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tes uns des mains des barbares, les autres par la faim. Comme cet homme n'a pas fatisfait fa promeffe, on a conjecturé que c'étoit un efclave fugitif du Cap.

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Etant arrivé vers cet endroit, plufieurs des voyageurs monterent à cheval, vifiterent les lieux & voici ce qu'ils reconnurent dans cette vifite ash or ab end) rasitus - Ce jour mercredi 17 Novembre, je me rendis avec quelques autres de mes compagnons à l'endroit indiqué, mais je n'y vis en effet rien autre chofe que cing canons & une grande quan tité de férailles de left. On apperçut clairement bois une place où il y avoir eu du feu & où des perfonnes avoient cherché de l'a br. Sur une petite élevation on remarqua une foffe où l'on avoit enterré & enfaite, déterré des effers; ce qui nous confirma ce que l'esclave fugitif nous avoit dit que tout avoit été déterré & difperfé dans le pays. Les natifs nous firens entendre auffi que la plus gran de partie des effers avoit été posée à Ric dela God pour y être vendus: autant que nous pâmes le

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cette place devoit être à quatre journ Prendre

entre 40 & yo heures du lieu où nous étions. Tiaart van der Waldt, Higert Mulder & Jacques Jou bert fuivirent le bord de la mer, jufqu'à enviro deux milles vers le Nord de l'endroit où étoient les reftes du vaifleau; mais ils ne découvri rent rien de plus que ce qui a été dit ».

«On réfolup alors de s'en retourner, car d'un côté splufieurs de nos bœufs de tranàvoient péri, &bun grand nombre de ce qui restoient étoient en mauvais état de l'autre en viux Holtshhafen étoit bleffé à la main, fouffroit diexceffives douleurs de fableffure, & étoit très-impatient de s'en retourner chez lui. 3.

Les natifs inftruits des motifs de notre voyage furent extrêmement étonnés de ce que nous nous fuffions donnés tant de peines, pour venir à la recherche des gens de cet équipage infortuné. Les chefs & a multitude nous pra mirent que fi un pareil défaftre attivou encore dans la fuite, ils protégeroient l'équipage, auroient foin de ceux qui viendroient de terre & même nous les rameneroient, pourvu qu'ils fuffent fürs de recevoir des grains de chapelet, du cuivre & du fer, ce que nous leurs promimes ...

Les voyageurs fe mirent donc en route pour regagner le Cap, voyage de près de 900 milles, & en chemin, ils rencontresent encore les trois vieilles femmes, que paroiffoient extrêmement agitées à la vue de tant de monde de leur même couleur. Elles & toute leur race, enfans & petits enfans, compofoient une famille d'environ 400 perfonnes. Elles dirent qu'elles s'efti meroient très heureufes fi, après que la récolte qui approchoit feroit faite, elles pous voient quitter ce pays & accompagner les voyageurs fur les terres de la compagnie du Cap. Le lendemain on tua trois éléphans. dont on emporta les dents, & après avoir fait environs miles de plus & traversé la Aiviere Tafana, on en tua quatre autres..

Nous en primes auffi un jeune, ajoute Fauteur, & nous l'attachâmes à un charriot mais nous ne tardames pas à être obligés de le tuer, parce que fes cris en firent assembler un fi grand nombre autour de nous, que nouS; craignîmes d'être écrafés fous leurs pieds.. Pen

dant la nuit, il en paffa un très nombreux troupeau près de nous. Nous nous occupâmes ce jour, ler. Décembre, à depecer, & à faler des vaches marines que nous avions tuées fa veille. Après cette opération un gros éléphant målet s'approcha de nos charriots, nous l'attaquanies, nous le poursuivines fur le champ. Après plufieurs coups de fufi qui l'abattirent trois fois il fe jetta dans un fourré d'épines des plus épais. Perfuadés qu'il étoit bleffé à mort, Tiaare van der Waldt, Lodewyk Prins & Ignatius Mulder avancerent vers l'endroit où il s'étoit caché. Et s'élança fur eux avec la plus grande fureur, faifit avec fa trompe Lodewick Prins qui étoit à cheval, l'écrafa fous fes pieds, le gerça de fes défenfes, & le jetta en l'air à la distance de 30 pieds ».

