retranchera, avec raison, dans de sages et prudentes réserves. C'est bien, d'ailleurs, l'opinion d'un géologue expérimenté de notre pays. Cependant, comme je n'aurais point aimé qu'un maître aussi autorisé que M. P. Viala se trouvât en présence d'une surprise en arrivant en Anjou, j'ai envoyé à M. P. Viala une description géologique des terrains. vinicoles de l'Anjou, en lui indiquant les grandes divisions du vignoble. M. Viala a eu l'obligeance de m'adresser la réponse qui suit, pleine des plus expresses et des plus naturelles réserves: « .... Pour vous donner des renseignements précis, <«< il faudrait que je parcoure ces diverses régions et que « j'étudie les terrains sur place; des descriptions écrites, <«< comme vous le savez, sont insuffisantes pour se faire <«< une idée certaine des terrains. Je vous ai dit que « j'étais disposé à me rendre en Anjou. <«< Voici, pour l'instant, ce qui me paraîtra devoir être «< choisi : ARRONDISSEMENT D'ANGERS 1° Rive droite de la Loire, entre Saint-Barthélemy et Ingrandes-sur-Loire : Rupestris, si le sol est bien drainé ; Solonis dans le cas contraire. 2o Vallée du Layon: Rupestris, si l'argile n'est pas exclusive; Solonis, dans les parties les plus humides; Jacquez, peut-être comme greffe dans les parties les plus argileuses; 3o Rive gauche de la Loire, entre Chalonnes-sur-Loire et la Varenne-sous-Champtoceaux : Jacquez et Solonis. ARRONDISSEMENT DE SAUMUR 4° A. Rive gauve de la Loire, entre Montsoreau et Gennes-sur-Loire : Berlandieri. 5° Entre Montreuil-Bellay et Doné-la-Fontaine : A. Si c'est réellement du jurassique : Riparia, dans les parties riches; Rupestris, dans les parties pauvres non humides ; B. Calcaire d'eau douce : Après les réserves de la lettre de M. P. Viala, les vignerons de l'Anjou, qui viennent consulter le Délégué départemental à l'effet de savoir quelle vigne américaine planter ou quel engrais peut apporter plus de fertilité à leurs terres. consentiront peut-être à cesser de s'étonner quand il demande à se rendre sur place pour donner son avis. Malgré les réserves de M. P. Viala, je crois qu'il n'aura que peu d'indications à modifier dans sa consultation définitive. Toutefois il y a beaucoup à se défier du sous-sol dans les terrains de l'Anjou. Il faudra peut-être aussi indiquer un autre cépage que le Jacquez, qui réussit mal ici, et qui a le défaut accusé d'être trop réservé dans sa production. Mais je tiens à constater dès maintenant ce fait important que M. Viala n'indique qu'exceptionnement les Riparias, tandis que, d'après lui, les Rupestris sont des cépages qui pourront occuper une place plus prépondérante dans la reconstitution du vignoble angevin. C'était bien là ma manière de voir, et je l'ai d'ailleurs nettement indiquée, dans un article, qui a précédé la consultation que j'ai reçue de M. Viala. J'étais d'ailleurs si pénétré du rôle que les Rupestris auront à jouer en Maine-et-Loire, que j'ai tenu à grouper dans les champs de démonstration que le Conseil général a décidé d'établir pour apprendre aux vigne. rons à savoir distinguer les vignes américaines les unes des autres, les meilleurs et les plus intéressants types de Rupestris; sans toutefois manquer d'égard vis-à-vis des autres espèces américaines et notamment à l'endroit du Solonis et de ses formes sélectionnées. |