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nous à parler de l'ordre que nous avons ess sayé de porter dans un cahos d'ordonnances, ou constitutionnelles, ou reglémentaires, générales ou particulières, sans plan déterminé, sans bases fixes, comme la suite l'a prouvé mieux que tous les raisonnemens de leurs apologistes. Le rapprochement de ces décrets sous des titres communs, fera voir combien nos législateurs sont déjà loin de leur propre ouvrage.

Il étoit d'autres articles qu'il falloit mettre en tête, pour montrer jusqu'à quel point l'assemblée nationale a su respecter les prin cipes-mêmes qu'elle s'étoit faits. Nous par lons de ces droits, déjà si fameux, de l'homme et du citoyen; consacrés par une déclaration solemnelle, et pour lesquels la renommée n'a point eu assez de voix, l'enthousiasme de ses admirateurs, point encore assez de fougue et d'hyperboles. Plus ces droits sont exagérés, alors surtout qu'ils sont détachés des devoirs, plus ils déposent hautement contre la licence de ces réformateurs qui les ont méconnus. Dieu, plutôt encore que les passions des hommes, a voulu que le premier acte de la toutepuissance législative, fut la censure des abus qui s'appré

toient à la flétrir, et qu'ainsi, et la constitution ecclésiastique et le serment, portassent sur le front leur propre condam

nation.

Ces décrets réunis à ceux qui ont précédé la constitution civile, forment une première classe que nous avons distinguée sous le titre d'articles préliminaires.

Pour la constitution elle-même, nous l'avons divisée en trois parties, dont chacune a ses subdivisions chronologiques jusqu'au mois de mars de la présente année. 1.o Décrets appellés constitutionnels. 2.o Décrets provisoires ou reglémentaires, ceux qui viennent successivement s'éteindre et se perdre dans les ruines que les premiers ont amassées autour du berceau de la nouvelle église. 3. Les décrets et réglemens portès sur les religieux et les chanoinesses. Ceux qu'ameneront les circonstances où les variations de ces églises bâties sur le sable` mouvant des opinions humaines, seront renvoyés à un receuil particulier que nous. destinons à quelqu'un des volumes subséquents.

Après la constitution, viennent les écrits fondamentaux qui l'ont ou provoquée, ou

soutenue, ou attaquée. Ils formerent la Iere. partie de cet ouvrage sous le titre de cons

titution.

La 2eme. Aura pour objet le serment exigé des fonctionnaires publics. Discours prononcés à la tribune, écrits des députés à l'assemblée nationale; soit hommes publics, soit hommes privés; protestations de corps ecclésiastiques, réclamations particulières; tel est le cercle aussi intéressant que vaste, au milieu duquel nous porterons nos lecteurs, nous attachant ainsi que dans tout le reste de la collection, moins à l'ordre chronologique, qu'à l'ordre des matières.

III. La bulle du pape, les brefs adressés par sa sainteté à nos évêques, et les ouvrages exclusivement relatifs au siége apostolique.

IV. Ouvrages divers pour et contre la constitution civile du clergé ; ceux dont les auteurs ne présentent point de caractère public, tel que celui d'évêque ou de député; nous les insérerons, soit en totalité, soit par extrait, ou par analyses. Dès la seconde livraison nous commencerons à acquitter

la

promesse que nous avons faite de donner

au public des productions qui n'auront pas encore vu le jour.

V. Schisme et intrus.

VI. Ordres religieux.

VII. Biens et propriétés ecclésiastiques. Tel est le plan de tout l'ouvrage qui ne doit ni s'étendre audessus de quinze volu mes, ni être audessous de douze. Il sera ter miné par l'histoire ecclésiastique des années 1790 et 1791, fournie gratuitement à nos souscripteurs, comme nous nous y sommes engagés dans le prospectus.

Un écrivain anglois, Nicolas Sanders, au septième livre d'un savant traité sur la mo narchie de l'église, nous a conservé les noms de ses compatriotes, victimes du schis me de Henri VIII. Il est impossible de parcourir cette espèce de martyrologe, sans une vénération réligieuse. l'église de France aura donc aussi ses dyptiques, et l'histoire du serment doit fournir à notre ouvrage, un article d'autant plus important, que la plupart de nos lecteurs tiendront en main, et les actes de leur martyre, et les titres de leur immortalité.

Dans cette immense carrière que nous ouvrons à tous les amis de la religion, il

est entre-autres une observation qui ne peut échapper à leur sagacité, c'est l'uniforinité des principes, c'est l'unité de la doctrine.

Un des hommes qui aient parlé avec le plus de force en faveur de l'unité, comme étant le caractère particulier de la vérité, c'est Calvin, dans son institution chrétienne, liv. 4, chap. 10, no. 10. Quand S. Paul appelloit l'église la colonne et le fondement de la vérité, ne lui rendoit-il qu'un hommage indif férent? Eh! pourquoi J. C. se l'est-il choisie, pourquoi l'a-t-il séparée pour en faire son épouse, et une épouse dont la beauté virginale ne fut jamais flétrie ni par aucune tache, ni par aucune ride? pour être son corps, sa plénitude? Toutes expressions qui prouvent que se détacher de l'église, c'est renoncer à Jésus-Christ. Mais peut-il se concevoir un plus exécrable forfait, que de violer par un schisme sacrilège la sainte alliance que le fils unique de Dieu a daigné contracter avec nous. Ainsi s'exprimoit le célèbre Hérésiarque, dont nous avons choisi "le nom entre' mille, pour les confondre par leurs propres aveux, et montrer à l'univers combien il y a peu de bonne foi dans ces hardis novateurs qui nous parlent d'église

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