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clamation, prend une détermination à cet égard, les évêques doivent opposer une protestation juridique à cette entreprise, et la déposer aux greffes de toutes les cours, et des officialités pour servir en temps et lieu.

50. Que pour ne point s'écarter de leurs principes, nul évêque ne doit abandonner l'exercice de la jurisdiction que l'église lui a confiée, et que l'évêque à qui on prétendroit avoir réuni le diocèse voisin, ne doit y faire aucun usage de cette jurisdic tion incompétemment donnée.

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60. Enfin, qu'en supposant qu'il puisse être utile de réunir plusieurs siéges trop considérables, et d'en diviser d'autres trop étendus le clergé doit, sur la provo cation de l'autorité civile, s'assembler en concile national, ou en conciles provin ciaux, pour que, dans chaque province ecclésiastique, on prenne sur cet objet les arrangemens les plus convenables au bien de l'église.

VANQUETIN,

Délibéré à Paris ce 15 mars 1790. JABINEAU.
MAULTROT
MEY,
DALEAS

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MEUNIER

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MAUCLER,

BLONDE,

BAIARD.

P. S. Aux deux évêques qui consultent se sont joints M. l'archevêque d'Arles, MM. les évêques de Montpellier, de Luçon, de Limoges, de Sainte, de Condom, de Nimes, de Poitiers, de Nancy et d'Uzès.

INSTRUCTION

PASTORALE

DEMON SEIGNEUR

L'ÉVÊQUE D'AMIENS.

LOUIS-CHARLES, par la grace de Dieu et du saint - siège apostolique, évêque d'Amiens, au clergé séculier et régulier, et à tous les fidèles de notre diocèse, salut et bénédiction en N. S. Jesus-Chris.

Le seigneur commandoit au prophète Isaïe d'élever sans cesse sa voix, de la faire entendre, comme le son de la trompette, pour avertir son peuple de ses iniquités ( 1 ). Le même commandement, mes très-chers frères, s'adresse aussi à tous ceux qui chargés par Notre-Seigneur Jesus-Christ d'être les pasteurs de son peuple, doivent veiller à son salut; et cette trompette formidable que le prophète faisoit retentir au milieu d'Israël, nous réveillera nous-mêmes

(2) Clama ne cesses, quasi tuba exalta vocem tuam, et annuntia populo meo scelera eorum. Is. 58, v. 1.

au jour du jugement, pour nous faire rendre compte de notre ministère. Chargés, comme nous le sommes, ainsi que le prophète, de vous faire entendre la parole de vérité; et voyant l'homme ennemi serer la zizanie dans la nuit au milieu du champ dụ père de famille, pour corrompre la saine doctrine, et pervertir les mœurs; il est donc de notre devoir de vous avertir, de vous exhorter, de vous conjurer pour vous affermir dans la foi, et pour empêcher que vous ne vous laissiez égarer de la voie de votre salut éternel. On déclame con tre la solemnité des voeux et la sainteté du célibat religieux; on demande le divorce, le mariage des pretres; on censure jusqu'aux habillemens qui les distinguent. On répand des erreurs qui tendent a dissoudre les liens sacrés de la subordination par lesquels les églises particulières sont unies à leurs chefs, les ministres inférieurs à leurs évêques, et tous au souverain pontifs, qui est le chef visible de l'église et le pasteur de tous; er reurs qui introduiroient dans l'ordre hiérarchique une subversion totale, transformeroient l'église gallicane, en une église presbytérienne, et entraineroient nécessai rement la ruine entière de la religion. Témoins de tant de maux, nous nous disons à nous-mêmes, dans l'amertume de notre cœur Malheur à nous si nous gardions le silence, tandis qu'on sappe les fondemens de l'autorité sacrée, instituée par notre -seigneur Jesus-Christ même, et sans

laquelle il seroit impossible que son troupeau fût gouverné selon sa loi sainte. Il est donc indispensable que nous vous fassions connoître la nature de cette autorité qui sert de base à tout l'edifice de l'église, et que nous commençions par vous développer les principes du gouvernement ecclésiastique, en exposant à vos yeux l'ordre de la hierarchie sacrée que son divin fondateur y a établi. Ce sera ainsi que vous montrant l'autorité qui seule a le droit de vous gouverner dans l'ordre de la religion, nous trvaillerons d'abord à vous prémunir par une voie simple et facile contre la séduction de l'erreur; et nous nous acquitterons de ce devoir avec toute la charité que JesusChrist nous inspire, mais en même tems avec tout le courage qu'il nous commande dans l'enseignement des vérités du salut.

Nous voulons, N. T. C. F., établir sólidement votre foi; nous voulons justifier la nôtre sur le grand objet du gouvernement de l'église, sur l'autorité de son chef, de son pasteur dans le royaume de JesusChrist; nous voulons que vous voyez vousmême combien nos leçons sont conformes à celle des saints docteurs, à la tradition la plus constante et la plus respectable. Ne vous étonnez pas des détails dans lesquels nous entrerons; nous les avons cru nécessaires, parce que des hommes qui n'ont que la superficie de la science cherchent aujourd'hui plus que jamais, à vous séduire; parce qu'il faut bien que vous soyez

plus instruits de la solidité des principes que vous avez à suivre dans des circonstances où l'on cherche davantage à vous en écarter.

Quoique le royaume de Jesus - Christ ne soit pas de ce monde, cependant il faut nécessairement que son peuple, formant une société extérieure et visible, soit gouverné dans l'ordre du salut pendant l'espace de son pélerinage sur la terre. Or, afin de pourvoir à ce gouvernement, Jesus-Christ en a institué l'ordre et la forme dans son église, par la mission qu'il a donnée à ses apôtres, avec le pouvoir d'enseigner, d'établir de nouxeaux ministres, et de régler tout ce qui avoit rapport à la religion.

Cette autorité, quoiqu'elle ne soit pas fondée sur les moyens de force qu'emploient les gouvernemens humains, n'est pas moins » toute-puissante en Dieu pour abattre l'orgueil qui s'élève contre la science divine, et pour captiver l'esprit en le soumettant à Jesus-Christ, (2. cor. c. 10. v. 4. 5.)» etles hommes ne prévaudront jamais contre cette autorité. Ce qu'elle aura lié dans le ciel. aucune autre puissance ne pourra le délier sur la terre. On pourra violer ses lois, mais on ne sauroit jamais. en justifier la transgression. On pourra usurper ses droits mais les fonctions apostoliques lui sont tellement propres, qu'ils deviendroient nuls entre les mains de l'usurpateur, parce que ce n'est point à lui, mais à ses apôtres, que

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