Page images
PDF
EPUB

E

frais de froment, de façon cependant qu'il ne s'y attache pas fortement, & on fait fécher ces boules fur un linge net, en été âu foleil, & en hyver dans un crible fur le fourneau. Quand elles -font bien feches extérieurement, on les caffe en -4 ou 6 morceaux; là on les pend dans un endroit fec, pour les fécher en dedans; cela fait, on les conferve en un lieu propre dans un fachet.

Quand il s'agit de faire la pâre, on prend trois poignées de cette maffe, qu'on fait délayer dans. up vale de trois pots, où l'on verfe de l'eau bouillante: on délaie la maffe jufqu'à ce qu'elle foit -bien molle, & on la laiffe repofer dans un lieu chaud jufqu'à ce que la maffe ait affez levé pour remplir le vafe. Alors on paffe ce levain par un gros tamis, c'eft-à-dire qu'on fait couler fur la maffe liquide la farine qu'on veut mettre en pâte, on y verfe, un peu d'eau tiede; on remue bien le tout jufqu'à ce qu'il ne tienne plus aux mains, & alors on bat fortement ce levain, qu'on laiffe enfuite en repos pendant 2 heures. Alors on fait la pâte en verfant de l'eau tiede fur le levain, où l'on met trois poignées de fel: deux heures après, on enfourne. Il y en a qui mêlent au levain les grains de 2 ou 3 raifins de Hongrie, après les avoir fait bouillir le pain eft de trèsbon goût, & ne fe moifit point:

On dit dans quelques feuilles périodiques, que -le Sr. Quercy, bourgeois de Sr. Flour en Auvergne, a trouvé un moyen fûr de corriger de leurs vices les prairies hautes & baffes, par un arrosement oppofé à l'usage ordinaire, & un amendement plus convenable. D'après fes expériences, il propofe fa méthode comme la plus propre,. non-feulement à affurer le produit des prairies, & à défendre la nature du fol contre un printems fec ou pluvieux, mais encore à augmenter ce produit, & à améliorer confidéra

t

blement le terrein. Ceux qui voudront avoir des éclairciffemens à ce fujet pourront s'adreffer au Sr. Quercy lui-même, en affranchiffant leurs lettres.

M. Gillette, maître en chirurgie à Romorantin, vient de faire une nouvelle canule à bouche en faveur des perfonnes noyées : elle mérite la préférence fur celles qu'on trouve dans les boîtes-entrepôts établies en différentes provinces de France, parce qu'elle garantit d'elle-même celui qui s'en fert, des exhalaitons fétides que laiffe ordinairement échapper l'estomac des noyés. Il faut s'adreffer à l'inventeur même pour se procurer ces nouveaux inftrumens, dont le prix eft de 24 f. Le port des lettres & celui de l'argent doivent être affranchis.

L'auteur de la Gazette d'agriculture annonce qu'un horloger de Serginnes, bourg fitué entre Sens & Bray-fur-Seine, a conftruit un moulin à moudre le bled, abfolument unique en fon genre; un cheval & un enfant de 12 à 14 ans suffifent pour toutes les opérations; on y moud par heure 4 bichets de bled, mefure de Sens, & la farine eft très-bien faite. Ce moulin, d'autant plus folide que fes divers rouages font en fer, eft à vendre le même artifte en conftruira d'autres femblables, fi on le defire.

:

Un particulier a inventé une machine fort utile pour enlever aifément des fardeaux, furtout des tonneaux de vin & d'autres liqueurs qui doivent être foûtirées. Cette machine, que l'on monte & démonte dans un demi-quart d'heu

eft un cadre auquel font adaptés des rouages, & autres pieces qui donnent la facilité à un hom me feul d'enlever un tonneau d'un millier & plus, fuivant la force du cadre : celui-ci, fur 6 pieds de hauteur, fait monter un tonneau à 5 -pieds & demi, & avancer de 2 pieds & demi;

enfuite, en détournant la manivelle, il defeend en avant de deux autres pieds & demi ; & le vin, quoique fur la lie, eft auffi clair que celui qu'on foûtire fur le marchon. On peut, par ce moyen, mettre aifément les tonneaux les uns fur les autres, charger une guimbarde, faire monter ou defcendre un tonneau dans une cave à degrés & même voûtée, avec le fecours d'un feul homme. Ceux qui voudront mieux connoître cette machine, & fe la procurer, font priés de s'adreffer à MM. Bleton & Morin, notaires à Mâcon.

