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de diftiller à l'alembic & de mettre les métaux en fufion, mais il eft encore plus agréa ble de favoir analyfer les mouvemens de l'ame & décomposer les paffions. Une diffection

eft une chose charmante; cependant j'aime mieux l'anatomie du cœur humain. Il est fort bon de lorgner les étoiles & de confidérer ce qui fe paffe dans la lune ; n'eft-il pas en. core meilleur de contempler les mœurs de la fociété. Affurément le calcul des fluxions eft une invention admirable, mais la diftin&tion des vertus & des vices eft d'une toute autre importance. Il est très fatisfaifant de pouvoir claffer toutes les plantes depuis le cédre jus qu'à l'hyffope; je ne fais s'il n'eft pas plus fatisfaitant d'être inftruit de fes devoirs, de fes rapports & de fa fin. L'algebre nous apprend à dégager les inconnues, à réfoudre les problêmes les plus difficiles. Eft-il un problême plus intéreffant & moins connu que Part d'être heureux. C'eft la littérature qui le réfout, car je ne fépare point la morale de la littérature; on ne l'a point affez répété, les lettres ne font autre chofe que la morale embellie , que la raison ornée par les graces de l'imagination, & cet accord brille furtout dans les ouvrages des anciens.

Mais enfin les tems font changés. Pourquoi du grec & du latin? De grands intérêts font offerts aujourd'hui à l'éloquence nationale. Une monarchie de 1400 ans détruite, & changée en République; 24 millions d'hommes à rendre heureux, voilà le vafte & fublime objet de nos méditations.

Pour arriver à ce but, il faut des leçons, il faut des modeles. Ecoutez, François, & rendez juftice à la pureté de mes intentions. Ce mot de patrie, ce mot fi vouchant, fi expreffif, fi cher pour quiconque a un cœur &

la liberté, Athênes & Rome le faifoient retentir de toutes parts; il préfidoit aux feftins de même qu'aux combats, aux jeux comme aux affaires; dans les places publiques, il raviffoit la multitude, dans les maisons pri vées, il étoit les délices & comme la principale richeffe de chaque famille l'enfant le begayoit au berceau; le vieillard le prononçoit avec châleur au lit même de la mort c'étoit, pour ainsi dire, le cri de l'Etat ; après le nom des dieux, il n'en étoit point de plus connu, de plus révéré. Au milieu des affemblées, la patrie étoit comme dans un tem ple, où elle recevoit l'hommage de fes adora. teurs. C'est là, qu'on venoit lui facrifier fon cœur à la face de toute la république; là, qu'on encenfoit fes autels; là, qu'on couron noit fa ftatue; là, que triomphoient fes héros, & que s'expliquoient fes oracles; là, que dans le filence des paffions particulieres, la paffion générale parloit à tous les citoyens; là, que chacun deux avoit un peuple à conduire, un empire à défendre; là, que s'élevoit le thrône de l'amour pour la patrie. Mais écoutez eni core, François, je fors d'Athènes. A quel que distance, je trouve Marathon, j'approche, & au milieu de la plaine, je trouve un mau. folée. C'eft le tombeau de ceux qui font morts pour la patrie. Je regarde ces colonnes. Là, font gravés les noms de tous ceux qui ont vaincu & péri dans cette journée. Arrivé aux Thermopiles, je 'me profterne fur le lieu où 300 fe font dévoués contre 300 mille; je lis une infcription fur le rocher: Paffant, va dire à Sparte que nous fommes morts pour obéir à fes faintes loix. Plus loin, c'est un autel au dieu de la liberté : Oui l'hiftoire de la Grece devroit être le manuel des patriotes, puifque de quelque côté qu'on

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jette les yeux, tout donne des leçons aux citoyens, puifque tout refpire l'ivreffe de la gloire & de l'immortalité."

