genéraux des Provinces-Unies.

TRES CHERS ET GRANDS AMIS.

pour

Our donner à la Republique & à fes habitans de nouvelles preuves de ma veritable & fincere amitié, je n'ai pas voulu cacher à Vos Seigneuries la grande inclination que j'ai de conferver & maintenir (d'autant qu'il dependra de moi) la tranquilité & la paix fi neceffaires pour toute l'Europe.

A cet effet j'ai donné ordre à mon Miniftre Refident à la Haye de propofer à vos Seigneuries ma Mediation Royale pour ajuster à l'amiable les differens furvenus entre l'Empereur & la Republique par raport au Commerce d'Oftende, & de reprefenter en même tems à Vos Seigneuries que l'acceffion au Traité de Ha novre pourroit, dans l'occafion, donner lieu à alterer la bonne intelligence & l'étroite amitié, qui jufqu'à préfent a heureusement fubfifté à l'avantage des fujets de mes Royaumes & de Vos Domaines. Et comme de mon coté je defire cultiver une fi étroite & fi precieuse amitié fondée fur les avantages reciproques du Com

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