Page images
PDF
EPUB

enseigne qu'aucun patriarche ne pourroit, sans scandale, refuser de se conformer au jugement du pape (1); et parlant en particulier de l'église de Constantinople, qui doute, dit-il, quelle ne soit soumise an siége apostolique? De Constantinopolitanæ ecclesià, quis eam dubitat sedi apostolicae esse subjectam (Greg. Mag.) « Vous êtes « celui à qui Dieu a confié les clefs du ciel, « écrivoit Saint Bernard à Heugène III; il « y a bien, à la vérité, d'autres portiers du « ciel, d'autres pasteurs des brebis; mais « vous l'êtes d'autant plus glorieusement, « que vous avez hérité, dans l'une et l'autre « qualité, d'un nom différent. Les autres

ont chacun des troupeaux particuliers qui « leur sont assignés; à vous seul, tous vous « sont confiés; vous n'êtes pas seulement « le pasteur des brebis, vous êtes encore « le pasteur des pasteurs. (2).

quamvis in populo Dei, multi Sacerdotes sint, multique Pastores, omnes tamen propriè regat Petrus, quos principaliter regit et Christus. Leo- Serm. 3. de Assumpt. sud.

(1) Postquam ad beatitudinem vestram, et decessoris mei èt mea, in causâ Honorati Archidiaconi scripta directa sunt; tunc contemptâ utriusque sententiâ præfatus Honoratus proprio gradu privatus est. Quod si quilibet ex quatuor Patriarchis fecisset, sine gravissimo scandalo tanta contumacia transire nullo modo potuisset. Greg. Magn. in epist. 52, aliàs 37, lib. 2. ap Natalem.

(2) Age, indagemus adhuc diligentiùs, quis sis, quam geras videlicet pro tempore personam, in Ec

Nous supprimons ici une foule d'auto-. rités, qui se présentent à la suite, pour nous borner au témoignage des conciles généraux.

Les péres du concile de Calcédoine, qui est le quatrième écuménique, appellent le. pape Saint Léon, « le pontife de l'église universelle »; et s'adressant au pape luimême, Dioscore, disent-ils, (c'étoit le patriarche de l'église d'Alexandrie, le pre

clesiâ Dei. Quis es? Sacerdos magnus, summus, Pontifex tu Princeps Episcoporum, tu hæres Apostolorum . . . . .,. potestate Petrus, unctione Christus. Tu es cui claves tradite, cui oves creditæ sunt. Sunt quidem et alii creli janitores et greguin pastores: sed tu tantò gloriosiùs, quantò et differentiùs utrumque præ cæteris nomen hæreditasti. Habent illi sibi assignotos greges singuli singulos: tibi universi crediti, uni unus. Nec ovium modo, sed et pastorum tu unus omnium Pastor. Unde id probem quæris? Ex verbo Domini: cui enim, non dico Episcoporum, sed etiam Apostolorum, sic absolutè et indiscretè totæ commissæ sunt oves? Si me amas, Petre,pasce oves meas. Quas? illius vel illius populos civitatis, aut regionis, aut certi regni ? Oves meas, inquit, cui non planum, designasse aliquas, sed assignasse omnes ? Nihil excipitur, ubi distinguitur nihil. Et fortè præsentes cæteri condiscipuli erant, cum committens uni unitatem omnibus commendaret in uno grege et uno pastore. . .'. . . Ergò juxta canones tuos alii in partem sollicitudinis, tu in plenitudinem potestatis vocatus es. Aliorum potestas certis arctatur limiti-. bus: tua extenditur et in ipsos qui potestatem super alios ecceperunt. Nonne si cauta extiterit, tu Episcopo coelum claudere, tu ipsum ab Episcopatu deponere, etiam et tradere Satanæ potest? Bernard, ad Eugen. Pap. de consideraz. lib. 2, c. 3.

mier de l'église universelle après l'évêque de Rome), « Dioscore met le comble à sa >> folie en s'élevant contre celui à qui le >> Sauveur a confié la garde de sa vigne, » c'est-à-dire, contre votre siège aposto» lique (1) ».

2

La lettre du pape Adrien, que le second concile de Nicée, septième écuménique a insérée dans ses actes, porte que « le siège» de Rome ayant la primauté, éclaire tout >> l'univers, comme chef de toutes les égli»ses; que c'est de-là que Pierre paissant » l'église, embrasse tout; qu'il a joui et » qu'il jouit encore par-tout. de la priuci» palité (1) ».

