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des conciles écuméniques, que par lui ou de son consentement; que les évêchés ne peuvent être ni érigés, ni supprimés, ni partagés, ni circoncis, que par son autorité ou par celle des conciles écuméniques, à moins que l'église ne change elle même sa discipline, tout comme les paroisses ne peuvent l'être que par la puissance de l'évêque ; Casorte que tout ce que feroit un évèque, sans la mission ou le consentement du pape, sur un diocèse étranger au sien, seroit absolument nul, comme la mission que s'arrogeroit un prêtre, dans une paroisse, sans l'autorité de l'évêque diocésain, seroit invalide. Et quelque disposés que nous soyons, non seulement à consentir au démembrement de notre diocèse, mais à céder notre siége même, et à renoncer jusqu'à la consolation d'etre au milieu de vous, s'il est nécessaire au bien de la paix, quand on fera intervenir la puissance légitime; nous déclarons intrus et schismatique quiconque entreprendroit d'exercer, sans cette condition, l'au torité épiscopale sur aucune partie de notre diocèse, ainsi que tous les prêtres qui y exerceroient leur ministère, sans avoir reçu mis. sion de nous ou de nos supérieurs en cause d'appel, dans l'ordre hiérarchique de l'église; et nous déclarons nuls et invalides tous pouvoirs qu'ils exerceroient, les uns et les autres, en matière de jurisdiction ecclésiastique.

Nous déclarons également schismatique,

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quiconque intercepteroit, en matiére de religion, la correspondance de jurisdiction qui doit nécessairement exister entre le chef et les membres de l'église, entre les ministres inférieurs et leurs évêques.

Si, ce qu'à dieu ne plaise, quelqu'un de de ceux qui sont déjà liès par les vœux religieux, ou par leur entrée dans les ordres sacrés, osoit, au grand scandale de l'église, contracter un mariage, nous déclarons son mariage sacrilège et nul devant Dieu.

Nous renouvellons, en tant que de besoin, la disposition des saints canons et les status de notre diocèse, qui obligent ceux qui sont dans l'état clérical, à porter les habillemens conformes à leur ordre.

Enfin nous déclarons nuls les seconds mariages, que contracteroit l'un des deux époux, du vivant de l'autre, si ce n'est dans le cas où l'un deux, après le mariage contracté, et non consommé, entreroit en religion, ainsi qu'il est porté au saint concile de Trente. (Sess. 24 de ref. can. 5.)

Et sera le présent mandement lu et publié dans notre diocèse, par-tout où be

soin sera.

Donné à Amiens, le 25 août 1790.

LOUIS-CHARLES Evêque d'Amiens.

PAR MONSEIGNEUR,

OMELLANNE, Secrétaire.

LETTRE

ET

DÉCLARATION

DE MONSEIGNEUR

L'ÉVÊQUE DE QUIMPER,

Et de Messieurs les ecclésiastiques du diocèse, à Messieurs du directoire d département de Finistère.

MESSIEURS,

APRÈS avoir rendu les derniers devoirs au premier pasteur de ce diocèse, dont vousmême avez admiré les vertus, nous venons, avec confiance, vous faire part de ses sentimens sur sur les grandes affaires qui nous occupent tous.

Il a déclaré, avant sa mort, qu'il regardoit d'avance comme un intrus, l'ecclésiastique qui seroit élevé sur son siége épiscopal suivant les formes nouvelles. Persuadés de la justesse de cette décision; uous avons l'hon

neur de vous déclarer que jamais aucun de nous n'oseroit faire usage de la jurisdiction qui lui seroit confiée par le successeur de notre illustre mort, si ce successeur étoit pourvu de l'évêché de Quimper autrement que suivant les anciennes formes canoniques, et avant que l'autorité ecclésiastique les ait changées. Nous vous conjurons en conséquence Messieurs, de suspendre toute démarche préparatoire à l'élection du futur évêque de Quimper, pour ne pas donner au diocèse un pasteur avec lequel il ne seroit pas possible de communiquer in divinis.

Nous aurions, Messieurs, d'autres réclamations à ajouter à cette supplique, mais nous les trouvons toutes renfermées dans la lettre et la déclaration ci-jointes, que feu M. l'évêque de Quimper avoit préparées. Nous adhérons pleinement aux principes y exposés, sans restriction ni exception quelconque. Si M. l'évêque ne les a pas signés, c'est uniquement parce que la maladie s'étant développée subitement, il s'est trouvé dans l'impossibilité de le faire. Nous sommes assurés de leur authenticité.

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Déclaration adressée à M. le procureur-général syndic du département de Finistère, par M.l'évêque de Quimper, en lui accusant la réception des décrets relatifs à la constitution civile du clergé.

Nous soussigné, évêque de Quimper, après avoir pris connoissance des décrets de l'assemblée nationale, concernant la constitution civile du clergé qui nous ont été adressés par M. le procureur-général-syndic du département de Finistère, déclarons qu'il nous paroît d'autant plus indispensable pour nous de réclamer contre ladite constitution qu'ignorant les suites que peut avoir la maladie dont nous sommes attaqués depuis plusieurs jours, notre conscience nous fait une loi impérieuse de ne nous pas exposer à paroitre devant Dieu, qui jugera les vivans et les morts, sans avoir formellement réclamé, comme nous réclamons par les présentes, contre les atteintes portées à l'ordre hiérarchique, institué par Jésus-Christ, à la discipline générale de l'église, et contre l'envahissement des biens qu'elle avoit jusqu'ici possédés sous l'autorité de toutes les lois qui en ont confié le dépôt et l'usufruit à ses ministres, pour leur subsistance, pour l'entretien des temples et du culte divin, et pour le soulagement des pauvres.

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