ayoir renvoyé quarante mille soldats patriotes avec Nous dénoncerons le garde des sceaux comme l'ame des troubles de Montauban et de Nîmes (1); nous le dénoncerons pour avoir retardé l'envoi des décrets de l'assemblée nationale, pour en avoir laissé circuler de faux sous le contre seing de son département. C'est avec ces faux décrets qu'on égare les peuples, qu'on les pousse à la révolte, à l'insurrection, en attendant l'arrivée des vérita bles; et les malheureux habitans des campagnes, revenus de leurs erreurs, sont tout étonnés des excès que la négligence du ministre et la malice de ses agens leur ont fait commettre au nom de la loi. 7 Tant d'horreurs méritent sans doute une punition mémorable. C'est à vous, ô assemblée natio nale! à provoquer la foudre vengeresse des loix sur ees ambitieux pervers qui se rient impunément des malheurs du peuple. Dites qu'il y a lieu à accusation contre les ministres, et les ministres seront * (1) On vient encore de découvrir à Nîmes un nowveau complot. On étoit parvenu à dégoûter du séjour de cette ville le régiment de Guyenne, connu par son patriotisme chaque jour il étoit insulté, et l'on avoit même cherché à le brouiller avec la garde nationale, tellement qu'il étoit prêt à changer de garnison. Pour hater la réussite du projet odieux qu'on méditoit, quelques conspirateurs, déguisés en gardes nationaux, s'approchent d'un poste occupé par le régiment de Guyenne; un d'eux tire un coup de pistolet à la sentinelle, et lui alonge un coup de sabre au bruit du coup une patrouille survient; on arrête les assassins qui s'enfuyoient; ils sont conduits au directoire du département, qui les a renvoyés à celui du district. renversés. renversés. Erigez promptement cette cour natio- dans Lettre du club des amis de la révolution de « Les rois et leurs ministres, ennemis déclarés de notre sublime constitution, frémissent à l'approche du terme heureux où doivent finir les travaux de la première législature. Ils sentent avec raison, et ils ne voyent pas sans douleur que cette immortelle constitution deviendra le code de tous les peuples; que le pouvoir légitime s'élevera majestueusement sur le trône des tyrans renversés. Nous avons pensé, Messieurs, que le vrai moyen de håter la régénération universelle, étoit de donner au monde le spectacle d'une réunion fraternelle entre deux grands peuples toujours unis par l'estime et les lumières, toujours divisés par l'ambition et l'intérêt. Cette confédération une fois consolidée, la paix universelle en sera la suite, et quelle que soit l'ambition des rois et la perversité de leurs ministres, le bonheur et la liberté des peuples sont assurés pour jamais. Nous vous propo N®. 67. B sons donc, 1. d'envoyer, aux nouveaux frais de toutes les sociétés patriotiques de France, une députation à la société des amis de la révolution, établie à Londres, pour lui jurer une éternelle amitié, et concerter avec elle les moyens d'unir les deux peuples; 2o. de publier au même nom un manifeste adressé à tous les peuples de la terre, pour leur faire connoître les voeux et les intentions pacifiques des amis de la constitution française. «Nous écrivons par ce courrier à toutes les sociétés établies dans les 83 départemens, pour les inviter à adhérer à notre projet. « Nous sommes avec les sentimens de la plus tendre fraternité, messieurs, vos très-humbles, etc. les membres composant la société des amis de la constitution établie à Limoges. Signés, Boutet, président, Martin, membre du comité de correspondance ». Limoges, 12 octobre 1790, et de la liberté l'an second. D'Angivillers, cet homme de la lie des tyrans, si engraissé par ses pirateries sur les artistes, tient encore avec insolence la verge de fer que la liberté n'a pu parvenir jusqu'ici à rompre dans ses mains, et vient dernièrement d'en frapper impudemment un homme du premier mérite. C'est un sculpteur nourri dans les écoles d'Italie, jeune encore, et par là plus précieux aux arts et à la renommée. Cet