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Ludovicus
Fratri regis

Cùm rediret à Vafconibus, Tolofanis
Maffilienfibus, &o.

Civitas Matifconenfis.

Voce diverfa fonat: populorum eft vox tamen una ↳
Alter cum patria diceris effe pater,

Martial. Lib. 1, Epig. 30.

Lé IS, Monfieur, après avoir entendu la meffe à la cathédrale, remonta en voiture, & partit au bruit de l'artillerie, & avec la même escorte qu'il avoit eue à son entrée.

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Le jour de l'arrivée de Monfieur à Dijon étant fixé au 15, le marquis de la Tour-du-Pin de Gouvernet en partitle 13, pour aller recevoir cet augufte prince à la mai. fon blanche, où commence fon commandement, & revint le furlendemain à 9 heures du matin, pour donner avec les magifirats les ordres néceffaires à la réception de Monfieur. Les rues par lefquelles ce prince devoit paffer pour arriver au logis du roi, qu'il devoit habiter furent fablées & tapiffées, & une double haie de la gar de du château de celle du guet & de la bourgeoifie fous les armes borda ces mêmes rues. Entre 7 & 8 heures, Monfieur trouva à la porte Guillaume le marquis de Gouverner, qui lui préfenta le corps municipal, à la tête duquel M. Ravior, vicomte-mayeur, eut l'honneur de le complimenter. Le prince refufa le dais qu'on avoit préparé pour fa marche, & entra au petit pas, efcorté par la maréchauffée de la province, au bruit des canons au fon de toutes les cloches, & aux acclamations & aux cris multipliés de vive le roi, vive Monfieur.

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Le prince, après quelques momens de repos, reçue les hommages de la nobleffe & du militaire qui étoient dans la ville; les députations de tous les corps furent admifes après, & précéderent la préfentation des vins d'honneur par le corps-de-ville. Monfieur fortit enfuite & trouva les rues illuminées fur fa route jufqu'à l'hôtel du commandement, où le marquis de Gouvernet donna à ce prince un fouper pendant lequel le Sr. Balbarre, organifte de Monfieur, & qui étoit venu dans fa province, pour y jouir, comme fes compatriotes, de l'honneur, d'y voir le frere aîné du roi, fit exécuter un concert dont fes talens furent l'ornement principal. Ce fouper fut fui★ì d'une fête du meiNeur goût, qu'avoit fait préparer le

marquis de Gouvernet, & pour la beauté de laquelle tous les arts avoient réuni leurs efforts. Monfieur vouluc bien encore, avant de fe retirer, répondre à l'empreffement des citoyens, qui avoient efpéré le voir à leur wauxhall, où ce prince, fuivi des plus grands applaudiffemens, fe montra, & dit des chofes très-agréables au plus grand nombre des perfonnes confidérables que fa préfence y avoit rafflemblées. Le lendemain 16, Monheur partit de cette ville dans le même ordre qu'il y étoit entré.

Au tirage de la loterie royale de France exécuté le 1er. de ce mois, les numéros fortis font: 27, 65, 39, 75, 28.

Dans la derniere féance du fecond tirage de la loterie royale des rentes viageres de cette année, il n'eft échu aucun lot de 500 liv., ni audeffus.

Erreurs à corriger relativement aux numéros gagnans des lots de rentes viageres de la loterie royale.

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Séance du 1er. Juillet, il est échu au numéro 374,20 mille livres de rentes viageres, lifez: au n°. 16374. Séance du 2, au n°. 664, 6 cens livres de rentes viageres, lifez au no. 2664 = -Séance du 3, au no. 670, 10 mille livres de rentes viageres, lifez: au n°. 4670. Séance du 5, au no. 378, trois mille livres de rentes viageres, lifez au no. 2378. Au no. 840 12 mille livres de rentes viageres, lifez: au n 2840. = ́Au no. 394, 30 mille livres de rentes viageres, lifez: 18394. Séance du 7, au no. 761 6 cens livres de rentes viageres, lifez: au n 9861. Séance du 8, au no. 513, trois mille livres de rentes viageres, lifez au no. 1453. Séance du 12, au no. 910, 5 mille livres de rentes viagere, lifez: au no. 4910.

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GRANDE-BRETAGNE.

LONDRES (le 1er. Août.) Le roi a nommé M. Guillaume Fullarton fecrétaire de l'ambaffade extraordinaire à la cour de Versailles.

Août. ae. quinz. 1779.

