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feu duc de ce nom. Cette princeffe a accordé auf fi au comte de Vidiguiera le titre de marquis de Niza, & aux fils aînés du vicomte de Villano¬ va da Cerveira, & des comtes de Rezende, de St. Michel, de Redondo, de St. Laurent, de San-Payo & de Villaflor, le titre dont jouiffent leurs peres; le fils aîné du marquis de Alorna a été fait comte de Affumar, & celui du marquis de Lavradic, comte de Avintes; Don Jofeph de Portugal a obtenu le titre de comte de Lumiareo; Don Jofeph de Mafcarenhas, celui de comte de Obidos & Manuel de Alencaftre, celui de comte de Villanova; Salvador Correya de Saa a été fait vicomte de Affeça, & François de Mendenza vicomte de Barbazena. Le marquis de Marialva a obtenu le gouvernement de la tour d'Outao; on lui a accordé de plus une commanderie de l'ordre de Chrift, ainfi qu'à d'autres feigneurs que leur naiffance ou leurs fervices rendoient fufceptibles des bienfaits de la -

cour.

Le marquis de Penalva, les comtes de Can tanhede, de Villaverde, & le grand-veneur ont été nommés chambellans de la reine Marie; & dans la même promotion l'on en a créé 7 pour le roi Don Pierre, qui font les comtes de St. Laurent de Valadares, de Povolide, de Atalaya, Dofarios, & les fils des comtes de Aveyras & de Val de Reis ; le comte da Ponte a été fait grand-maître de la maison de ce prince, & Don Pierre da Camara, fon grand écuyer.

Le 13, on fit en cette capitale la cérémonie de proclamer la nouvelle reine. Cette princeffe fe rendit, vers les 4 heures du foir, fur une fort grande & belle galerie qu'on avoit conftruite dans la place du commerce, où les grands officiers de la couronne, la nobleffe, les tribunaux, &c. &c. étoient déjà allemblés. Après

l'avoit toute parcourue le fceptre à la main, précédée de fes deux fils, & ayant à fa gauche le roi fon époux, elle alla s'affeoir, ainsi que le roi Don Pierre, fur un trône qu'on avoit élevé à une extrémité de cette galerie. La cérémonie commença par une harangue que le procureurgénéral de la couronne adreffa à la reine Marie, qui fit, immédiatement après, le ferment d'ufa-ge, & reçut celui de fes fujets; ils furent enfuite admis à baiser la main de leur fouveraine & celle du roi. Cette cérémonie finie, le grandenfeigne de la couronne déploya la banniere royale, & les hérauts d'armes proclamerent la nouvelle reine; le peuple répondit par des démonftrations & des cris de joie, auxquels on ne put méconnoître fon affection pour la nouvelle fouveraine, qui, à cette occafion, a rendu la liberté à plusieurs prifonniers. La journée fut terminée par des illuminations dans toute la ville; L. M. en les allant voir, eurent de nouvelles preuves de la fatisfaction publique, & témoignerent beaucoup de fenfibilité.

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On fçait que tous les feigneurs arrêtés & mis aux fers en 1758, fous le prétexte qu'ils avoient trempé dans une confpiration, ont fupplié la reine, en recouvrant la liberté, de leur permettre de fe juftifier. Cette princeffe a nommé, en conféquence, une commiffion particuliere pardevant laquelle ces feigneurs établiront les preuves de leur innocence.

Le marquis d'Alorna vient déjà d'être pleinement juftitié par un décret de S. M. d'après le jugement de ces commiffaires; qui ont unanimement déclaré qu'il n'exiftoit point de preuves qui puffent le faire foupçonner d'aucun délit ; en con féquence il eft rentré dans tous fes biens, & s'est rendu en cette capitale, où il a eu l'honneur de baifer la main de L. M.

Juillet e. quinz. 1777•

B

Don Antoine-Freire d'Andrade-Enferrabodes, après une détention de 20 ans, vient d'être nomné grand-chancelier du royaume.

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L. maj. ont réuni dans leur palais tous les tribunaux de juftice où elles préfident journellement. Tous leurs fujets y ont un libre accès, & peuvent y préfenter des requêtes qui font auffitôt prefque toutes expédiées. Don Gonzales Chriftovai en a préfenté une dans laquelle il prouve que le comté de Redinha, que le feu roi avoit créé en faveur du fils cadet du marquis de l'ombal, eft une terre qui appartient à fa maifon, & que,conféquemment,on doit la lui reftituer,& en annuller le titre. L'évêque de Co'ïmbre dont la fanté eft chancelante, en a remis une autre au roi touchant fon affaire avec la menfa cenforia. Ce prélat foutient que ce tribunal n'avoit aucun droit de juger un évêque qui,d'ailleurs, fe trouvoit innocent; il demande une réparation d'honneur, & ne veut point retourner à fon évêché avant qu'on ne lui ait rendu justice.

