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A. Mortreuil, citoyen de Rouen; Valantin, président de la société des Amis de la constitution de Cette; Loysel, vice-président, et Blin, procureur-général-syndic du département de l'Aisne. (Supplément au numéro du 23 juin.)

Marat, de son côté, s'occupe aussi, des élections, mais c'est pour dénoncer les scélérats et les coquins qui briguent pour se faire nommer électeurs. Ce sont encore ici des tables de proscription qui coïncideront sans doute en plus d'un point avec les listes du tribunal révolutionnaire. Voici les noms. Nous avertissons le lecteur que chaque individu dénoncé a son paragraphe de griefs et d'imputations plus ou moins graves. - Le-Roux père, autrefois porteur d'avertissemens de capitation, coquin dévoué aux conspirateurs Bailly et Mottié; Gillot, Duvivier, avocat inepte; Le Grand, tartufe accompli; Pommageot, homme sans mœurs et sans probité; Chappe, dit de la Vallette, ex-procureur au chapitre de Notre-Dame, ex acteur de la veuve et de l'orphelin ; Beauvalet, fieffé pendard; Guiot, dit de Sainte-Hélène, avocat, marchand de paroles, aristocrate gangréné, débauché, crapuleux; Vaucher, libertin effronté; Singli, Tournemine, Péron, Boivin, Dabonières, tous cinq avocats pourris d'aristocratie; Bressilon, épicier, rue Saint-Christophe, aristocrate pourri; Chandel, traiteur, et sapeur du bataillon, mouchard assermenté de Mottié; Bulot, marchand de fer, vis-à-vis la Madeleine, inepte vaurien, passant pour amateur de son sexe; Vatrin, chasublier, faux dévot; Lacour, apothicaire; Buisson, apothicaire; Briban, cordier, rue du Petit-Pont, toujours à maudire la révolution; Papin, réduit à tout faire pour vivre; Challie, bijoutier; Martel, passant sa vie dans les cafés; Clément, horloger; Tourteaux, mouchard d'une figure sinistre; Renaud, papetier, rue de la Lanterne, banqueroutier ; Lambert, limonadier, hébergeur de tous les scélérats du quartier; Atenot et Apriman, tous deux libertins crapuleux, vivant avec des femmes publiques. Ces hommes appartenaient à la section Notre-Dame. - Voici les membres pourris de la section du Théâtre-Français: Astruc, trésorier de Saint-Cyr, rue des Grands-Augustins, no 24; Jarry,

banquier, même rue, n° 22; Deprez-Larezière, avocat, rue de Savoie, n° 23; Artaud, procureur au parlement, rue Hautefeuille, no 29; Laloua, logeur, rue Saint-André, no 91 ; Franchet, orfèvre, rue des Grands-Augustins, no 51; Paradis père, bijoutier, rue Dauphine, no 47; Graillar-Graville, ex-conseiller d'état, rue du Battoir, n° 28; Vacherot, tapissier, rue St-André, n° 84; Semen, graveur, quai des Augustins, no 47; Bandaubanc, greffier, rue des Grands-Augustins, no 24; Chatelain, épicier, rue de Savoie, n° 27; Peret, huissier-priseur, rue idem, no 4; Mascarie, tailleur, rue idem, n°11; Parisau, peintre et graveur, rue idem, no 14; Hemery, avocat, rue id., no 18; Duprez, ancien négociant, rue de l'Eperon; Chauvaux, médecin, rue du Battoir, no 28; Kyneli, agent de l'électeur palatin, rue des GrandsAugustins, no 11; Cochin, avocat, rue Hautefeuille, no 34; Gérard, tapissier, rue Percée, n° 6; Froullé, libraire, quai des Augustins, no 39; Carrin, employé à la Vallée; Deburre, avocat, rue de Savoie, no 8; Monnet, rue id., no 21; Meneur, architecte, rue des Grands-Augustins, no 28; Maloigne, banquier, rue Mâcon, no 10; Demonville, imprimeur, rue Christine; Gobert, ancien greffier, rue de Savoie, no 21; de Tournière, marchand mercier, rue Saint-André, n° 95; Mixelle, graveur, rue Dauphine, no 38; Gueffier, imprimeur, rue Git-le-Coeur, no 26; de Belleyme, ingénieur, rue du Paon; Langehamp, citoyen, rue des Grands-Augustins, n° 25; Lecuit, tailleur, rue Saint-André, no 81; Arnaud, limonadier, quai des Augustins ; Preste, procureur des comptes, rue Pavée, no 12; Gillot, toiseur, rue Christine, no 9; Boscheron, payeur de rentes, rue Pavée, n° 17; Cairety, maître de pension, rue des Grands-Augustins, n° 12; Deblois, avocat, rue du Battoir, no 2; Bontoux, avocat, rue id., no 8; Mangin, architecte, rue Saint-André; Elat, tailleur, rue de Savoie, no 2; Terribilini, brodeur, rue des Grands-Augustins, n° 25; Neveu, citoyen, rue du ThéâtreFrançais, no 19; Meunier, citoyen, rue des Grands-Augustins, n° 25; Dufour, avocat, rue Saint-André-des-Arcs, no 24; Languigneux, marchand de meubles, rue de Laharpe; Guilhier, avocat