C

Le 15 du mois dernier, le roi étant en fon confeil, a ordonné que le parlement qui devoit s'af fembler le 21 Juillet, fût prorogé jufqu'au 18 Septembre. Le parlement d'Irlande, dont la rentrée avoit été fixée au 15 du même mois, a été également prorogé jufqu'au 14 Octobre. Ces délais ont paru néceffaires dans les circonstances préfentes, pour difpofer les efprits à adopter les vues du gouvernement fur les affaires importantes qui doivent être agitées dans les prochaines féances de ces deux affemblées. Dans le nombre des objets qui feront difcutés au parlement d'Irlande, on afligne déjà l'établiffement d'une taille fur les terres, & la levée de quelques nouveaux régimens nationaux. On prétend que, dès ce moment,, on s'occupe à acquérir des voix pour l'acceptation de la taille, que le miniftere a fort à cœur, quoiqu'il n'ignore pas que cette efpece de taxation a toujours trouvé dans le pays de fortes oppofitions. Dans la vue de furmonter cet obftacle, on a, dit-on, le projet d'accorder aux Irlandois de nouveaux avantages pour la fabrique & le commerce de leurs toiles. A l'égard du parlement bri. tannique, indépendamment des objets intéreffans du moment, on croit qu'on y agitera l'adoption d'un nouveau fyftême de légiflation pour les colonies de l'Amérique, & l'on prétend que les plus habiles jurifconfultes du royaume font occupés à en tracer le plan. Un des objets principaux fera auffi la révifion des affaires de la compagnie des Indes, qui ont befoin d'être mieux approfondies, tant au dehors qu'au dedans, afin de les établir fur un pied plus avantageux pour la nation, lorfqu'en l'année 1780 la charte de cette compagnie expirera. L'extenfion de notre commerce en Afrique, dont le produit a visiblement baiffé depuis plufieurs années, & enfin les moyens de faire renaître plusieurs autres branches de com

merce confidérablement affoiblies en Europe, feront auffi la matière des travaux des deux cham bres.

Le 18, M. Dreyer, miniftre plénipotentiaire du roi de Danemarck, eut fa premiere audience de S. M., à qui il préfenta fes lettres de créance. Les diverfes circonftances qui résultent de la funefte guerre allumée entre cette métropole & fes colonies rendent très-précaire la durée de la paix en Europe. L'animofité nationale, qui a prefque toujours été ici le fignal de la guerre, augmente de jour en jour, par les divers incidens dont nos feuilles informent le public. La nation qui s'étoit arrogé l'empire des mers, ne peut voir fans jaloufie le commerce lucratif que font les François avec les Américains, tandis qu'elle fet trouve privée des avantages immenfes qu'elle retiroit de fes colonies. Des négocians fort accrédités ont remis au lord North deux états, l'un des vaiffeaux pris par les Américains depuis le commencement de la guerre, & de leur valeur faifant un total de 3 millions 600 mille liv fterl. l'autre du gain que la France fait, felon leur calcul, par fes liaifons avec nos colonies. La valeur des exportations faites de l'Angleterre feule (fans compter celles de l'Ecoffe, de l'Irlande ni des ifles aux Indes Occidentales), aux colonies fur le continent de l'Amérique, pendant les trois années qui ont précédé la rupture, le monte à y millions 323 mille 24 liv. fterl. 3 ch. 8 deniers, & celle des importations de ces colonies à l'Angleterre feule, pendant la même époque, à 3 mil→ lions 29 mille 127 liv. fterl. 14 ch. 6 deniers; de forte que la balance a été en faveur de ce Hoyaume d'envion 2 millions 300 mille liv. fterl., profit qui paffe aujourd'hui entierement entre les mains de l'étranger.

Ces confidérations ont porté la cour à faire

demander à celle de Verfailles une explication définitive fur la protection apparente qu'on accorde aux armateurs américains dans tous les ports de France. Le lord Stormont, notre ambaffadeur, chargé de faire toutes les représenta tions dont ces objets font fufceptibles, a eu, diton, une réponse très-fatisfaifante. On aflure que la cour de France, voulant donner des marques de fon impartialité, doit rendre un édit qui défendra à fes fujets de charger aucunes marchandifes, armes ou munitions pour les colonies rebelles, & interdira l'entrée de fes ports aux armateurs américains. Bien des perfonnes doutent de la réalité de ces promeffes, & l'inquiétude nationale ne fe calmera que lorsqu'on en verra les effets.

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On fent avec quelle répugnance la France renonceroit à un commerce qui eft devenu fi avantageux à fes fujets. D'ailleurs elle a des griefs fur lefquels on ne s'eft pas empreffé de faire droit. Cette puiffance exige une reparation au fujet de l'enlevement qu'un vaiffeau de l'efcadre de l'amiral Gayton a fait d'un bâtiment françois, allant à St. Domingue; & elle infifte fur la reftitution de la Seine, frégate de 20 canons , portant des munitions de guerre de la Martinique à St. Pierre de Terre-Neuve, &: Gonduite par un vaiffeau de guerre anglois à l'ifle de Dominique.

Quoique les dépêches du général Howe (dont on a fait mention dans le dernier journal) ne fuffent datées que du 3 Juin, le paquebot qui les avoit apportées n'étoit parti de New Yorck que le 16 juin. On a fçu de lui ultérieurement que le premier emba quement des troupes du roi s'étoit fait le 10, fous les ordres du général Erskine, qu'un econd embarquement devoit avoir lieu le 17 pour patter dans le Jerfey, &

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