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devant le feigneur eft faite de foie, ornée de rubans à fa partie fupérieure & remplie de parfums & d'épices, qu'on préfente à fentir à tous ceux de la compagnie qui paroiffent le defirer. Ceci peut rendre raifon de ces maffes que l'on potte aujourd'hui avec pompe devant te maître d'hôtel du roi d'Angleterre, dans les jours de gala, & devant le principal magistrat aux banquers municipaux, puifque les grands éroient anciennement dans l'ufage de préfenter des épices à leurs convives.

Articles curieux, tirés de la Bibliotheque phyfico - économique inftrudive & amufante, * 12me. année.

L

'Orme porte une amende lenticulaire enfermée dans une capfule membraneufe. Etant à cheval, ( dit-on dans cet ouvrage, page 198,) je fus un jour étonné que des enfans me priaffent de leur abattre les bouts des branches d'orme qui bordoient le grand chemin. Je les fatisfis, en abattant ces feuillages avec mon fouet. Ils fe jetterent deffus, les fuçerent & même en mangerent beaucoup. J'en geatai auffi, & j'y trouvai réellement une faveur très-fucrée. La France étoit alors prefque toute affamée par les rêveries de Turgot & des économistes, & ces enfans de payfans réduits à fe nourrir de pareils ali

mens.

L'auteur de l'article AGRICULTURE du même ouvrage, après avoir remarqué que les grains, quelque fecs qu'on les rentre, contiennent encore une eau de végétation qui les rend pernicieux, fi on en use auffi-tôt, ajoute en note c'eft cette eau qui vient des faire périr en partie l'armée pruffienne en Cham

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pagne. La dyffenterie & la gangrene feche pagnent ordinairement les effets. Il faut donc paffer ces g grains nouveaux dans un four chaud & les y remuer pour les bien reffuyer, avant d'en manger le pain, fi on ne peut faire au

trement.

.

Moyens de conferver les grains.) Le plus .fat parti eft de ferrer le grain dans des caiffes de bon bois de chêne, de 16 lignes d'épais, mis en œuvre dans l'état le plus parfait de fechereffe, & de les enduire en dehors du vernis ou maftic fuivant.

« Prenez trois livres de réfine, une livre de cire jaune, une livre de craie bien tendre que vous mettrez en poudre bien fine. Faites fondre la réfine & la cire ensemble ; lorfqu'elles feront fondues & bien incorporées, jettez y peu-à-peu la craie, en remuant bien a ec un baton, & enduifez les planches à l'é paiffeur d'une bonne ligne ».

« Avant d'y mettre le grain, il faut le faire paffer dans un four, dont on vient d'ôter le pain on l'y laiffe affez pour le faire bien. reffuyer, ouvrant la bouche du four de tems en tems, & on remue bien le grain chaque fois qu'on ouvre. Lorsqu'on le voit affez fec, on le paffe deux fois au crible. Lorsqu'il a été ainfi criblé, on en prend au fond du tas une ou deux poignées qu'on agite dans un tamis de crin, ni trop clair, ni trop ferré. Si l'on ne voit pas qu'il poudre on peut le renfermer auffi tôt dans les caiffes. Autrement il faudroit encore le cribler une fois; mais ceci doit fe faire par un tems très-fec, & dans un endroit où l'on ne puiffe pas foupçonner d'infectes ».

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« Le grain une fois enfermé ne doit être retiré de chaque caiffe, qu'au moment d'être

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employé, & la caiffe doit être vuidée tota lement, parce que l'air s'introduifant fubire ment dans le bled, pourroit le faire échauffer & corrompre, fi on le renfermoit fans avoir été repaffé au four ».

a L'ouverture de ces caiffes fe fait en couliffe, dont on garnit le chalis de mouffe pafiée à l'eau bouillante & enfuite bien defSéchée. On met par deffus un enduit du vernis ou maftic précédent, qu'on peut détacher avec un inftrument tranchant. Mais avant d'y mettre le grain, on y tiendra pendant deux ou trois minutes un peu de braife bie ardente, laiffant la porte ouverte & refroidir enfuite la caiffe. C'est ainsi que j'ai vu plufieurs cam pagnards conferver du grain, pendant plufieurs années & fars la moindre altération, en tenant les caiffes dans des lieux frais. On les g rantit auffi du feu en les recouvrant, fi l'on veur, d'un mélange de pierre tendre réduite en poudre, de plâtre & d'argile grate qu'on incorpore avec de l'eau, par égales quantités des trois matieres folides ».