artiste a désiré de consacrer ses veilles à transmettre à la postérité les images du roi et du dauphin. Le roi lui a accordé une séance pour le modeler, et madame de Tourzel l'a introduit auprès de M. le dauphin. Les deux bustes sont finis, et parfaitement ressemblans; aujourd'hui, Angivillers et la ci-devant princesse de Chimai s'opposent à la présentation de ces deux bustes, sous l'odieux prétexte que M. Houdon a seul le droit de ciseler l'effigie de Louis XVI et de son fils. Ainsi, par l'éternelle impudeur de ( 67 ) d'Angivillers, voilà un artiste privé de la récom, Combien de temps durera donc encore cette criminelle effronterie? Et quand la nation apprendra-t-elle à se faire respecter dans ses membres? On demande tous les jours à Paris pourquoi l'escadre de Brest est toujours insubordonnée, pourquoi les décrets de l'assemblée, appuyés par les commissaires.du pouvoir exécutif, n'ont pas pu parvenir à faire rentrer les matelots dans le devoir (1). Le voici : Deux personnages du comité de la marine, les sieurs Malouet et Vaudreuil, de concert avec M. de la Luzerne, ministre, M. Hector, commandant du port, et M. Albert de Rioms, commandant l'escadre, cherchent à vexer les gens de mer de la classe subalterne, en les éloignant des places d'officiers. On a fait circuler parmi les équipages des extraits du projet du nouveau code maritime sur l'avancement de la marine. Les matelots voyant qu'ils n'avoient plus à espérer, en faisant la guerre, que des blessures de la part de l'ennemi, et des coups et des mépris de celle de leurs officiers, se sont entièrement découragés. Cependant, comme ils sont bons patriotes, il n'a fallu que des promesses pour les faire rentrer dans le devoir. Les pilotes, si maltraités jusqu'à présent, viennent de présenter à l'assemblée nationale une adresse dans faquelle ils demandent: 1°. Que les pilotes entretenus et non entretenus, qui sont reçus capitaines, et qui ont commandé, soit pour le roi, soit pour le commerce, obtiennent de suite la qualité et le traitement d'officier. 2°. Que les pilotes qui ne seront pas dans le même cas ayent une chambre, la table des officiers, la préséance sur les maîtres d'équipage et capitaines d'armes, et un traitement proportionné à l'impo:t nce de leurs fonctions. 3°. Que les seconds et aide- pilotes ayent des empla (1) L'ordre est rétabli, si l'on en croit une lettre du sieur Guignard, et on le doit à la prudente retraite de M. Albert de Rioms. B 2 ( 68 ) cemens clairs et entourés de toile, le même traitement Ces demandes sont de la plus grande justice; il est Nouvelle dénonciation du comité de constitution. De tous les comités de l'assemblée nationale; 'celui de constitution est le seul dont les membres ne changent jamais. Ils sont comme les ministres qui, quoique conaus par leur ineptie et leur profonde corruption, n'en ont pas moins le talent de se maintenir en place. Toujours occupés du projet de reculer, ou plutôt de faire manquer la sublime institution des jurés, ils viennent de surprendre un décret par lequel les juges de district sont autorisés provisoirement à juger tous les procès criminels. « Les jurés, a dit M. Thouret, ont besoin d'être dirigés, et il faut avoir le temps de fixer par un réglement l'étendue de leurs fonctions ». Ce décret funeste présente un plan de contrerévolution tout prêt pour les agens du pouvoir exécutif. Voilà la vie, la fortune des citoyens livrées à l'arbitraire des juges, qui pourront tout à leur aise se défaire à petit bruit des plus ardens défenseurs de la liberté. La conduite du châtelet et de la très grande majorité des tribunaux du royaume, doit ouvrir les yeux à tous les Français sur la réalité de nos craintes. Qu'ont-ils fait autre chose depuis le commencement de la révolution, que de poursuivre, que de ruiner de fond en comble tous ceux qui s'en sont déclarés les partisans, et de favoriser au contraire de tout leur pouvoir ceux qui s'en sont montrés les ennemis les plus acharnés ? |