Les philippins, qui avoient été interdits, ont eu la permiffion de rouvrir leurs écoles, de confeffer & de prêcher. Le P. Théodore d'Almeyda, prê tre de cet ordre, qui s'étoit réfugié à Bayonne en France pour fe fouftraire aux pourfuites du marquis de Pombal, vient d'être nommé confeffeur de la reine.

FRANCE.

BREST (le 22 Mai.) Mgr. le comte d'Artois arriva ici le 14 de ce mois, à 6 heures du foir le mauvais tems qu'il fit ce jour-là, ne lui permit pas de faire fon entrée par le port, comme il fe l'étoit propofé. Le marquis de Langeron, lieutenant-général des armées du roi, commandant à Breft, & le comte d'Orvilliers, lieutenant-général des armées navales, commandant

de la marine, accompagnés des officiers de térre & de mer, le recurent à la porte de la ville, & lui firent rendre les honneurs dus à fon rang. Toutes les batteries de la place & du port firent une falve générale d'artillerie, qui fut fuivie de celle de tous les vaiffeaux, & autres bâtimens de la rade. Ce prince fe rendit, entre deux haies de troupes de terre & de marine, à l'hôtel du comte d'Orvilliers, où fon logement avoit été préparé il y trouva les gardes du pavillon & de la marine fous les armes, & 15 de ces gentilshommes formerent fa garde intérieure. Le prince y foupa avec les chefs de corps, & les principaux officiers de terre & de mer.

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Le lendemain, Mgr. le comte d'Artois fe rendit à l'arfenal, pour vifiter les atteliers & les magasins à fon entrée dans le port, toutes les batteries de la marine & des vaiffeaux de la rade -firent une falve générale. On exécuta, en fa préfence, différens ouvrages dans les atteliers que ce prince parcourut. L'après-midi, après avoir dîné chez le commandant de la marine, il affif'ta aux exercices d'artillerie, qui fe firent par les bombardiers & les troupes du corps royal de la marine, fur la batterie royale, montée de 20 pieces de canon de 48 livres de balle. Le prince s'embarqua enfuite pour voir les vaiffeaux en rade. Le comte Duchaffault, lieutenant-général des armées navales, commandant l'efcadre du roi, le fit faluer par chaque vaiffeau & par les autres bâtimens, de cinq cris de vive le roi, & d'une décharge générale de l'artillerie & de la moufqueterie. Les mêmes honneurs lui furent rendus à fa rentrée dans le port.

Le 16, le prince affifta à la carene d'un vaiffeau qui avoit été abattu en quille, & difporé pour être chauffé en fa préfence. Il vifita enfuite les yaiffeaux défarmés dans le port, & dîna

chez le marquis de Langeron. L'après-midi, il continua la vifite des vaiffeaux, en vit chauffer un dans le baffin, & parcourut enfuite tous les atteliers relatifs à la conftruction.

Le 17, Mgr. le comte d'Artois fe rendit dans le port, où il vit mâter un vaiffeau, & fut enfuite à bord d'un autre, qui mit fur le champ à la voile, & courut plufieurs bords dans la rade : le capitaine du vaiffeau exécutoit les manœuvres fous le commandement du comte Duchaffault. Le prince dîna le même jour fur le vaiffeau le Magnifique, commandé par le général de l'efcadre. Après le dîner, deux fregates & deux lougres appareillerent & combattirent à la voile, tandis que quatre vaiffeaux emboffés combattoient à l'ancre; le tems étoit très-favorable; les manœuvres furent exécutées avec beaucoup de précision & une grande intelligence de la part des officiers commandans.

Le 18, le prince fe rendit fur le champ de ba taille de la marine, où il trouva, fous les armes les troupes du corps royal de la marine, qu'il vit défiler devant lui; il vifita enfuite les cafernes, fut à la parade des troupes de terre, & vit de même défiler devant lui les quatre régimens qui compofent la garnifon. Îl dîna chez M. de la Porte, intendant de la marine, fe rendit l'après-midi aux falles des gardes du pavillon & de la marine, & affifta à tous leurs exercices; de-là il fut au champ de Mars, où il vit manœuvrer le régiment d'Auvergne, & visita le château.

Le 19, Mgr. le comte d'Artois fe rendit dans la rade, & monta à bord d'un vaiffeau dans lequel on avoit fait toutes les difpofitions relatives à un combat; il s'embarqua enfuite dans un canot, & fe rendit à l'Ance à Garain, où il fut reçu par le marquis de Langeron & les princi

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