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« Quatre à cinq caiffes contenant deux ou trois feptiers, mefure de Paris, fofilent Four une famille. La dépenfe une fois faite épargne d'autres frais plus confidérables per la fuite, & le travail des bras. Le grain confervé de cette maniere eft auffi bon au bout de to & 20 ans que la premiere année, & peut fervir de femence, fi on a eu l'attention de ne pas le déforganifer en le laiffant trop fecher. Telle eft la maniere la plus fimple & la plus fue de fe ménager de bons grains ».

Jai vu d'autres campagnards pratiquer des efpeces de puits à doubles rangs de briques liées par un bon ciment : cette maniere, de conferver le grain remonte à la plus ancienne date. Si l'on conftruit de pareilles foffes, le

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plus für eft de lier les briques, non avec dir ciment ordinaire, mais avec une compofi tion ». (*)

(*) Si l'on ne veut, ou ne peut faire cette dépenfe, on fera une décodion épaille de colle noire: (forte )de. Paris, & l'on y jettera peu-à-peu, en remuant, un mélange de chaux éteinte & bien feche & de moitié de craie en poudre cela fait un maftic impénétrable à l'eau, lorsqu'il eft une fois refroidis Il faut l'employer très chaud. Deux fontaines de grès fendues par la gelée,enduites en dedans & fur les fentes avec ce mastic, font demeurées imperméables à l'eau depuis 4 ans de la limaille de fer & du foufre: les murs ou parois font alors indeftrudibles & imper méables à toute humidiré, fi la brique eft bien cuite & faite d'une glaife bien pure & bien préparée. Le bled qu'on y ferre fe conferve auffi bien que dans les caiffes, & l'on peut s'en pourvoir ainfi en plus grande quantité. On garnit le mur intérieurement de paille bien écrasée, mais non coupée, à mefure qu'on y verfe le grain par le trou fupérieur

Mais la dépense du feu des fours néceffaires auxo grandes quantités de grains deviendroit confidérable.. Il faut donc alors favoir choisir le bled des contrées, où il mûrit le mieux, & où il eft le plus fec. Les Romains après plufieurs épreuves avoient obfervés que less bleds de l'Italie même ne fe gardoient pas longtems? dans leurs foffes: ils n'en conferverent que de l'Egyp te, lorfqu'ils en furent les maîtres. Les Espagnols ont auffi remarqué que les bleds des Afturies & de la Galice ne font pas fi propres aux réferves que ceux de la Caftille, c'est pourquoi ils ne confervence que ces derniers. Mais il faut toujours que ces bledes aient été purgés de tout, infecte, de poudre : & fawn voir que toutes les fois qu'un bled poudre quelquetems après avoir été bien criblé, ou paffé au cribb blutoir, il eft certain qu'il y a encore des infeces cachés.

NOUVELLES LITTÉRAIRES.

FRANCE..

Arallèle des Religions, vol. in-4°. à Paris, chez Knapen libraire imprimeur rue St. André des arcs No. I, Knapen fils, rue des Poitevins No. 8, & rue St. Honoré N°. 536, vis-à-vis le Lycée. Prix broché, 52 liv. 10 f. & 60 liv. port franc dans toute la République (*). Pour faire connoître cet important ou vrage, il faudroit entrer dans des détails que ne comporte point une fimple annonce analyfée. Il eft le fruit des longues veilles d'un favant; & l'auteur néanmoins n'a point prétendu travailler principalement pour les favans. Il ne fuppofe à ceux qui le liront aucune des connoiffances préliminaires des dif férences religions, & c'eft à proprement par ler, une Encyclopédie des religions qu'il offre au public. Mais dans cette Encyclopédie les articles ne font point ifolés, & c'est par leur liaison, au contraire, qu'ils deviennent piquans. On jugera de l'intérêt qu'il doit avoir pour tous les ordres de lecteurs , par Pap. perçu de la méthode que l'on y a fuivie. On fait dabord l'expofition de chaque religion; on en donne l'hiftoire, puis l'explication; enfin on en fait le parallelle. Ce vafte plan a demandé les calculs & la conception qu'exigeroit la facture d'un ouvrage d'imagination en même tems qu'il a coûté de grandes re

(*) Le trezieme exemplaire fera fourni gratis tous ceux qui en voudront faire le commerce. On le donnera auffi en échange contre du papier blanc, à tous les manufacturiers, ou papetiers.

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