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té publique. Chacun oblervera donc dans fon cercle d'activité tout ce qui fera digne d'atten tion, conférera avec fes collegues fur les maladies regnantes, leur origine, leurs fignes, leur traitement; propofera les moyens d'en arrêter les progrès, avertira fes concitoyens en public, ou en particulier, des chofes qui préjudicient à leur fanté, en même tems qu'il fera fes rapports aux adminiftrateurs de la police, toutes les fois qu'il découvrira quelque chofe qui pourroit nuire à la fanté publique, en indiquant les moyens d'y remédier ».

Ces vues font très-fages & très-humaines; mais quel eft le médecin affez défintéreslé pour les remplir? Ne faut-il pas qu'il vive décemment lui & fa famille ? Comment entretiendra-t-il fes enfans, pourvoira-t-il à leur éducation, à leur établiffement? IF ne faut pas demander l'impoffible. Un défaut affez commun aux faifeurs de projets, c'eft de confidérer l'homme, non tel qu'il eft & qu'il peut être, mais tel qu'il faudroit qu'il fût s'il étoit un ange. L'idée de notre docteur pourroit être admife, fi les divers Etats de l'Europe falarioient les médecins comme d'autres fonctionnaires publics. Mais Gruner n'en parle pas; d'ailleurs, quel eft celui de nos gouvernemens qui feroit à portée de fupporter cette dépenfe? Mais rendons la plume à l'auteur.

«5°. Les pafteurs, pourfuit-il, recueilleront les notes concernant les maladies & les morts faites par les médecins, & les enverront conjointement avec l'état des naiffances, des mariages, des enterremens & des communians di

rectement ou médiatement au college de médecine. Celui ci en tirera les résultats médicinaux formera des tables probables de l'étatde la population, comparera les liftes mortuaires avec les maladies locales, tracera des tables, des plans généraux ou particuliers d'y remédier, & les fera parvenir, tous les ans à Pâques à leur deftination, pour prendre des arrangemens en conféquence. De cette maniere, en diminuant chaque année l'activité des caufes morbifiques, il fera poffible de faire faire fucceffivement de nouveaux progrés à la population

Quid dignum tanto feret hic promissor hiatu?

Ueber die neuern Gegenftende der chymie, vorzuglich das ohnlungst entdeckie, halbmetall URANIUM, &c. C'ett-à-dire, Traité fur des objets de chymie, nouvellement découverts, furtout fur un demi-métal1nouveau, nommé URANIT, avec des expériences & obfervations. Par J.-B. Richter. In-8°. de 96 pages. A Breflau, chez JeanFréderic Korn. 1791.

Es divers articles contenus dans ce petit

L traité, offrent des procédés & des expé

riences propres à Richter. Tâchons de les faire connoître.

1o. Uranit. C'eft un demi métal nouvellement decouvert, par Klaproth, chymitte de Berlin. On ne l'a point enco

core trouvé natif. Sa couleur eft d'un gris foncé à l'extérieur. A l'intérieur, cette couleur eft d'un brun pâle, fa dureté eft affez confidérable. Jufqu'ici on n'a pas encore pu l'obtenir en grandes maffes. Kaproth lui a donné le nom d'Uranit ou Uranium, d'après le nom d'Uranus, donné à une nouvelle planette. Klaproth a retiré ce demi métal d'une efpece de minéral, qu'il a d'abord pris pour de la pech-blende, à caufe de fa couleur noire, qui approche fouvent de celle du charbon de terre. L'Uranit fe diffout dans l'acide nitreux & dans l'eau régale; on obtient de cette diffolution un précipité, par le moyen de la carbonate de potaffe.

20. Séparation du fer de la Platine. La Platine fe diffout dans l'eau régale. Si vous verfez fur cette diffolution claire de l'alkali fixe végétal, vous obtenez un précipité,en verfant de l'eau faturée de tartre vitriolé fur ce précipité, & cela en petite quantité, & peu à peu ce précipité fe change en une poudre rouge; en décantant alors l'eau qui furnage, & verfant enfuite fur les féces, goutte à goutte, de l'eau alkaline phlogiftiquée, ce précipité le change en bleu.. La Platine eft une fubftance métallique particuliere, ordinairement alliée au fer, mais dont on peut la dépouiller de plufieurs manieres. La Platine eft la fubftance la plus péfante de la nature. Sa dureté eft con

fidérable; fa couleur tient le milieu entre celle du fer & de l'argent.

30. Purification du cobalt, lorsqu'il eft mélangé avec le fer & le bifmuth. Le cobalt s'allie affez facilement avec tous les métaux, & les demi métaux. En Saxe, on le trouve fouvent mêlé avec le bismuth,. & en Suede, avec le fer. On le fépare facilement du bilmuth par le moyen dé l'éau forte: les mêmes réactifs opérent également la féparation avec le fer; le cobalt martial eft dur & compacte. Il fait feu quelquefois avec le briquet; fa diffolution dans l'eau forte eft d'abord blanchâtre; mais bientôt elle paffe au rouge] altéré d'un peu de jaune ; & mêlé avec l'acide, muriatique, elle forme une belle encre fympathique.

4o. Méthode facile, peu difpendieufe pour retirer & préparer l'acide arfenical pur. Prenez de l'arfenic blanc pulvérisé & du nitre dépuré concaffé, partie égale, ex-, actement mêlés, diftillez par la retorte avec quatre fois autant d'eau, adaptez un ample récipient à la retorte, & faites-en la diftillation en augmentant le feu par dégré.

5o. Extraction de l'acide de la pierre péfante ou tunftene. Elle s'opere avec deux parties de pierre péfante fur fept parties, de nitre purifié; le tout pulvérifé, doit être mis dans un creufet & calciné au feu gra-, dué. L'on obtient par-là une chaux jaune

qui eft un véritable acide; cette terre acide traitée par l'acide marin, devient auffi jaune; mais fi c'est par l'acide vitriolique elle devient bleue.

6. Acide de la molybdene. Richter donne le procédé fuivant pour retirer cet acide d'après la méthode de Scheele, favant chymifte Suédois. « Sur une once & demi de molybdene pulverifée, on verfe fix onces d'acide nitreux délayė; & on met le tout dans une cornue de verre lattée avec le récipient, fur un bain de fable. L'acide n'avoit aucune action pendant la digeftion; mais quant il vint à bouillir, il s'éleva en vapeurs rouges élaftiques, avec une forte écume. L'acide ayant été diftillé à ficcité, le réfidu fe trouva d'une couleur cendrée; on remit deffus une pareille quantité d'acide nitreux délayé; il parut de l'écume comme la premiere fois. On diftilla encore jufqu'a refidu fec, qui fest

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trouva alors plus blanc qu'auparavant ; on verla encore deffus pareille quantité d'acide nitreux, & on le diftilla de la même maniere. La même opération s'eft répétée quatre ou cinq fois; il refta enfin une poudre blanche comme de la craie. Ce réfidu fut édulcoré avec l'eau chaude jufqu'à ce qu'il n'y eût plus d'acide, & it fut enfuite defféché ; il pefoit fix drachmes & demi; c'étoit alors de la vraie terre de molybdene ».

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