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70. Méthode pour retirer en grand beaucoup d'acide phofphorique. Les moyens que Richter donne pour cette opé ration font connus des chymiftes François.

80. Méthode pour obtenir l'acide citrique pur. Il s'agit de faturer le fuc de citrons d'alkali fixe végétal; d'y ajouter une folution claire de fel de Saturne, ce qui opére un précipité blanc, mais avec des lotions répétées, on obtient un fuc de citrons pur.

9o. Théorie de l'encre noire.

10°. Méthode pour préparer un fel moyen fluor.

11. Maniere de retirer la carbonate de potaffe du tartre vitriolė.

120. Moyen pour retirer une terre particuliere des os.

130. Remarque fur le feu élémentaire. Cette notice fuffit pour que ce traité soit adopté, & trouve une place dans les annales françoifes de chymie.

Remarks on Gilbert Wakefields inquiry &c. C'eft-à-dire Remarques fur les recherches concernant la convenance & la propriété du culte public de Gilbert Wakefield, par Anne Lætitia Barbauld. In-8°. de 76 pages. A Londres, chez Johnson. 1792.

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ANS une queftion auffi importante que celle du culte public qui femble réfolue par l'ufage de tous les fiecles & de toutes les nations, on eft étonné fans doute qu'une femme foit le premier adverfaire qui fe préfente dans l'arene où Gilbert Wakefield eft defcendu pour attaquer une verité reconnue, confacrée par l'univers entier. Mais ce qui eft plus furprenant encore, c'eft la fupériorité que cette femme a fur fon concurrent ; c'eft que fon triomphe fur lui eft complet. Elle ne le réfute pas feulement, elle l'écrafe, elle le pulverife fous le poids de fes preuves, par la force irréfiftible de fes railonne mens. L'idée que nous allons donner de l'ouvrage de Mile. Barbaud, juftifiera, nous l'efpérons, l'éloge que nous croyons devoir en

faire.

Wakefield a entrepris de jetter de la défaveur fur le culte public rendu à Dieu, en condamnant les objets pour lesquels il eft inftitué. Cet attentat n'eft pas nouveau. Il eft répeté dans tous les livres des incrédules & des matérialistes. Celui qui l'a renouvellé, en réchauffant leurs objections, n'a pu leur donner une force qu'elles n'avoient pas, & Lætitia Barbauld, en fe rangeant dans la claffe des écrivains eftimables qui les ont déjà refutées victorieufement, eft digne d'occuper un rang ditingué parmi eux. Elle prouve l'infuffifance

* & l'impiété des raifonnemens de fon adverfaire & l'une & l'autre font mis dans la plus grande évidence. Donnons d'abord le réfumé de fes propres argumens. Le culte public ou l'expreffion publique de l'homImage rendu au fouverain auteur & maître de l'univers a été reconnu chez toutes les nations. Cette expreflion peut être verbale, rituelle ou Symbolique, mais elle eft univerfelle. Il eft naturel de penfer que les hommes fi empreffés de s'unir en fociété dans toutes les autres circonftances, défireront également d'exprimer en fociété leurs fentimens religieux. Nous ne rions pas feuls, nous ne pleurons pas feuls pourquoi prierions nous feuls? Le fervice ou le culte divin en fociété a les avantages particuliers. Il eft plus animé que les prieres privées. Il met ceux qui ne font pas accoutumés à penfer, & qui par conféquent ne fauroient prier d'abondance de coeur, en état de prier en commun. Il échauffe les affections fociales, remédie à la langueur, auffi bien qu'à l'enthousiasme. Les prieres font fi naturelles, que fi elles n'étoient pas employées pour la perfection, elles devroient l'être contre la foibleffe de notre nature. Les louanges cette partie fi noble du fentiment, font certainement d'une nature fociale. Les fentimens d'amour, d'admiration, de joie enflent le cœur d'émotions qui cherchent à

paffer dans le fein d'un ami, à fe répandre, à fe communiquer au dehors. Pour une ame pieufe, le fervice divin n'eft pas tant un devoir qu'un befoin réel. Nous y ferions entraînés quand nous croirions que ce feroit pécher, & des expreflions d'hommage échapperoient de nos levres, quand nous ferions obligés de fupplier la majefté fuprême de nous pardonner nos prieres.

Quant à la queftion, fi cette pratique eft autorilée ou improuvée par l'autorité & l'exemple du Chrift, on peut remarquer ce qui fuit :

« Le précepte, quand tu pries, n'imite pas les Aypocrites, n'eft pas dirigé contre les prières publiques, mais contre les prieres particulieres, faites en public, qui fe tiennent ifolées de la communion & mendient des applaudiffemens. Le texte, l'heure vient, &c. eft deftiné à corriger l'erreur que le temple eft la réfidence de l'être-fuprême, & à porter les hommes à le confidérer comme un édifice non pour que Dieu y réfide, mais pour que les hommes s'y raffemblent. Le Chrift dans le miracle des pains, les bénit avant de les rompre. Il affiftoit au culte public en commun avec le refte des Juifs dans le temple. On peut apprendre par le cantique de Moïfe, que le fervice divin judaïque contenoit fouvent des prieres verbales: il en eft de même des prieres de Salomon, des hommages mentionnés par Néhémie & des Pfeaumes ».

« Dans les offices de la fynagogue les prie res étoient faites par le miniftre officiant appellé l'Ange ou le maffeger de l'Eglife. Il nous refte dix-huit formules de prieres qu'on

eroit de la plus haute antiquité & qui ne différent pas beaucoup des prieres des lithurgies. modernes. L'Eglife Chrétienne avec les formes eft une fille légitime du judaïsme »,

On ne peut pas révoquer en doute l'utilité de cette pratique, parce qu'actuelment elle ne produit pas tous les bons effets qu'on pourroit fouhaiter. Le retour de jours confacrés au repos & à la ceffation du travail, divife les mois fatiguans & les fervices par des lignes féparatives d'une couleur plus brillante. Les heureux effets de ces interruptions, en civilifant les or dres inférieurs, font manifeftes. C'eft ce qui fe remarque furtout d'une maniere très-frappante dans les écoles des dimanches. Les fervices publics répandent indirectement une grande maffe d'inftruction. Ils font un moyen de fanctifier la foi : ils forment des aflemblées civiques dans lefquelles les hommes fe trouvent avec des hommes comme leurs égaux & comme leurs freres. Ils font d'autant plus néceflaires que ces formes d'expreffion qui autrefois donnoient une teinture de piété à nos réunions fociales, font tombées en désuétude. Pour ceux qui font plus éclairés, ils font des actes d'hommages, une profeffion de foi, un témoignage public de religion, & un exemple puiflant pour les claffes inférieures. Si celles-ci les négligeoient, elles tomberoient d'un côté entre les mains d'hom

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