au conseil, cul-de-sac Saint-Dominique; Ginisty, ancien greffier, rue Dauphine; Archambault, avocat, rue Saint-André, n° 24; Méquignon, libraire, rue des Cordeliers, no 5; Lerouge, avocat, rue des Poitevins, n° 14; Jollit, avocat, rue de l'Observance; Robin, chirurgien, rue Saint-André, no 125; Bajault, serrurier, rue du Battoir, no 4; Knapen père, imprimeur, rue St-André, no 1; Savarry, chirurgien, rue Dauphine; Huguenin, homme de loi, rue Serpente; Martin, chirurgien, rue de Savoie, no 21; Alerin, arquebusier, rue Saint-André, no 77; Desjobert, grandmaître des eaux et forêts, rue du Jardinet; Lamotte, tailleur, rue des Grands-Augustins; Deschamps, ex-procureur au Châtelet; Mabille, ex-procureur; Moitte, peintre, quai des Augustins, n° 42; Odent, ancien commissaire au Châtelet, rue St-André; Hurel, payeur de rentes, hôtel de la Trémoille, rue Ste-Avoye; Moreau, homme de loi, rue de l'Hirondelle; Roussineau, curé à Saint-Germain-des-Prés; de la Roue, négociant, rue SainteAune, no 44.

Tableau fulèle des membres du club du Roule (club fayétiste).Raymond, rue de Clichy, instituteur du club et mouchard de Mottié; Levillain, marchand épicier, au coin de la rue d'Anjou et de Surène, banqueroutier frauduleux; Bernier, commis de la marine, homme vil; Chambrenille, commis à l'hôtel de Langeron; Trémouille, président à la cour des monnaies, membre du club de 1789; Ducloseaux père, rue d'Anjou, ancien avocat, spoliateur, de concert avec le sieur Girardin, des œuvres dė J.-J. Rousseau; Tacot, commis-architecte, escroc de café; Lemaître, sculpteur, banqueroutier frauduleux; Combette, capitaine des chasseurs du bataillon; Feucoeur, marchand d'argent au Roule; Fontaine, maître de pension à la Petite-Pologne; Petit, commissaire de police; Thuet, rue de Duras, charron du sieur Mottié; Bataille, serrurier, rue de la Pépinière, maître filou; Quietant, ex-avocat, intriguailleur reconnu ; Le Bas, marchand épicier, rue des Saussayes, usurier; Chausset, rue de Valois, ancien commis de le Noir; Colson, maître menuisier; Perrot, épicier, usurier, banqueroutier ; Barisson, marchand tapissier ; 15

T. X.

Devèze, maître charpentier; Ragondet, maquignon; Vaudin, marchand mercier; Paquet, ex-boulanger; les deux frères Anquetil, l'un juge de paix, l'autre maître maçon, banqueroutier, rue Verte; Labillois, ex-boucher, usurier; Carron, boucher; Langlois, banqueroutier frauduleux; Perrier, marchand fruitier; Roquel, ancien décrotteur; les frères Fourcy, boulangers; Lamarre, ex-procureur, fieffé coquin ; Houdon, sculpteur au Roule, homme de mauvaise foi; Le Marchand, épicier; Dufresne du Caney, à la Petite-Pologne, parfait coquin ;' Petit, avocat; Duplat, huissier; Bennelon, Robert, Petit-Bled, Baignères, tous quatre aristocrates.

