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néral paffera à Kaminieck, pour y faire la vifite des fortifications.

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Le prince Stanislas Poniatowski neveu du roi, qui avoit été envoyé de la part de S. M. Pétersbourg pour y complimenter l'impératrice de Ruffie fur le mariage du grand-duc, en eft revenu depuis quelques jours, comblé des bienfaits de cette fouveraine, qui l'a décoré de l'ordre de St. André.

Le roi ayant été informé que le comte Rzewuski, notaire de la couronne, avoit provoqué en duel, pour la troisieme fois, le général Koflowski, S. M. a envoyé à Brody, lieu de leur rendez-vous, un officier, qui leur a ordonné les arrêts de la part du roi. On dit que l'officier eft arrivé trop tard pour empêcher les deux adverfaires de fe mefurer, & que le comte Rzewuski avoit déjà reçu un coup de piftolet à la jambe. Malgré cet acte de févérité du roi, fix officiers polonois fe battirent le 28 du mois dernier, à trois milles de cette capitale.

Le colonel Wilde, Courlandois, qui logeoir à l'hôtel du comte Stackelberg, ambaffadeur de Ruffie, dont il avoit la confiance, s'eft caffé la tête d'un coup de piftolet. On ne lui connoiffoit aucune mauvaise affaire..

Le corps d'armée ruffe raffemblé fur le Borifthene eft entré en Pologne;&,fuivant les rapports: fucceffifs, il s'avance le long de ce fleuve pour s'approcher de la Moldavie ; les lettres du ri dư mois de Mai portent auffi que les Ruffes fe font emparés de tous les bâteaux qu'ils ont pu trouver fur le Dniefter, au-deffous de la fortereffe de Kaminieck, & qu'ils les retiennent fur la rive gauche du fleuve; elles ajoutent qu'un cer-tain nombre de troupes turques a paffé le Danube pour aller renforcer les garnifons de Choczin & de Bender..

A *

ALLEMAGNE.

HAMBOURG (le 9 Juin.) Le capitaine Joachim Moller, venant ici de Bordeaux, avec une cargaifon de fucre, café, & autres marchandifes a été rencontré dans la Manche, vers les II heures du foir, par un vaiffeau de guerre anglois, qui, après avoir préalablement tiré deux coups de fignal pour le faire approcher, lui avoit enfuite lâché toute fa bordée, dont II boulets avoient beaucoup endommagé fon navire, fans néanmoins bleffer perfonne. Mr. Moller se rendit auffitôt à bord du vaiffeau anglois pour montrer fes papiers au capitaine, Celui-ci les ayant trouvés en regle, lui fit beaucoup d'honnêtetés, & lui donna fes charpentiers pour réparer le dommage qu'il lui avoit fait. On penfe ici que Mr. Moller s'eft attiré ce traitement par fa propre faute, n'ayant pas répondu, comme il eft d'ufage, au signal du vaiffeau de guerre an glois; mais il y a toute apparence qu'il étoit alors endormi avec fon équipage.

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Le colonel Faucitt, qui arriva le 23 du mois dernier, de Hanovre à Lehe fur le Wefer, fit prêter le 24, le ferment de fidélité à 500 Heffois tant chaffeurs que recrues, qui s'embarquerent le 25, fur 4 bâtimens de transport anglois. Un peu avant l'embarquement, 9 de ces chaffeurs furent mariés en rafe campagne à 9 filles hefsoifes, qui les fuivent en Amérique. Voilà probablement le refte des troupes auxiliaires qui fortiront de l'Allemagne; on dit cependant que la Saxe doit faire paffer 7 à 8 mille hommes à la folde de l'Angleterre; mais cette nouvelle ne paroît pas fondée.

On mande de Memel, que le 19 du mois dernier, un violent ouragan à fait périr 7 vaiffeaux

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qui mouilloient dans ce port; l'un, qui étoit fuédois, & dont la cargaifon confiftoit en harengs, a disparu avec tout l'équipage; les 6 autres, dont 5 anglois & un hollandois, ont été brifés, les cargaifons perdues; mais on est parvenu à fauver les équipages.

BERLIN (le 10 Juin.) Le roi a fait fucceffivement la revue des corps de fes troupes à Magdebourg, à Cuftrin & à Stargard. S. M. eft actuellement pour le même objet, dans la Pruffe occidentale, d'où elle doit revenir le 13, à Potzdam. Le marquis de Jaucourt, maréchalde-camp au service de France, s'eft trouvé aux manœuvres des troupes pruffiennes.

Sa Maj. a accordé une fomme de 20 mille écus d'Allemagne aux habitans d'Embden, pour les dédommager des pertes qu'ils ont éprouvées lors de l'inondation du 21 Novembre dernier.

