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»licitude pastorale. Telle est, ajoutent les » pères du concile, la doctrine que nous » professons, que nous croyons; et notre » intention, dans ce concile,'est d'employer >> nos soins, afin que tous croient de même » nous (1) ».

Enfin, le concile de Trente enseigne que « lessonverains pontifes ont pu, avec raison, » en vertu de la souveraine puissance qui » leur a été donnée dans l'église univer» selle, réserver à leur jugement particulier, » la connoissance de certains délits gra» ves (2) »

La discipline de l'église a toujours été d'accord avec sa doctrine. Le pape saint Clément, disciple de saint Pierre, adresse une lettre très-vélémente à l'église de Co

* (1) Imprimis latè explicat (Archiepiscopus Tarentinus) jurisdictionem et potestatem summi Pontificis, quod caput sit et primus Ecclesiæ Vicarius Christi et à Christo, non ab hominibus vel Synodis aliis Prælatus et Pastor Christianorum; et ei datæ sunt à Domino claves et uni dictum est: Tu es Petrus et solus in plenitudinem potestatis vocatus sit. Alij in partem sollicitudinis; et multa hujusmodi, quæ cum vulgatissima sint, minimè necessasium erat recensere. Ita plané fatemur et credimus, operaque in hoc sacro Concilio dare intendimus, ut omnes eamdem sententiam credant. Concil. Hard. tom. 8, col. .1323.

(2) Meritò Pontifices maximi, pro suprema potestate sibi in Ecclesiâ universâ traditâ, causas aliquas criminum graviores, suo potuerunt peculiari judicio reservare. Trid. sess. 14 cap. 7. de reform.

rinthe, par laquelle il lui reproche les dissentions qui la divisent (1). Au deuxième siècle, le pape Victor voulant réunir toutes les églises sur le jour de la solemnité de Pâques, ordonne qu'elle sera célébrée par-.. tout le dimanche après le quatorzième de la lune de mars; et nonobstant la réclamation des évêques d'Asie, pour retenir l'usage contraire qu'ils prétendoient avoir reçu de l'apôtre saint Jean, il charge Théophile, évêque de Césarée, en Palestine, d'assembler un concile, et d'y publier son décret. Il menace même d'excommunier ceux qui désobéiront; et saint Irénée qui désapprouve comme trop sévère une menace qui n'eût point en effet d'exécution, ne lui reproche pourtant pas d'avoir outre-passé les bornes de son autorité.

Au troisième siècle, le pape S. Etienne, défend aux évêques d'Afrique de rebaptiser ceux qui avoient été déjà baptisés par les hérétiques. Si S. Cyprien résiste au souverain pontife, c'est en opposant la pratique contraire de leurs églises, non en lui con-. testant son autorité dans l'église universelle: ce père la suppose lui-méme évidemment dans une autre occasion, lorsqu'il invite S. Etienne à convoquer un concile pour excommunier Marcien, évêque d'Arles, et faire ordonner un autre évêque à sa

(1 Voyez les lettres. de Clément, pape, premier volume de la bibliothèque des pères.

au

place. (Fleury, hist. eccl., t. II, l. 7, n. 24. ) S. Augustin, en avouant que S. Cyprien peut s'être rendu coupable par sa résistance, ajoute qu'il l'a expiée par le martyre. Les évêques d'Espagne ayant déposé Bazilide et Martial, ceux-ci en appellent à Rome;

bien loin de se plaindre de l'appel, les évêques d'Espagne envoient des députés à Rome, pour demander la confirmation de la sentence qu'ils ont portée. (Ib. n. 24, etc.) S. Denis d'Alexandrie, étant accusé de sabellianisme, c'est encore à Rome qu'il adresse son apologie; et le pape S. Denis, après avoir examiné sa cause dans un concile, le déclare innocent. (Lab. conc. t. I, col. 831.) Le même pape convoque deux conciles à Antioche (1) pour juger Paul de Samosate, qui est déposé dans le dernier de ces conciles.