Liste des mauvais sujets de la section des Quinze-Vingts. —Guérin, ancien teinturier; Colombeau, scribe; Cotion, jeannot du précédent; Gilet du Coudrai, ex-clerc, homme à tout faire pour de l'argent; Denaurois, directeur de la manufacture des glaces, fourbe dissimulé; Chapelier, son mannequin; Gauchier, vieux radoteur : on l'appelle par dérision depuis quelques jours l'abbé Raynal; Le Curé, normand retors; Duhamel, caissier des Quinze-Vingts; Courtier, Méguet, Démoulin, Chérieux, Hébrar, Camont, Bédet, Buffet, Savard et Arcelet, intrigans ignares et avides; Lejeune, fabricant d'étain, fat inepte; Prévex, maître de pension, normand retors; Béchet, homme d'affaires du cardinal-collier; Raffy, huissier, dévoré de l'amour du bien de ses cliens; Lami, huissier-priseur; Saint-Charles, cousin de Lami. (L'Ami du peuple, nos des 17, 19 et 21 juin.)

Nous allons maintenant faire une analyse rapide des séances du club des Jacobins.

Club des Jacobins, du 1er au 21 juin.

Prieur occupe le fauteuil jusqu'au 30 juin; il le cède à Bouche. Le journal qui nous sert ici de guide, et que nous avons annoncé dans le mois précédent, commence avec le premier jour de juin. Il ne renferme que le compte-rendu des séances, rédigé très-grossièrement, et composé le plus souvent de quelques pa

pa

roles d'orateur entrecoupées d'une multitude de brouhahas et de murmures. Cette feuille donne au fameux club qui préludait déjà à gouverner la France, l'aspect d'une troupe d'enfans indisciplines jouant à l'assemblée nationale, la valeur d'une rodie prétentieuse et rien de plus. Tel est l'ordre du jour. Seulement, parmi les billevesées qui se croisent de la tribune aux banquettes, apparaissent de temps en temps quelques éclairs soudains, quelques bons discours de Robespierre, de Roederer, de Danton. Nous espérons que la rédaction s'améliorerà; sans quoi le drame que nous aurions à reproduire serait bien pauvre

et bien misérable.

La motion sur le licenciement de l'armée occupa le club du 2 au 10. Nous avons fait connaître plus haut la partie intéressante de cette discussion plusieurs incidens la traversèrent. A la séance du 10, une motion de Danton contre Gouy-d'Arcy mérite d'être relevée. Nos lecteurs savent que les députés des colonies s'étaient exclus de la constituante depuis le dernier décret sur les gens de couleur. Voici maintenant comment ils furent jugés aux Jacobins dans la personne de l'un d'eux.

Séance du 10. Elle fut presque tout entière consacrée au licenciement. Roederer et Meissard parlèrent.

-La séance allait être levée, lorsque M. Danton a demandé la parole.

M. Danton. C'est une motion d'ordre au sujet de M. Gouyd'Arcy. Je m'étonne de voir dans cette assemblée un représentant de la nation, déserteur de l'assemblée nationale. Nul sentiment personnel ne dicte ma dénonciation. Je somme ce membre d'essayer, s'il l'ose, de se laver sur-le-champ de la grande forfaiture nationale dont je l'accuse ici. S'il a déserté l'assemblée, il devait s'abstenir de venir au milieu de nous, qui faisons fession d'être amis de la constitution qu'elle a décrétée.

pro

Je tiens pour lâche, sinon pour stupide, quiconque prétend opposer sa résistance particulière à un décret. Il faut que le membre s'explique soit en se justifiant, soit en sortant de la société.;

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