Lorfque le prince Henri de Pruffe revint à Rheinsberg, après la maladie dangereuse dont il avoit été attaqué à Brunswick, il fut reçu à quelque diftance de cette maifon de plaisance par un chœur de jeunes filles, repréfentant les Graces qui faifoient des offrandes & chantoient des cantiques devant un autel où les lettres P. H étoient entrelacées ; d'autres troupes de bergers & de bergeres fe trouverent fur le paffage de S. A. R., dan fant devant leurs cabanes & chantant des rondeaux analogues à fon rétabliffement. La bourgeoifie de Rheinsberg, divifée en plufieurs troupes à cheval, vint auffi à la rencontre de ce prince, & la ville fut superbement illuminée.

RATISBONNE (le 3 Juin.) L'extrait d'un refcrit de l'impératrice-reine, relatif aux diffé

rends qui fubfiftent entre cette fouveraine & fa cour de Saxe fut préfenté dernierement, ainfi qu'on l'a dit, à la diete de l'empire par le baron de Borié, miniftre d'Autriche. Cette prece eft

conçue en ces termes :

« Il y a actuellement 200 ans qu'il s'éleva un différend entre la couronne de Bohême & l'électorat de Saxe, au fujet des feigneuries de Glaucha, Lichtenstein, & Waldenbourg, fur lefquelles la cour électorale prétendoit étendre fa haute jurifdiction, comme fituées dans le cercle de Mifnie , quoiqu'en même tems elles relevaffent de la couronne de Bohême, qui les avoir accordées au comte de Schonbourg, comme des arrieres-fiefs de l'empire. On fe contenta toujours, de la part de la derniere, de s'opposer aux prétentions électorales par des écrits contradictoires. Enfin, la cour de Saxe ayant exigé d'être formellement reconnue comme juge fuprême & fouverain par le comte de Schonbourg à Glaucha, à l'occafion d'une prétention pécuniaire à fa charge, la chambre féodale de Prague envoya d'abord au miniftre faxon les lettres déhortatoires d'ufage; mais, fur ce que, contre toute attente, on les lui renvoya fans être ouver tes, la couronne de Bohême fe vit, par ce procédé étrange, couper la voie ordinaire de conferver fes droits. On alla même fi loin, de la part de l'électorat, qu'il entra des troupes faxonnes à Glaucha; qu'on enfonça la porte du châ teau, qu'on abattit l'aigle impériale, qu'on chaffa le comte de Schonbourg, qu'on fit fa gardeprifonniere, qu'on enleva quelques-uns de fes officiers par force, & qu'on commit plufieurs autres violences. A de telles voies de fait, la cour impériale & royale n'a pu être plus longtems indifférente fans abandonner totalement fes droits,,& fans manquer elle-même à fa dignité 2:

sependant, par une eftime véritable pour la mai fon électorale, elle n'a pas d'abord repouffé la force par la force; mais elle a préalablement expofé à l'électeur, dans une lettre amicale, les inconvéniens de pareils procédés, le requérant de rétablir le tout dans fon premier état, puifque, fans cela, on feroit obligé d'en venir à des moyens plus efficaces. La réponse faite à cette lettre fut bien loin d'être fatisfaifante, puifque l'on refufa non-feulement la réparation deman➡ dée, mais qu'on voulut auffi juftifier les merures précédentes. Dans cette fituation des affaires, la cour impériale & royale s'eft vue forcée d'en venir, de fon côté, à des voies de fait, & d'exécuter les menaces annoncées ; & pour cet te fin, il a été donné ordre à un nombre fuffifant de troupes d'occuper non-feulement le fief de Glaucha, où les violences fufdites ont été com◄ mifes, mais auffi ceux de Lichtenftein & de Waldenbourg, ainfi que de rétablir le comte; ce qui a été exécuté fans obftacle >>.

(On a fait connoître précédemment les deux faits de ce refcrit, argués de faux par le baron de Loben, miniftre comitial de la cour de Drefde.)

Des avis de la Moravie annoncent qu'il s'y eft élevé des troubles dans le cercle de Gradifch C'eft la religion qui en est le prétexte, & ce font des eccléfiaftiques qui y ont donné lieu, diten, par un zele inconfidéré. Vingt-mille habitans ont refufé d'aller à la meffe, fe déclarant Luthériens. Quelques-uns prétendent que le mo→ tif de leur démarche n'eft autre que de s'exemter de l'obligation de payer la dixme au clergé. Il eft vrai néanmoins qu'il y a dans la Moravie beaucoup de proteftans cachés, ainfi que dans la Sty-rie & l'Autriche. La cour de Vienne, perfua dée que dans les émeutes populaires, les moyens

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