Le quatrième concile de Latran, qui est le douzième écuménique, « tenu en 1215, » sous Innocent III, déclare qu'en vertu » de l'institution divine, l'église romaine » a la primauté d'une puissance ordinaire >> sur toutes les autres, comme la mère et la >> maîtresse de tous les fidèles; que les pa

(1) Post hæc amnia insuper, et contra ipsum cui vineæ custodia à Salvatore, commissa est extendit insaniam, id est contra tuam apostolicam sedem. Concil. Chalced. act. 1, 2, 3.

(1) Cujus (Petri) sedes per totum terrarum orbem primatum obtinens, lucet, omniumque Ecclesiarum caput extitit. Undè et ipse beatus Petrus Apostolus Dei jussu, Ecclesiam pascens, nihil indissolutum dimisit, sed ubiquè primatum obtinuit et obtinet. Septimá synod. Nic. 11, act. 2, apud Labb. tom. 7, col. 126.

>>> triarches

» triarches (de Constantinople, d'Alexandrie, d'Antioche), après avoir reçu le » pallium du pape, comme un signe de la » plénitude du ministère pontifical, après » lui avoir juré fidélité et obéissance, ont la » permission de donner eux-mêmes le pal»lium à leurs suffragans, en recevant de » leur part la profession canonique pour » eux, et la promesse d'obéissance pour » l'église romaine (1) ».

Dans la bulle que Grégoire X publia en présence et avec l'approbation du quator zième concile général, qui est le second de Lyon, tenu en 1274, sacro approbante concilio, le pape appelle le successeur de Pierre, recteur de l'église universelle, et le directeur du troupeau du Seigneur. Rectoris universæ Ecclesiæ gregis Domi

nici directoris.

Le concile de Florence, dix - septième écuménique, tenu en 1439, sous Eugène IV, concile si célèbre par son décret sur

(1) Romana Ecclesia, disponente Domino, super omnes alias, ordinaria potestatis obtinet principa tum, ut potè mater universorum Christi fidelium et magistra. postquam antistites (Constantinopolitani, Alexandrini et Antiochæni) à Romano Pontifice acceperint pallium, quod est plenitudinis pontificalis insigne, præstito sibi fidelitatis et obedientiæ juramento, licenter et ii suis Suffraganæis pallium largiantur, recipientes pro se professio nem canonicam et pro Romana Ecclesia sponsionem obedientiæ ob eis. Concil. Later. anno 1215, can. 5. Coll. eccl. Tome I.

T

la réunion des Grecs avec l'église, définit dans ce même décret, « que le pontife » romain est le chef, le père, le docteur

de toutes les églises, et qu'il a reçu dans » la personne de Pierre un plein pouvoir » pour paître, pour diriger, pcur gouver> ner l'église universelle, ainsi qu'il est » porté par les conciles écuméniques, et par les saints canons (1) ».

Le concile de Basle lui-même; tenu en 1424, qu'on n'accusera pas d'avoir attribué trop d'autorité au saint siège, reconnoît » que le souverain pontife est le chef et le » primat de l'église; qu'il est le vicaire de »Jesus-Christ, institué par Jesus-Christ, non par les hommes, ni par les conciles; qu'il est le prélat et le pasteur des chrétiens; qu'il a reçu du Seigneur les clefs du »ciel; qu'il est le seul de qui il ait dit, tu »es Pierre, le seul qui soit appellé à une plénitude de puissance; et que les autres ne sont appellés qu'à une partie de la sol

[ocr errors]

(1) Definimus sanctam Apostolicam Sedem et Romanum pontificem in universum orbem tenere primatum, et ipsum Pontificem successorem esse B. Petri Principis Apostolorum, et verum Christi Vicarium, totiusque Ecclesiæ caput et omnium Christianorum Patrem et Doctorem existere; et ipsi, in B. Petro, pascendi, regendi et gubernandi universalem Ecclesiam à Domino nostro J. C. plenam potestatem traditam esse, queinadmodum etiam in gesgestis ecumenicorum Conciliorumet in sacris Canonibus continetur. Concil. Fiorent. sanctæ Unionis litteræ, cap. 4.

« PreviousContinue »