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Les autres voyant qu'il n'y avoit pas de poffi bilité d'échapper à cheval, en defcendirent & le glifferent dans le fort où ils fe cacherent. L'élé phant ne voyant plus rien que le cheval de van der Waldt, le pourfuivit quelque tems, & revint à l'endroit où étoit le corps mort comme en le cherchant. Tout le monde fe réunit alors pour. Parraquer. Il reçut encore différentes bleffures, & se recisa de nouveau dans le fourré. On crut alors que c'en étoit fait de lui; on commenca à creuter une foffe pour enterrer le corps de: l'infortune Lodewick Prins. Mais au moment qu'on y étoit le plus occupé, Péléphant s'élança fur nous, nous difperfa & reftal maître du champ de bataille. Tiaart Man der Walde lui tira un coup à la diftance de cent gas. Nous renouvel ames l'arraque. En fin frappé de plufieure. balles, it chancela, tomba & les Hottentote l'acheverent lorsqu'il fut couché par teme ».. «La fureur de cet animal étoit inexprima ble. Ceux de nos compagnons qui étoient au fait de la chaffe aur éléphans, convinrent que

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celui ci avoit été le plus lefte & le plus furieux qu'ils euffent encore vus. Les Hottentots trous dirent que la coutume de l'éléphant, lorfqu'il a renverfé & écrasé un chaleur, eft de ne jamais le perdre de vue, jufqu'à ce qu'il en ait dévoré le cadavre, & qu'ils avoient vu un Hote tentot tue abfolument de la même maniere que notre compagnon & du corps du quel ils n'avoient jamais pu retrouver le moindre veftige. Tel eût peut être été le fort de notre com pagnon, fi nous n'euflions pas attaqué fi vivement ce redoutable éléphant. Mais fa more nous laiffa le tems d'achever la foffe & d'enterrer la victime de fa rages pl

Un autre de ces voyageurs a péri en tombant dans une des foffes que les Cafres creulent pour arrêter & tuer les éléphans. Le fond de ces foffes eft garni de pieux pointus, durcis au feu, & elles font dérobées à la vue par des branches & de l'herbe qui les recouvrent

La Luciniade, où l'Art des accouchemens1 poëme didactique, par Sacombe, doeteur en medecine, & en chirurgie, de la faculté de Montpellier, médecin ac1ɔi coucheurs, & membre de plufieurs academies. 1990 b 900slib si i quoɔ 472 $1

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A Paris, chez Garnery', libraire', 'rue Serpente, Devaux, libraire, au Jardin de sela Révolution, ci-devant Palais Royal No. 181, ou au bureau, rue de Char

arties, ¡No. 382,bles Vigneur, libraire, Parla Convention Nationale, de l'imprisomerie de la République

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petio & vines P As poéfier didactique adler double objec d'inftruire ou del plaire. Linftruction eft le but du philofophe & dus pocte mais leuts moyens, pour parvenir à leur fin, fond très-différens, L'un cherche la méthode, l'exactitude, la clarté ; Pautre veut encore y joindre les images, l'harmonie, les gracès du ftyle. L'un ova droit à la raison, par le chemini le plus court; l'autre y arrie vespar des fentiers détournés & femés dé Bens L'unomous expoferda vérité dans un jour qui ne nous permet pas de la mécon→ noftres; l'autre dembellit fi bien, que nous ne pouvons nous empêcher de l'aimer & de l'embraffer suged garota al

o'réfuite que les leçons des poëtes font plus utiles que celles des philofophes, par Gela même qu'elles font plus agréables. Des exemples: connus peuvent être cités à l'appui de ce que j'avance. Ne fait on pas que chez les Romains la doctine d'Epicure dût beaucoup plus de partifans à l'admirable poëme de Lucrece qu'aux écrits même debce philofophe? Les livres de Varron ou de Columelles for agriculture font ils his auffy fouvent &plavec autant de charme que les Géorgiques de Virgile Mais qu'eft-ce qu'un poëte denué d'har

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