Au quatrième siècle, dans un concile tenu à Rome en 313, le pape S. Melchiade juge la cause de Cécilien, évêque de Carthage, le déclare innocent dn crime dont on l'accusoit: son ordination y est reconnue légitime; et les donatistes, qui avoient élu un autre évêque, y sont condamnés comme schismatiqnes. (Labb. conc. tom. I, col. 1402.) Les évêques des Gaules, assemblés à Arles, et présidés par les légats de Melchiade, lui demandent la confirmation des décrets qu'ils ont dressés, concernant la dis

(1) L'un en 266, l'autre en 272.

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cipline. (Ib. col. 1426. ) Le méme pape, instruit des troubles qu'excite Arius dans l'église d'Alexandrie, y députe Osius, évèque de Cordoue, qui préside, en son nom, au concile assemblé à ce sujet, et que S. Athanase appelle plénier. (Ib. col. 1493.) On croit, avec raison, que le meme Osius présida encore au premier concile général de Nicée en 325, en qualité de légat du pape S. Sylvestre. S. Athanase Paul de Constantinople, Marcel d'Ancyre, Asclépas de Gaze, appellent au saint siège, ainsi que plusieurs autres évêques, du jugement des conciles qui les avoient déposés. « Tous les évêques opprimés avoient recours au pape, dit à ce sujet M. Fleury, parce que la dignité et la prérogative de son siège lui donnoient droit de prendre soin de toutes les églises. C'est ainsi qu'en parlent Socrate et Sozomène, auteurs grecs, et par conséquent non suspects de flatter l'église romaine. (Fleury, hist, eccl. liv. 12, n. 20.) Le saint - siège jugea donc la cause des évêques déposés, annulla les sentences de déposition, et rétablit les évêques dans leurs sièges. (Ib. n. 23. ) Sur l'appel d'Eustathe de Sébaste, le pape Libere casse le décret du concile de Mélitine, en Arménie, et rétablit Eustathe, que le concile avoit déposé. (S. Bazil, épist 72, ad Occident. Episc,) Nous avons les lettres décrétales qu'adressa le pape S. Syrice à l'évêque de Tarragone, sur les abus qui s'étoient glissés dans son église. Le pape charge cet évêque de faire

parvenir ses règlemens aux autres évêques d'Espagne.

Au cinquième siècle, les évêques d'Afrique demandent à Innocent X et à Zozime, son successeur, la confirmation des décrets. qu'ils ont porté contre Pélage et ses erreurs. S. Chrysostôme, déposé par le conciliabule du Chêne, a recours à Innocent I, qui casse le décret du conciliabule, rétablit S. Chrysostôme, et dépose Acace, qu'on lui avoit substitué. (Labb. conc. tom. II, col. 368.) Le pape Zozime confirme les privilèges du métropolitain d'Arles, et oronne que tous les évêques de la province de Vienne et des deux Narbonnoises, seroient sacrés par ce métropolitain, sous peine de déposition (1). Les évèques du concile d'Ephèse, troisième écuménique, déclarent que c'est par l'autorité des saints canons, et en vertu de la lettre du souverain pontife Célestin I, qu'ils se sont assemblés, et qu'ils condamnent Nestorius (2). Ils blament Jean d'Antioche

(1) Jussimus autem præcipuam, sicut semper habuit métropolitanus Episcopus Arelatensium civitatis, teneat autoritatein: Veniensem, Narbonensem primam et Narbonensem secundam, provincias ad pontificium suum revocet. Quisquis verò post hac contra apostolica sedis statuta et præcepta majorum, omninò metropolitano Episcopo, in provinciis suprà dictis, quemquam ordinare presumpserit, vel is qui ordinari se illicitè scierit, uterque Sacerdotio carere coguoscat. Apud Lab. Concil. Tom. II, col. 1567, 1570.

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(2) Coacti per sacros Canones et epistolam sanc

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