Précis historique et critique de la littérature française depuis les origines jusqu'à nos jours: Ouvrage conforme au programme tracé par le Conseil supérieur de l'instruction publique ...

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F.E. André-Guédon, E. André fils, successeur, 1894 - French literature
 

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Popular passages

Page 309 - Dont l'éclat orgueilleux étonnait l'univers; Et, dans ces grands tombeaux où leurs âmes hautaines Font encore les vaines, Ils sont mangés des vers. Là se perdent ces noms de maîtres de la terre, D'arbitres de...
Page 296 - C'est pourquoi, sitôt que l'âge me permit de sortir de la sujétion de mes précepteurs, je quittai entièrement l'étude des lettres ; et me résolvant de ne chercher plus d'autre science que celle qui se pourrait trouver en moimême ou bien dans le grand livre du monde...
Page 16 - L'excès choquant de Ronsard nous a un peu jetés dans l'extrémité opposée. On a appauvri, desséché, et gêné notre langue. Elle n'ose jamais procéder que suivant la méthode la plus scrupuleuse, et la plus uniforme de la grammaire. On voit toujours venir d'abord un nominatif substantif, qui mène son adjectif comme par la main. Son verbe ne manque pas de marcher derrière suivi d'un adverbe qui ne souffre rien entre eux, et le régime appelle aussitôt un accusatif, qui ne peut jamais se...
Page 206 - D'où jadis tu régnais, replacer ta mémoire; Tu ne peux de si bas remonter à la gloire; Vulcain impunément ne tomba point des cieux. Mais qu'un peu de pitié console enfin tes mânes; Que, déchiré longtemps par des rires profanes, Ton nom, d'abord fameux, recouvre un peu d'honneur!
Page 267 - Après tout, c'est mettre ses conjectures à bien haut prix que d'en faire cuire un homme tout vif ». La folie est de tous les temps.
Page 309 - En vain, pour satisfaire à nos lâches envies, Nous passons près des rois tout le temps de nos vies A souffrir des mépris et ployer les genoux : Ce qu'ils peuvent n'est rien ; ils sont comme nous sommes, Véritablement hommes, Et meurent comme nous.
Page 243 - ... c'est un monstrueux assemblage d'une morale fine et ingénieuse et d'une sale corruption. Où il est mauvais, il passe bien loin au delà du pire; c'est le charme de la canaille : où il est bon , il va jusqu'à l'exquis et à l'excellent, il peut être le mets des plus délicats.
Page 274 - J'eusse voulu, si j'eusse peu, ne porter jamais de fer au coslé, mais mon naturel estoit tout autre : Aussi portai-je en ma devise : Deo duce, ferro comité. Une chose pui-je dire avec la vérité : que jamais lieutenant de roy n'eut plus de pitié de la ruyne du peuple que moy, quelque part que je me sois trouvé. Mais il est impossible de faire ces charges sans faire mal, si ce n'est que le roy ait ses coffres pleins d'or pour payer les armes...
Page 206 - A toi , Ronsard , à toi , qu'un sort injurieux Depuis deux siècles livre aux mépris de l'histoire , J'élève de mes mains l'autel expiatoire Qui te purifiera d'un arrêt odieux. Non que j'espère encore , au trône radieux D'où jadis tu régnais , replacer ta mémoire ; Tu ne peux de si bas remonter à la gloire : Vulcain impunément ne tomba point des cieux.
Page 263 - Et comme il sentit sa lia approcher, il pria par un petit bulletin sa femme de scmondre* quelques gentilshommes, siens voisins, afin de prendre congé d'eux *. Arrivés qu'ils furent, il fit dire la messe en sa chambre, et comme le prêtre était sur l'élévation du Corpus Domini, ce pauvre gentilhomme s'élance au moins mal qu'il peut, comme à corps perdu , sur son lit , les mains jointes ; et en ce dernier acte rendit son esprit à Dieu : qui fut un beau miroir de l'intérieur de sou âme.

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