Page images
PDF
EPUB

un Journal d'obfervations minéralogiques dans une partie des Vafges & de l'Alface; un mémoire fur le harbon de terre en Lorraine; un autre fur la meilleur maniere de jauger; une differtation fur les forces motrices que la nature emploie à la circulation du fang; un métier à tiffu, dans lequel on n'emploie qu'une chaîne; une machine avec laquelle on peut tracer facilement les courbes des fections coniques; un hydromêtre ou machine à mefurer la pluie; une fphere mouvante exécutée avec beaucoup de dé penfe, & qui préfente d'une maniere nouvelle les différentes pofitions des corps cé leftes; un inflrument propre à entretenir l'activité des moulins, à défaut d'eau, pendant les grandes féchereffes & les gélées; un anénomêtre comparé avec tous ceux qui exiftent, & qui leur eft fupérieur; un tarif de réduction pour mefurer les vafes de toutes les formes qui renferment des liquides; un problême bien réfolu fur les falines & fur le fel de la Lorraine, &c. &c.

Par ce dénombrement encyclopédique d'objets fur les fciences, on eft étonné de la latitude que préfente l'académie de Nancy; d'après cela, il n'eft gueres poffible de ne point fixer dans le chef-lieu du département de la Meurthe un lycée pareil à ceux que la Convention Nationale projette pour le bien de la République. Si l'on confidere encore qu'il y a un pareil nombre d'ouvra

ges qui ont obtenu le prix des belles-lettres que cette claffe a même préfenté un bien plus grand nombre de pieces au concours; poéfies, difcours oratoires, differtations hiftoriques, recherches numifmatiques. Qua tre volumes imprimés de mémoires & difcours de cette favante fociété littéraire n'offrent qu'une très-petite partie des nombreux travaux de ses membres; on y trouve des morceaux précieux & rares, que l'on chercheroit inutilement ailleurs, comme une fublime allégorie par l'illuftre Montesquieu; une differtation favante fur un paffage de la poétique d'Ariftote, par Secondat; le réveil d'Epimenide, par le préfident Hénault; un difcours fur les ouvrages d'efprit, par Guérin, traducteur de Tite-Live; des recherches fur l'éloquence de la chaire, par Moncrif. Les fix premieres années des travaux de cette académie préfentent dans fa collection des mémoires sur l'aimant ; la propriété de la lumiere, du feu & du fluide électrique; des obfervations fur les bélemnites & fur le volcan de l'ifle de Bourbon; des réflexions fur l'étude de la géométrie, par Treffan; un difcours fur le fyftême des tourbillons de Defcartes, & fur la gravitation univerfelle de Newton. Voilà qui appartient à la claffe phyfique & mathématique. La feconde claffe renferme des recherches importantes fur les bibliotheques, des difcours fur les anciens auteurs Romains;

A S

JOURNAL ENCYCLOP. fur l'hiftoire civile, eccléfiastique, littéraire & naturelle de la Lorraine & du Barrois ; un éloge hiftorique de Montefquieu. La troifieme claffe contient des difcours fur la tactique; fur la durée de la vie de l'homme; des obfervations anatomiques fur une hy-. dropifie extraordinaire; un mémoire fur la maniere de fuppléer à l'action du vent fur les vaiffeaux, & la defcription de l'ifle de Bourbon. La partie des belles lettres eft compofée de difcours fur le goût & la différence du bon efprit & du bel efprit ; une differtation fur la langue françoife; un dialogue fur la néceffité de la méthode dans les ouvrages d'agrémens ; des pieces de vers de Saint-Lambert, & autres poéfies.

Dans nos citations, nous avons oublié d'indiquer les excellens mémoires fur la Lorraine & le Barrois, par Durival l'aîné, ainsi que des recherches intéreffantes fur l'agriculture, la police rurale, & fpécialement fur la vigne, par Durival cadet.

En appréciant ces travaux académiques de fix années, à l'exclufion de ceux qui concernent les prix, l'on peut juger des riches matériaux dout eft poffeffeur ce favant lycée, & dont Cofter donne des indications détaillées & fatisfaifantes. Dans cette expofition, nous fommes furpris de n'y point trouver les ouvrages de Sonini, membre de cette académie, qui a enrichi le recueil de cette compagnie d'excellentes obfervations

fur l'hiftoire naturelle, qu'il a rédigées dans un voyage de long cours en Egypte & en Turquie. Il y en a furtout fur la gerboife, petit quadrupede peu connu, que les naturaliftes ont accueillies; cette omiffion du f vant fecrétaire perpétuel ne peut venir que de la multiplicité hiftorique qu'il avoit à traiter, & dans cette foule d'objets, il est facile d'en échapper plufieurs.

Ce monument académique fait honneur à fon rédacteur Cofter, auteur de plufieurs écrits profonds fur la politique, les manufactures, les finances, & fur l'état ancien des duchés de Lorraine & de Bar. ·

Gott, &c. Ceft-à-dire , Dialogues fur Dieu. Par J. G. Herder. In-12 de 250 pages. A Gotha,

[ocr errors]

E deffein de l'auteur eft entouré de grandes difficultés. Il a à vaincre des préjugés, dès longtems enracinés. Ce qu'on appelle les incrédules, les matérialistes, ont toujours réclamé Spinola comme un des principaux arcs-boutans de leur fecte, fe font toujours appuyés fur fon nom & fur fes principes, & c'eft ce philofophe, c'eft Spinola que Herder entreprend de juftifier aujourd'hui des accufations d'athéisme. Il va plus loin, il prouve, ou tâche de prouyer que les principes, bien entendus, font

[ocr errors]

plus propres à fuggérer, des idées juftes, vraies fublimes de la Divinité qu'on ne peut en trouver dans aucun des fyftêmes des philofophes qui fe font déclarés fes adverfaires. L'auteur attribue l'acharnement de ces derniers en grande partie aux fauffes interprétations que Bayle a faites des doctrines de Spinofa. L'efprit léger, la foif de Bayle pour une grande réputation en ont fouvent fait un écrivain plus agréable que folide & judicieux; pour n'avoir pas donné une auffi forte attention aux écrits de Spinofa qu'ils l'exigeoient & le méritoient, il a prouvé à la république des lettres entiere qu'il ne les a pas entendus. C'est à cette caule qu'il faut attribuer la précipitation avec laquelle Spinofa a été jugé & condamné par un grand nombre de perfonnes ou qui ne l'avoient même pas lu, ou qui ne l'avoient pas mieux compris que Bayle. D'autres caufes le font encore réunies à celle-là, pour rendre ce philofophe en horreur au public.

Sans embraffer te chriftianifme, il rejetta le judaifme, & fut par cette raison chaffe de la fynagogue. Dégoûté de la haute théologie, qui alors étoit univerfellement' en vogue & méprifant également l'orgueil & les talens fophiftiques de fes profeffeurs, il traita le clergé chrétien avec trop peu de ménagement. D'ailleurs, plufieurs de fes fentimens étoient exprimés en

[ocr errors]
« PreviousContinue »