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paux officiers de terre, avec lefquels il vifita les batteries de la côte, qui le faluerent, & les nouvelles fortifications du côté de Recouvrance, &. de celui de Brest.

Il foupa en public chez le comte d'Orvilliers; & après le fouper, il fe rendit fur la partie des remparts d'où l'on découvre la rade; tous les vaiffeaux & les autres bâtimens de l'efcadre étoient illuminés, & tiroient des fufées, tandis que la batterie royale jettoit des bombes d'artifice.

Le 20, le prince se détermina à fe rendre par mer à Landernau, où fes voitures eurent ordre de l'attendre. Il s'embarqua à huit heures du matin pour aller déjeuner à bord du Magnifique fuivi des principaux officiers de terre & de mer; il reçut en partant les mêmes honneurs qui lui avoient été rendus à fon arrivée. Lorsqu'il fut monté à bord du vaiffeau général, les comtes d'Orvilliers & Duchaffault, au nom du corps de la marine, lui demanderent fon portrait, & ce prince voulut bien l'accorder, de la maniere la plus flatteuse pour ce corps. Après le déjeûner, Mgr. le comte d'Artois s'embarqua dans fon canot, conduit par le chevalier de Beauffet, directeur du port; ; les comtes d'Orvilliers & Duchaffault y étoient embarqués, & tous les capi-taines de l'efcadre fuivirent le prince dans les leurs. Il fut falué, en débordant du Magnifique, par une décharge générale de l'artillerie & de la moufqueterie des vaiffeaux, & par les cris de vive le roi. A une heure le prince joignit fes voitures, & partit pour l'Orient, après avoir bien voulu témoigner au corps de la marine toute la fatisfaction qu'il avoit eue pendant fon féjour à Breft.

NANTES (le 26 Mai. ) La chambre du commerce de cette ville ayant délibéré, le 10 de ce

mois, de donner des fêtes à Mgr. le comte d'Are tois à fon paffage ici, 90 jeunes négocians, en habit de drap vert, galonné d'or, collet & paremens de velours cramoifi, avoient formé un efsadron de dragons, fous le commandement de M. Drouin, pour aller au-devant de ce prince, ainfi qu'une autre compagnie de jeunes gens commandés par M. Giraud en uniforme de couleur chamois, galonnés d'argent, avec plumes & cocardes au chapeau, cuiraffés devant & derriere.

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Ces deux compagnies fe rendirent en effet, le 23, à une lieue de la ville, où Mgr. le comte d'Artois, que complimenta M. Drouin, accorda la garde de fa perfonne aux deux efcadrons. Le prince en entrant à 6 heures du foir au châ teau, fut falué par quatre batteries différentes de canons, & entouré d'un peuple immense, qui joignit aux cris de vive le roi celui de vive: Mgr. le comte d'Artois. A 7 heures ce prince alla à pied à la comédie, où il vit représenter: la Partie de chaffe d'Henri IV.

Le 24, Mgr. le comte d'Artois entendit la meffe dans l'églife cathédrale, & monta fur les tours pour découvrir la ville & fes environs. Il vifita enfuite les tombeaux des anciens ducs de Bretagne aux carmes, le cours, le quartier de la fofle, & vit, à l'hermitage, lancer à l'eau un vaiffeau avec tous fes mâts.

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Le foir, le prince fe rendit fur la place de la Bourfe, que le commerce avoit fait décorer & illuminer au fond de cette place étoit un arc de triomphe aux armes de Mgr. le comte d'Artois, avec une dévife analogue au bonheur de recevoir ce prince. Sur le port au vin s'élevoit une haute pyramide qui étoit illuminée, ainfi que toutes les maifons des négocians. En arrivant fur cette place le prince fut falué de quatre

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bouquets d'artifice, tandis que des fontaines de vin couloient en divers endroits, & que le peuple fe livroit au plaifir de la danse.

A II heures, le prince, accompagné des feigneurs de fa fuite, fe rendit à la falle des fpecacles, où les négocians avoient difpofé un bal paré avec toute forte de rafraîchiffemens; il s'y trouva 1200 perfonnes des plus notables & des plus qualifiées de la ville, invitées par billets. Le prince parut s'y amufer, y danfa plufieurs contredanfes, & n'en fortit qu'à quatre heures après avoir donné généralement des preuves de fon affabilité & de fa bonté.

A-9 heures du matin, Mgr. le comte d'Artois partit de cette ville, efcorté, comme à fon arrivée, par les dragons & les cuiraffiers, qui l'ac compagnerent jufqu'a la riviere de Sevre, que ce prince traverfa dans le bac.

