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a déjà trouvé une chambre fouterreine où l'on voit peinte une Vénus qui, d'une main, fécoue un arbre fec, des branches duquel tombent différens petits Amours d'une finguliere beauté.

A Fallerone, dans la Marche, on a découvert un chandelier antique de métal, de la hauteur d'environ 12 palmes, dont le milieu eft un cryf tal de roche, & d'une ftructure très-rare.

NAPLES (le 29 Juin.) Les exercices du camp de Portici ont fini le 15 de ce mois, par le fimulacre d'une fortereffe affiégée qui a été emportée d'affaut. Avant la féparation des troupes, le roi a nommé lieutenans-généraux de fes armées le duc de Gravina, Don François Pignatelli, de la famille des princes de Strongoli, & le prince de Belmonte-Pignatelli. S. M. a accor dé diverfes graces à plufieurs officiers.

Les 16 chevaux dont la cour de Vienne a fait préfent à L. M. font arrivés ici. Il y en a 6 trèspetits, & de race laponoife, que le roi de Suede avoit envoyés à l'impératrice-reine, & qu'on dit être deftinés pour le prince de la couronne.

s'eft

Le convoi ordinaire de barques parti de la tour de Grec pour la pêche du corail dans les eaux de Sardaigne, en eft revenu. La petite frégate de 8 canons, qui l'efcortoit dans le trajet, emparée, à fon retour, d'un cofaire faletin, qu'elle a conduit ici; l'équipage étoit de 45 hommes, qui ont été faits efclaves.

VENISE (le 30 Juin.) La ferme générale du tabac vient d'être renouvellée pour 8 années, felon l'ufage; le produit de cette ferme, qui monte aujourd'hui à 3 millions 30 mille écus par année,excede de 80 mille celui du bail précédent Deux tartanes esclavones étant en rade, l'une

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d'elles avoit tiré plufieurs fufées, dont quel ques-unes étoient tombées fur la tartane voifine, où se trouvoient plufieurs barils de poudre.. Le feul accident qui en fut arrivé étoit celui d'avoir excité entre les gens des deux équipages une vive querelle; plufieurs d'entr'eux s'étoient rencontrés à peu de diftance de la place St. Marc; des infultes ils en étoient venus aux voies der/ fait, trois avoient été dangereusement bleffés, & un autre étoit mourant. Les inquifiteurs d'é-› tat ayant mandé les chefs des efclavons, leur! avoient ordonné, fous peine de la vie, de rétablir le calme dans leurs équipages refpectifs, en les avertiffant qu'on rendroit à cet égard la jufti-: ce la plus exacte. Ces officiers étoient parvenus! à tranquillifer les auteurs du défordre; mais les parens & les amis des bleffés s'étant armés, & formant deux factions, l'allarme s'étoit mife dansi les quartiers qui avoifinent leurs habitations; on: y avoit fermé les boutiques, & fonné le tocfin; n'y ayant point de troupes dans la capitale, on: ne pouvoit contenir cette émeute, qui heureu-I fement s'eft éteinte d'elle-même, & le gouver-; nement n'a pas jugé à propos de poursuivre les auteurs du défordre.

FLORENCE (le 3 Juillet.) Le feu prit, il y a quelques jours, dans une boutique où fe trouvoient des matieres combuftibles, qui donnerent aux flammes une grande activité. Les officiers de justice, les gardes du feu, les foldats, les artilleurs, les gardes à pied & à cheval du grandduc fe rendirent au lieu de l'incendie; S. A. R. s'y tranfporta elle-même, & ne fe retira que lorfqu'elle fe fut affurée que les progrès du feu n'étoient plus à craindre. Il n'y eut que deux maifons de brûlées; l'une appartenoit à la veuye d'un boulanger, à laquelle S. A. R. a fait

donner 100 fequins, en lui accordant l'usage d'un four dans l'édifice des fours publics; quelques autres citoyens ont éprouvé les effets de la munificence de S. A. R. proportionnément à leurs pertes.

Deux jeunes gens, dont l'un s'appelle Antonio Inomborof, & l'autre Pascal Pervati, viennent d'offrir à Arezzo une fcene de défefpoir. dont la fureur du suicide a déjà donné plus d'un exemple. Ils fe difoient François, & parloient la langue de cette nation : ayant résolu de fe tuer ensemble, ils choifirent, pour se livrer à leur rage, l'auberge où ils étoient logés. Un religieux franciscain, qui entendoit le françois, les ayant oui s'entretenir de cet affreux projet, entra tout-à-coup dans leur chambre, où déja ils s'étoient frappés, mais légerement. A l'afpe&t du religieux, ils prirent la fuite, & l'on. ne dit point encore qu'ils aient été arrêtés. On trouva fur leur table` un écrit où ils ne don- ́, noient pour motif de leur démence féroce, que le dégoût & l'ennui de la vie; ils annonçoient dans cette espece de teftament, qu'ils laifioient de quoi payer leur dépenfe à l'auberge, & même une fomme deftinée à payer les frais de la procédure que la juftice ne manqueroit pas de faire à leur occasion. On lit auffi dans cet écrit, que l'un d'eux appartenoit à une famille diftin-guée, & que la paffion de l'indépendance lui avoit fait abandonner la maifon paternelle.

