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I

L parott trois volumes par mois de ce Journal. La foufeription n'eft ouverte que pour l'année entiere: elle eft de 24 liv. de France, prife à Bouillon; de 25 liv. 4 f., à Paris, & par la pofte, de 38 liv. 12 f. franc de port, pour toute la Fran ce, favoir 24 liv. pour l'abonnement, & 6 liv. 12 f. pour le port.

L'abonnement du port dans les poftes du Géné-alat de l'Empire étant de 6 liv., il n'en coûtera que 30 liv. pour recevoir ce Journal franc de port dans cette partie de l'Allemagne.

Pour tout ce qui regarde la correfpondance de France, on aura la bonté de s'adreffer au Citoyen LUTTON, rue HELVETIUS, No. 613, ci-devant STE. ANNE, No. 9, à Paris, chargé de tout ce qui regarde ce Journal. On aura foin d'affranchir les lettres; autrement, elles refleroient au rebut. La foufcription doit être payée d'avance, ainft que le port du Journal.

On s'adreffera auffi au Citoyen WEISSENBRUCH, Directeur du bureau de ce Journal, à Bouillon, où la pofte de France arrive & part ous les jours.

On trouve dans le même bureau le Journal Politique, cu Gazette des Gazettes, qui, depuis le rer. Janvier 1992, paroît toutes les fe maines. Cerecueil de nouvelles coûte 12 liv. par année, pris à Foillon, & 18 liv. par la pofte dans toute la France, y compris le port. Le tout fe paie d'avance. Il faut foufcrire pour l'année entiere, & on peut le faire à quatre époques, au er. Janvier, au zer. Avril, au ver. Juillet, ou au ver. Odobre.

La Gazette Salutaire, dont on donne une feuille in-8°. chaque femaine, coûte 9 liv., franche de port.

Les Diredeurs des poftes étrangeres, ainfi que les particuliers qui defireront avoir ces ouvrages périodiques, font priés de vouloir bien adresser leurs lettres au C, WEISSENBRUCH, Dire&eur des Journaus, pofte reftante à Liege.

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JOURNAL ENCYCLOPÉDIQUE

OU

UNIVERSEL.
TOME III.

TRENTE AVRIL

Obfervations fur ESTHER, tragédie de

Q

Racine.

U'EST-CE que des obfervations fur Efther, dira t-on d'abord? Sont - ce les, beautés de cette tragédie que vous voulez faire admirer? Le langage du cœur eft celui qui s'entend le mieux, & qu'on explique le plus mal. Sont ce des défauts que vous voulez faire remarquer? Le ftyle en eft parfait, & tout le monde fait que le plan ne l'eft pas.

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Mon intention n'eft pas précisément d'analyfer le plan, ni d'entrer dans de grands détails fur le ftyle de ceite tragédie. Mes

remarques feront quelque fois grammaticales; & elles auront furtout pour objet de faire fentir les divers genres de beautés qu'offre la feule tragédie d'Efther, & ces hardieffes d'expreffions, fi naturellement enchaffées, que fouvent elles échappent à beaucoup de lecteurs.

Either fera toujours un monument més morable de la force du génie, Douze ans d'inertie devoient fans doute faire croire que l'auteur d'Andromaque auroit oublié ces accords magiques qui avoient enchanté fi longtems; mais il eût à peine repris la lyre, que les fons fe prefferent fous les doigts. J'ai lu vingt fois Efther avec charme & intérêt. Efther m'intéreffe à fes malheurs, & à ceux de fa nation perfécutée. Je tremble pour elle, lorfque docile à Mardochée, elle fe décide à braver la mort, en abordant Affuérus, Qui ne frémiroit au moment où ce roi prononce, d'un air farou che,

си

Sans mon ordre, on porte-ici fes pas! Quel mortel infolent vient chercher le trépas ? Gardes... C'est vous, Ether! Quoi! Sans être attendue?

Elle tombe entre les bras de fes femmes.

Je me meurs.

Quel fpectacle! Affuérus reprend auffitôt :

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Ether, que craignez-vous? Suis-je pas votre
frere?

Eft-ce pour vous qu'eft fait un ordre fi févere?
Vivez. Le fceptre d'or que vous tend cette main,
Pour vous, de ma clémence, eft un gage certain.

fad

Quelle fenfation délicieuse, lorfqu'Efther, revenant un peu à elle-même, répond par ces deux vers pleins de charme & d'har monie ba

Quelle voix falutaire ordonne que je vive,
Et rappelle en mon sein mon ame fugitive?

Mon ame eft touchée, mon oreille eft enchantée; Efther s'empare de toutes mes affections. Je n'ai pu être raffuré par l'idée qu'une maîtreffe peut toujours croire à la lémence de fon amant, parce que j'ai vu que cette idée n'étoit entrée pour rien dans la démarche d'Efther. D'ailleurs elle eft encore fous mes yeux; je la vois pâle, éperdue, à demi-morte; & je ne doute plus que, victime dévouée, elle ne marchât en holocaufte pour fon dieu & pour fa nation. J'époule tous fes fentimens Sa fituation me pénétre.

Je tremble pour les jours de Mardochée, & l'impie Aman me paroît alors indigne de toute pitié. Voilà l'effet de la magie de Racine. Je ne connois pas de plus belle fcene dans toute cette tragédie. Kien de fi touchant que de voir ce roi fi sévere, fi terrible, s'efforcer de raffurer fon efclave tremblante. On peut voir ici avec

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