LA-ROCHELLE (le 2 Juin.) Mgr. le comte d'Artois eft arrivé ici le 26 du mois dernier. Cent volontaires, avec l'uniforme de fes gardes, ont été au-devant de ce prince, auquel les différens corps de la ville ont été admis à présenter leurs refpects. L'abbé des Bois de Rochefort, vicairegénéral du diocese, a été chargé du compliment de l'académie. Ce jour & le fuivant, il y a eu " dans la ville fpectacle & illumination générale. Le prince s'eft promené fur le port, & a vu le chantier de conftruction, la digue du cardinal de Richelieu, & les ouvrages extérieurs, de la place. Il a paru très-fatisfait des fêtes que la chambre du commerce lui a données, & il est parti le 28, au milieu des acclamations des citoyens & des étrangers dont la ville abondoit. La compagnie des volontaires, auxquels Mgr. le comte d'Artois a permis de porter l'uniforme de fes gardes, l'a accompagné à fon départ,

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& a reçu de ce prince les témoignages de bonté les plus flatteurs.

ROCHEFORT (le a Juin.) Mgr. le comte d'Artois, quieft arrivé ici le 28 du mois dernier, à trois heures & demie de l'après-midi, a été reçu à la porte de la ville par le clergé, l'étatmajor de la place & les officiers municipaux, & l'on a fait une décharge de toute l'artillerie bientôt après il a été falué par celle du vaiffeau amiral.

M. de la Touche, chef d'efcadre, commandant la marine, qui, à la tête de fon corps attendoit le prince à l'entrée de la rue St. Paul, s'eft préfenté à la portiere de la voiture, que Mgr. le comte d'Artois a fait arrêter en ofdonnant de n'aller qu'au pas jufqu'à l'hôtel de ce commandant, où il eft defcendu. Après être monté dans l'appartement qui lui avoit été préparé, il a reçu les complimens des différens corps. Les gardes de la marine fe font établis dans l'antichambre du prince, pour y former fa garde, & l'accompagner partout. Un orage qui eft furvenu, ne lui a pas permis de vifiter ce jourlà le port, ainfi qu'il fe l'étoit propofé.

Mgr. le comte d'Artois a foupé chez M. de Ja Touche, & y a pris tous fes repas pendant le féjour qu'il a fait à Rochefort.

Le lendemain 29, le prince, après avoir entendu la meffe, & avoir affifté à la proceffion, eft allé dans le port, où il a été falué par trois décharges de l'artillerie du vaiffeau amiral & par les cris de vive le roi. Après avoir vifité les nouvelles formes & le parc d'artillerie, il est paffé dans la partie de l'arfenal où les troupes du corps royal de marine étoient fous les armes. Il s'eft arrêté aux chantiers des frégates en conftruction, s'en eft fait expliquer les plans, qui lui

ont été préfentés par l'ingénieur-constructeur en chef, & a visité différens atteliers, ainfi que la goelette l'Artéfienne, disposée pour être lancée à l'eau. La frégate la Diligente, qui fe trouvoit en riviere, a fait, pendant ce tems-là, plufieurs décharges de fon artillerie.

Le prince eft forti de l'arfenal à une heure & y eft rentré à quatre. Il a vu les opérations de divers atteliers, & aux fonderies la préparation d'un moule de canon, le coulage de plufieurs petites pieces pour pierriers, dont une a été forée & tournée extérieurement en fa préfence, & il a témoigné fa fatisfaction de la maniere dont ces différentes opérations ont été exécutées.

Le jardin de botanique & le cabinet d'histoire naturelle, formés par les foins du premier médecin de la marine, ont fixé l'attention du prince, qui eft enfuite allé à la corderie, où il a vu préparer différens cordages. On a mis à l'eau, en fa préfence, & avec beaucoup de fuccès, la goelette l'Artéfienne, qui avoit été équipée fur le chantier.

Le 30, Mgr. le comte d'Artois eft parti pour Poitiers. Il a reçu alors les mêmes honneurs qui lui ont été rendus en arrivant, & ce prince en témoignant de la maniere la plus gracieufe qu'il étoit très-fatisfait de tout ce qu'il avoit vu à Rochefort, a bien voulu promettre fon portrait, que M. de la Touche a pris la liberté de lui demander, au nom du corps de la marine de fon département.

VERSAILLES (le 20 Juin.) Le I de ce mois, Mesdames Adélaïde, Victoire & Sophie de France font parties d'ici pour aller à leur château de Bellevue, où elles doivent paffer quelque tems. Le même jour, le comte de Mefnard, meftre

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