M. de Riem, habile agronome d'Oppeln en Siléfie, a inventé, dit l'auteur de la Gazette d'agriculture, différentes fortes de ruches qui, plus commodes pour les mouches à miel que celles dont on fe fert ordinairement, ont encore l'avantage de coûter peu. M. Riem emploie auffi des demi-ruches qui tiennent de celles de M. Sélieu, & de celles de M. Damm, de Berlin. Pour avoir de ces demi-ruches on fait d'abord des ruches entieres qui ont le double du diamêtre des ruches ordinaires; elles font de forme un peu ovale, & plus larges que hautes enfuite on les coupe en deux, & l'on en met les moitiés l'une fur l'autre ; on peut en placer même 5 ou 6 de cette maniere, au moyen de quelques baguettes qu'on met entre deux. L'auteur prétend que ces demi-ruches peuvent remplacer trèsavantageufement les ruches les mieux conftruites, & il le prouve dans un mémoire qui a obtenu le fuffrage des connoiffeurs.

[ocr errors]

Un feigneur des environs de Leipfig, grand amateur de la chaffe, nourrit, a très-peu de frais & très-bien une meute confidérable: voici fa recette, que nous tirons de la Gazette d'a griculture. Il fe procure une certaine quantité d'os de mouton, qu'il fait bouillir, après les avoir mis en pieces, jufqu'à ce qu'ils foient un

peu ramollis; il en résulte un bouillon gras, épais, fubftantiel, dont fes chiens s'accommodent à merveille; ils mangent enfuite les os; 7 à 8 pour chacun futfifent; ils ne font qu'un repas vers midi, le foir, on fe contente de leur donner un morceau de pain noir. Ces chiens se portent beaucoup mieux que ceux qu'on nourrit plus délicatement; ils font alertes, agiles, gais, & rarement malades.

- Le Sr. Jofeph Gallemayer, horloger de la cour de Munich, a imaginé une montre à reffort, qui ne differe point des autres par la forme, mais qui -va fans qu'on ait besoin de la monter: il fuffit de lui donner une légere fecouffe, pour la faire aller, quand elle s'arrête, ce qui n'arrive jamais lorfqu'on marche, qu'on eft à cheval ou en voiture; parce qu'on ne peut pas être en mouve ment, que la montre ne le foit auffi. Son mécanilme eft d'une tellefolidité, qu'il ne fe dérange pas, quelqu'effort qu'on faffe, quand mêine on la laifferoit tomber; l'électeur de Baviere l'a plufieurs fois éprouvé. Le Sr. Gallemayer fabrique de pareilles montres de toute grandeur; il en a de fi petites, qu'on pourroit aifément les mettre dans une groffe bague.

F.

Le Sr. Delefcamere, ci-devant arquebufier, -privilégié de S. M. T. Chrét:, a inventé pour les -moufquetons, les piftolets, & toute autre arme à feu, une batterie brifée, qui a mérité l'appro.bation de l'académie des fciences de Paris. Elle fait fon mouvement dans le fens de toutes les autres batteries, fans qu'on ait à craindre d'être coupé à la pierre, ni que l'amorce fe perde. Elle est d'ailleurs, cauffi fimple & moins difforme que la batterie: tournantes Lorsqu'on veut que les deux parties fe meuvent enfemble, elle eft tenue par un crochet d'acier qui entre dans un arbre appartenant au couvre-ballinet, & où

i eft fixé par un reffort. Quand on veut que Varme foit en fureté, il faut ouvrir le crochet, Ta batterie étant fermée fur le baffinet, par la petite palette, qui fert à laver la batterie: le couvre-baffinet refle alors fixé fur l'amorce par 1a petite branche du reffort de la batterie; celleci demeure ouverte & fixée fur fon talon par la plus forte branche du même reffort. Si l'on veut tirer, on referme la batterie & le crochet, ee qui eft l'affaire d'un moment.

M. Adolphe Murray, Suédois, a publié dèpuis peu à Leipfig une méthode pour purger l'acier de toute efpece d'arfenic ou autre poifon qui fe feroit attaché ou incorporé à ce métal. Ce procédé a le même effet fur le plomb & le cuivre. M. M. poffede auffi un fecret pour éta mer ce dernier métal, de forte qu'il ne puiffe plus s'y former de verd-de-gris. On ne peut s'empêcher de defirer, avec l'auteur de la Gazette d'agriculture, qui rapporte ces faits, que de pareils fecrets foient rendus publics.

Maniere de faire des fouliers qui garantiffent les. pieds de l'humidité..

On rape du liege avec une groffe lime, & l'on en fait une poudre femblable à de la fciure de planche. Lorfque la premiere femelle du foulier eft montée, on l'enduit en dehors, d'une couche de colle d'Angleterre, fur laquel le on en étend une de rapure de liege. Quand le tout eft bien fec, on y jete, par fecouffes, avec une broffe de foies de cochon, faite en forme de gros pinceau, de la colle d'Angleterre, & l'on répand encore fur cet enduit, de la fciure de liege. La même opération fe renouvelle 7 à 8 fois. L'enduit ayant l'épaiffeur d'un doigt, en pofe deffus, la dermere femelle que l'or a

« PreviousContinue »