21 Long. Ju Mérid. de 17. de Fer. Brion Ing. Ghs du Roi. DE LA OR 22 Bureau des Révolutions de Paris, rue des Marais F." S. G. N.o 20. Seine Et au District des Petits-Augustins. DE ᏞᎪ LIBERTÉ FRANÇAISE. Les grands ne nous paroissent grands, Levons-nous. LE sang des Français a coulé. La torche de la guerre civile a été allumée.... Ces vérités désastreuses abattioient notre courage et nos forces No. 60. si la perspective des dangers qui menacent la patrie ne nous faisoit un devoir de faire taire notre profonde douleur. Que vous dire, Français? Quel conseil vous donner? Quel avis pouvez vous entendre? Dans certaines crises tout te touche, tout se confond; le bien et le mal s'opèrent presque par les mêmes moyens. Justice et vérité, sous quel épais nuage vous vous présentez aux regards de vos sincères adorateurs ! Comment se préserver des piéges où le corps législatif, où les sages de la France sont tombé? Comment saisir sous de fidèles rapports une multitude de faits, tous extraordinaires, qui seront l'effroi et le charme de notre postérité, si elle est libre, et que tant de citoyens ont besoin de connoître tout-à-l'heure sans réticence et sans déguisement? Comment narrer avec une poitrine op, pressée? Comment réfléchir avec un sentiment déchirant? Ils sont là ces cadavres qui jonchent les rues de Nancy; et cette cruelle image n'est remplacée que par le spectacle révoltant du sang-froid de ceux qui les ont envoyés à la boucherie, par le rire qui égaye le front des ennemis de la liberté. Attendez, scélérats, la presse qui dévoile tous les crimes, et qui détruit toutes les erreurs, va vous enlever votre joie et vos espérances. Il seroit doux d'être votre dernière victime. Il est impossible d'assigner aux tristes événemens arrivés a Nancy leurs véritables causes, sans rappeler que, dès le commencement de la révolution, l'armée s'est trouvée partagée en deux partis les amis et les ennemis de la liberté et de la révolution. L'organisation de l'armée rendoit cette division inévitable. L'assemblée nationale l'a vu et cependant elle s'est persuadée que l'armée attendroit quinze à vingt mois une nouvelle organisation sous la dépendance de ses ennemis naturels. Ce prodige s'est en effet opéré quelque temps; mais les officiers ont bientôt cherché à séduire les soldats, ou à les vexer pour les faire sortir des corps militaires. L'assemblée nationale a froidement envisagé ces manœuvres; elle a gardé le silence sur les plaintes les plus justes des soldats; elle a toujours décrété raison au ministre et aux officiers. Cette politique seroit inconcevable, s'il n'y avoit pas tant de colonels dans le corps légis-. latif, et qu'il y eût quelques soldats. Parmi tous les régimens à qui on avoit pensé que l'on pourroit inoculer l'anti-patriotisme, sous le non de royalisme, le régiment DU ROI tenoit le premier rang; nous avons donné dans le numéro précédent les détails des moyens qui furent mis en œuvre contre lui; ils sont tous certifiés par le mémoire que viennent de publier les députés de ce régiment, arrêtés, comme on sait, dès leur arrivée à Paris. Comme les soldats n'ont avancé que des faits ou déjà prouvés, ou qui sont de notoriété, et que d'ailleurs, captifs et en ôtage, ils offrent leur tête pour gage des résultats d'une procédure, on peut ajouter quelque foi à leurs assertions ne dût-on les envisager encore que comme de simples accusations, elles méritent de trouver ici leur place. Le régiment fixe l'époque précise où éclata la division avec ses chefs, à la fédération de la Lorraine au mont Sainte-Geneviève, près Nancy, le 19 avril. 400 soldats y assistent; elle dure trois jours, et pendant cet intervalle aucun officier ne se montre dans la ville. Convaincus que les soldats sont patriotes, les officiers cherchent à les faire égorger avec les autres corps et la garde nationale. Ici se rapporte le fait du spadassin dont nous avons parlé (1); et le mé (1) Vide n°. 59, page 535. |