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Ta comteffe du Barry a acheté le magnifique pavillon de feu M. de la Boiffiere, rue de Clichy, pour lui tenir lieu de maifon de ville & de campagne; elle vena fa maifon de Lucienne à Mgr. le comte d'Artois, dont le marché pour le château de Maifons avec le marquis de Soyecourt a rencontré beaucoup de difficultés.

Une des 6 écoles d'artillerie qui étoit établie à Besançon, a été transfé ée à Valence en Dauphiné, ce qui fait beaucoup de tort aux habitans de la premiere, à cause de la grande confommation que ce corps y faifoit, & dont le départ caufe beaucoup de diminution dans la circulation des efpeces.

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Les officiers du parlement de Pau de la dermiere réforme, qui avoient préfenté l'année derniere une equête au roi, viennent de l'envoyer à tous les princes du fang. Elle a pour but de faire voir qu'ayant été pourvus en 1765 d'offices vacans par démiffion, & n'ayant pas difcontinué d'en remplir les fonctions avec honneur, ils n'ont pas dû être traités comme la magiftrature établie par la révolution de 1771. Ces anciens magiftrats ont envoyé une députation à Monfieur à fon paffage à Bordeaux, pour réclamer fon augufte protection. S. A. R. lès a accueillis avec bonté.

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On écrit de Morlaix que Mgr. le comte d'Artois a marqué fon paflage dans cette ville par la délivrance d'un prifonnier détenu dans les fers. Le recteur de St. Matthieu s'étoit adreffé au comte de Bourbon Buffet, qui a obtenu de ce prince qu'il folliciteroit auprès du roi ia liberté du prifonnier; il eft forti de fa prifon le 3 de ce mois.

Mgr. le comte d'Artois, à fon paffage à Rochefort, a fait la faveur a M. André-Jean-Marie Lochet de Vandidou, maire de la ville, de nom

mer l'enfant dont Marie-Adélaïde de Bauvau,fon époufe, accoucha le jour de l'arrivée de ce prince. Cet enfant a été tenu fur les fonts de baptême par le comte de Bourbon-Buffet, premier gentilhomme de la chambre de Mgr. le comte d'Artois, repréfentant le prince, & par la dame de Rochechoire de la Touche-le-Vaffor, épouse du commandant de la marine, repréfentant Mme. `la comteffe d'Artois. L'enfant a été nommé Charlotte-Marie-Thérese.

Le II du mois dernier, le chapitre de Reims a célébré l'anniverfaire du facre du roi, avec tout l'appareil que mérite un jour fi précieux à l'églife,à la ville de Reims, & à la France entiere. La tête a été annoncée la veille & le jour même, au fon de toutes les cloches de l'églife. Tous les corps ont affifté à la meffe folemnelle qui a été chantée pour le roi, & pour la durée de fon regne. Le peuple y a mis le plus vif intérêt, & le tems n'a rien diminué de l'amour & de la reconnoiffance de tous les citoyens de cette ville pour ce monarque.

Le 30 du même mois, M. Lenoir, confeiller d'état, lieutenant-général de police, en exécution d'une déclaration du roi, donnée à Verfailles le 15 Avril précédent, & d'un arrêt du confeil du 14 Juin, après avoir prononcé un difcours très-éloquent, fit l'inftallation du college de pharmacie, & nomma prévôts MM. Trevez, Brun, Simmonet, Bequeret. Les députés, au nombre de 12, font MM.. Gillet, Richard, Raffou, Demoret, Pia, Bataille, Laborie, Taffart, Rouelle, Lacour, Charlard & Bailleau. Les démonftrateurs pour les cours de chymie font MM. Mitouard Brongniard. Dryeux, Sage; pour la botanique & l'hiftoire naturelle des médicamens, MM. de Machy, Valmont de Bomare, Buiffon, Parmentier, &

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par une acclamation générale, les quatre apothicaires du roi MM. Habert, Jamard, Martin & Forgeot furent nommés prévôts honoraires perpétuels.

M. de la Peyre, chirurgien-major, ancien prévôt pour les diffections & préparations, anatomiques du college de chirurgie de Montpellier, a lu, dans la fociété royale de médecine, tenue le Ier. de ce mois, deux mémoires qui ont mérité l'attention de cette compagnie; l'un fur les moyens de conferver l'eau douce fur mer & de la rendre inaltérable & toujours potable pendant les voyages de long cours; l'autre fur la guérifon des ulceres par le mouvement va◄ cillatoire du verre ardent.