-Dans le courant du mois dernier, on a effuyé, aux environs de Montadorno, de violens orages; la grêle, dont quelques grains étoient gros comme des noix, a brifé dans la ville tous les vitrages expofés au vent, dont la violence a fait tomber plufieurs cheminées, & emporté des toits en entier; des torrens, formés par l'abondance des pluies, ont abattu des murs & un

pont; la campagne inondée n'offroit qu'un vaf te fpectacle de débris de moiffons arrachées, & de beftiaux furnageans noyés ou tués par la grêle: heureusement perfonne, à ce qu'on dit, n'a perdu la vie dans ce défaftre; mais tous les habitans du pays font réduits à la plus grande mifere. Cet orage s'eft étendu jufqu'à Volterre & à fes environs, où l'on a demandé à Dieu par toutes les pratiques publiques de piété, la cessa¬ tion d'un fléau fi redoutable.

LIVOURNE ( le 14 Juillet.) Le grand-duc, toujours attentif à pourvoir au foulagement des malheureux, a fait venir de Florence en cette ville une fage-femme expérimentée pour prêter' gratuitement fon miniftere aux femmes en couches. S. A. R. lui ayant affigné iur fon tréfor un traitement honnête pour ce service, il lui eft expreffément défendu de recevoir aucun fupplé ment de récompenfe de la part des femmes dont elle prendra foin.

La nouvelle de la fignature des préliminaires d'un accommodement entre les cours de Madrid & de Lisbonne, n'eft plus douteuse; on en fixe la date au 10 Juin ; & l'on continue d'affurer que les conditions de ce traité font fort avantageufes pour la maifon de Bourbon en général, & pour I'Espagne en particulier. On croit fçavoir entr'autres, que cette puiffance gardera l'ifle de Ste. Cathérine, ainsi que la colonie du St. facrement, dont on fuppofe les forces espagnoles actuellement en poffeffion. Cette colonie, fondée par les Portugais, auxquels elle fut affurée par le traité d'Utrecht, après qu'ils en eurent été précédemment chaffés par les Guaranis, fut cédée à l'Espagne par le traité fait à Madrid le 13 Janvier 1750, malgré les oppofitions qu'y avoient apportées les jéfuites. Cependant, voulant se con

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ferver l'empire qu'ils avoient fcu fe procurer dans le Paraguai, ils réuffirent fi bien à traver fer les Efpagnols dans la poffeffion tranquille de cette colonie, qu'ils y renoncerent en 1761, & depuis ce tems les Portugais en ont été les maî tres jufqu'à préfent. S'ils la perdent aujourd'hui avec l'ifle de Ste. Cathérine, on prétend que le contrecoup en fera fort fenfible pour l'Angleterre, parce que ces établissemens étoient le centre: du commerce interlope que fes fujets faifoient dans la mer du fud, au grand préjudice de l'Espagne.

L'affemblée-générale des états de l'ifle de Corfé, qui avoit été ouverte le 11 Mai, élut dans la féance du 2 Juin, trois députés pour aller en France renouveller au roi l'hommage de la nation, & préfenter à S. M. le procès-verbal de la préfente affemblée. La pluralité des voix fe réu- † nit en faveur de M. Santini, évêque de Nebbio, pour député du clergé; de M. Charles de Buonoparte, d'Ajaccio, de la famille des anciens Buonoparte du Samminiat en Tofcane, pour la nobleffe, & pour le tiers-état en faveur du docteur Paul Cafabianca d'Ampugnani. Pour donner une preuve authentique de la haute eftime, & de la reconnoiffance particuliere que toute la nation a pour le comte de Marbeuf, commandant en chef dans ce royaume, les états réfolurent dans la féance du 9 de placer, avec l'agrément du roi fur la façade de l'hôtel des Douze, avec la folemnité qui paroîtra la plus convenable au confeil actuel. de ce tribunal, une infcription à la gloire de ce: général. S. M. T. Chrét. ayant daigné acquiefcer a la demande des états qui l'avoient priée de leur permettre de faire un choix de jurifconfultes nationaux pour rédiger une légiflation civile plus, convenable à ce royaume, & adapter à fes ufages & à fes befoins des ordonnances publiéès juf

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