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A Rome, j'entends les Camilles, les Scipions, les Decius. Avec eux, la flamme du pa triotifme m'échauffe; ce font des races privilégiées dont l'humanité s'enorgueillit. Chez eux, la raison se montre dans toute fa force la nature dans toute fa dignité, le génie dans tout fon éclar. Où eft le Peuple qui a déployé un auffi grand caractere & donné d'auffi beaux exemples de vertu. Car dans la fituation où nous fommes, ce font de grandes vertus qu'il nous faut, plutôt que de grands talens; les grands talens peuvent donner de la fplendeur à un empire, pallier les maux, mais des vertus & des vertus aufteres peuvent feules régénérer la Nation. Themistocle Miltiade, Caton & Brutus, ce font vos vertus dont je voudrois pouvoir environner le berceau de la génération qui commence.

ACADÉMIE.

Prix proposé par la fociété d'agriculture, de commerce & des arts, de Nantes, fir le perfedionnement de la filature au fufeau.

Le fufeau produit moins de fil que le rouet, parce que le mouvement de celui-ci eft continu, au lieu que celui du premier eft alternanif. La fileufe perd à y envider le fil, un tems qui fait à peu près la moitié du total. La fociété propofe donc de trouver le moyen de fupprimer la perte du tems de la filature au fufeau, par une addition fimple & folide, en lui confervant l'avantage qu'il tire de fon peu de volume, & fans une augmentation trop confidérable fur le prix d'achat. Le prix fera de 450 livres, l'acceffit de 150 livres ils feront adjugés dans les premiers jours de Juillet 1793. Les mémoires, accompagnés d'un inftrument exécuté • feront reçus jufqu'au premier Juin, à l'adreffe du citoyen président de la fociété, à Nantes. Les artiftes font invités à confulter pour plus amples éclairciffemens, le programme inféré dans le Journal de physique de Janvier 1793

,

Livres allemands qui fe trouvent à Strasbourg chez Amand Koenig, & qui fortent de preffe. Année 1792, format in-8°.

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Unterricht fur perfonen welche den kran. kenalwarten, &c. C'eft-à-dire, Inftrudion pour les perfonnes qui foignent les malades. Par J. G. Pfachter. A Riga. 1793.

Gerchichte Guftafs III, &c. C'eft-à dire,

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Hiftoire de Guftave III, roi de Suede; par E.
L. Poffelt. A Carlfruhe.

Vorfchlaege zur gaenglichen vertilgung der blattern, &c. C'est-à-dire, Moyens pour extirper la petite vérole; par Pufendorf. A Brunfwick.

Gedichte vos Ring. Poésies de Ring, 1793 à Francfort.

Deutfchlands infeden, &c. C'eft à dire, Infedes d'Allemagne. Par G. W. F. Panzer. Deux cahiers avec 48 figures enluminées. A Nuremberg.

Briefe uber London. Lettres fur Londres, écrites par F. W. de Schutz. A Hambourg.

Critikder volksmoral, &c. C'eft à-dire, Critique de la morale du Peuple, à l'ufage des miniftres du culte, d'apres les principes de Kant. A Francfort. 1793.

Dei touhter Kroks, &c. C'eft-à-dire, Les filles de Krock, princeffe de Bohême. Hiftoire du 8eme. fiecle. A Hambourg, 2 volume in-8°. Uber einige urichtige Pfleichter gegendie Au gen. Sur quelques fecours pour les yeux. A

Vienne.

Ueber fylphen, Gnomen und Salamander, einige gefprache. Difcours fur les filphes, les Gnomes & les Salamandres. A Leipfick. 1793. Vorfchlaege zur verminderung der Konfumption der zuckers in deutschland, &c. C'est-àdire, Moyens pour diminuer la consommation du fucre en Allemagne. A Gottingue.

Befchreibung der gegenfvertingen Ver fanung der cuzorts Hofgeifmar, &c. C'est à-dire, Def cription de l'état aduel des eaux de Hofgeifmar, par Waitz, medecin. A Marbourg. We

elt und menfchenleben, &c. C'eft-à-dire, Le train du monde, copié d'après nature, propre à fervir à l'inftruđion de la jeunesse. A Hambourg,

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