M. Dellebarre, opticien déjà très-connu par le microscope dont il eft l'inventeur, & qu'il a annoncé pour la premiere fois par la voie du Journal des Sçavans de l'année 1771, a lu dernierement à l'académie royale des fciences un mémoire dans lequel il expofe les propriétés & les avantages de ce même microscope, qu'il a perfectionné depuis, & qui differe entierement des microfcopes connus, tant par fa conftruction que par les effets, & furtout par rapport à la vifion des objets opaques qu'on y diftingue avec autant de clarté que les tranfparens. MM. le Roy, de Montigny & Briffon, nommés commiffaires pour l'examen de cet inftrument, ont fait le rapport le plus honorable pour M. Dellebarre.

Les lettres de différentes provinces ne con tiennent que des récits affligeans des pertes occafionnées par les pluies & les orages.

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On écrit de Saint-Vallery, en date du 8 de ce mois, que depuis à 6 jours il y fait un tems déplorable. Deux navires chargés de fel pour ce port ont péri à la hauteur de Cayeux, la nuit du dimanche au lundi; tout l'équipage

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a été noyé, & les navires ont été brifés en morsceaux. On préfume, par la manxuvre qu'ils ont faite, que l'équipage fe croyoit éloigné de terre.

Le 3 de ce mois, le marquifat de Ruffec en Angoumois & fes environs ont été ravagés par l'ouragan le plus violent; les arbres, & parti--culierement les noyers, cerifiers & châtaigners ont été caffés ou arrachés; leur chûte dans les champs & fur les chemins a tué des bœufs, & Ion craint même que quelques hommes n'aient: péri par le même accident, les bleds verlés, avec. peu d'efpérance de les voir fe relever attendu la continuation des pluies, les couvertures des maifons & des granges emportées, les bâtimens mêmes endommagés, ont achevé la ruine de ce pays. M. d'Aine intendant de la province, a donné autli-tot les ordres néceffaires pour. parvenir à conftater les pertes, réparer les dommages autant qu'il cft poffible, & rétablir les communications interceptées par la chûte des ar

bres.

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La province du Bourbonnois, qui, dans les années dernieres, a beaucoup fouitert de la grêle & des orages, vient d'éprouver un nouveau fléau par des inondations fulies. Les eaux ont été fia abondantes qu'elles ont enlevé les.b.eds, & en fablé les prairies le long de quelques rivieres & ruilleaux,& qu'elles ont emporté plufieurs ponts.. -M. de Pont, intendant de ia province, a pris les ; metures pour rétablir les communications inter-Tompues..

Suivant les lettres de Nancy, on vient d'y jouir d'un fpectacle bien rare,,offert par deux enfans en faveur defquels la nature femble avoir épuité. tous fes dons. Ces deux nourrillons des mufes, dont l'aîné eft âgé de 9 ans &: demi, & le cadet de 7 ans, après avoir été examinés plufieurs fois fur différentes fciences par des maîtres des

Pärt, viennent de répondre dans une féance pu blique de plus de 6 heures, fur les principes de la religion, l'hiftoire fainte, l'hiftoire romaine, la mythologie, la géographie, les langues françoife & latine, les mathématiques & la mufique,, dont ils ont exécuté plufieurs morceaux à livre ouvert. Les applaudiffemens des fçavans, qui interrompoient fouvent un spectacle auffi intéref fant, redoublerent encore, lorfque le plus jeune,. après avoir montré des connoiifances fupérieures fur le latin & les élémens des mathématiques, fit place à fon frere,qui embrafla ces fciences dans toute leur étendue, & répondit fur tous les objets propofés, avec une facilité furprenante. On argumenta avec cet enfant fur 10 principes auxquels il réduit toutes les regles de la langue la tine. Il avoit pofé en these qu'au moyen de fa nouvelle méthode, il mettroit en latin toute ef pece de phrafe trançoile, &.rendroit compte de toute phrafe latine, ce qu'il a exécuté au point de ne lufer aucun doute à former fur la méthode ni aucune objection à lui faire. Ses réponfés fur les mathématiques ont excité dans l'affem blée des transports d'admiration dont on ne pou-voit fe défendre.

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Ces aimables enfans font les fils de M. Warren, de ia branche catholique de l'ancienne maifon de Waren d'Irlande, établie en Lorraine depuis près d'un fiecle; il a quitté le fervice du grand-luc de fofcane, où fin pere eft mort chef de l'artillerie & du génie, & a renoncé aux emplois diftingués qu'il étoit en droit d'efpérer, pour s'occuper entierement de l'éducation de fes enfans.

La même ville offre encore un prodige d'un autre genre. C'éft une jeune demoiselle de 8 ans & dent, qui, après avoir lu & relu les fables de la Fontaine, en. a compofe plufieurs d'une naïveté.charmante. Ces fables font fuivies d'un pe

!

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