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Concile d'Affrique, qui avoit défendu que les Clercs ne fuffent reçus dans les Monaftéres, ce qui, fans doute, ne doit être entendu que des Eccléfiaftiques qui quittoient leur miniftére fans le congé de l'Evêque. Car dans les Vies des Peres du Défert on voit un grand nombre de Saints folitaires, qui avant d'embraffer la vie Monaftique étoient engagés dans le Clergé, & même quelquefois dans les Ordres facrés.

Le Concile tenu à Angers l'an 453, renouvelle ou plutôt ordonne l'exécution du Canon du Concile de Calcedoine (f).

legeris commend a memoria, & ibi etiam invenies de folis Clericis fuiffe ftatutum, non etiam de laicis ut undecunque venientes non recipiantur in monafterium, non quia monafterii facta mentio eft,fed quia fic inftitutum eft ut Clericum alienum nemo fufcipiat, (Auguft. Epist, 64, ad Quintilinum. alit. 295).

Le Canon dont parle S. Auguftin eft le 38 du Concile tenu à Hyppone l'an 393. On trouve la même difcipline dans le Canon 47 du troifié, me Concile de Carthage de l'an 397.

(f) Clerici quoque qui relicto clero fe ad sacularem miluiam ad laicas contulerint, non injufte ab Ecclefia quam reliquerunt amoventur. Concil, Andeg, can. 5. Le premier Canon du même Concile porte, Clericis non liceat de loco ad alium fine Epifcopi permissione tranfire,

Le Concile de Tours de l'an 462, excommunie tous les Clercs fans diftinction, qui quittent leurs fonctions pour embraffer la milice, ou retourner à la vie des laïques, & tous ceux qui abandonnent leurs Eglifes fans permiffion de leur Evêque (g).

Le lien qui unit le Clerc à fon Evêque, & le Bénéficier à fon Eglise étoit un des motifs qui dans les premiers fiécles faifoit défendre aux Évêques d'afpirer à un plus grand Siége, & aux Eccléfiaftiques inférieurs de paffer d'un Diocèfe à un autre par légéreté ou par ambition.

Sinefius (h) dans une lettre au Pa

(3) Si quis verò Clericus relicto offi'ii fui munere, laïcam voluerit agere vitam, vel se militia tradiderit; excommunicationis poenâ feriatur. Concil. Turon. an. 462. can 7.

Le Canon 11. porte, Si quis Clericus abfque Epifcopi fui permiffâ derelictâ Ecclefiâ fuâ ́ad alium fe transferre voluerit locum ; alienus à com◄ munione habeatur. Voyez le Concile d'Arles, can 21. le Concile de Laodicée, can. 42. le Concile d'Autriche de l'an 341. la lettre de S. Jerône à Nepotien.

(b) Hi certam nullam fedem habere volunt qui quam habebant anteà reliquerunt, non calamitate expulfi, fed fponte locum mutantes honoribus porro fruuntur, eo vagantes, ubi majus compendium eft; mihi verò Reverende Pater, ita videbitur oportere iis qui fuas Ecclefias deferue

II.

miers fiéclesles

triarche Théophile, eft d'avis qu'on les prive de la communion, par-tout où il fe rencontreront; afin que par cette falutaire rigueur on les oblige à retourner à leurs Eglifes. Il en excepte ceux qui avoient trouvé des obftacles inviolables dans la résistance opiniâtre de leurs peuples, & céux dont les Eglifes étoient ruïnées..

Un Eccléfiaftique qui avoit obtenu Dans les pre- des lettres formées de fon Evêque, Eccléfiaftiques foit fous prétexte d'aller vifiter les SS. paffoient quel- lieux, ou pour quelque affaire temquefois d'un Diocèfe à un porelle, étoit affuré d'être reçu avec honneur & diftinction dans toutes les Eglifes du monde non-feulement d'être admis à la communion des Fi déles, mais dans le Clergé, felon le rang qu'il occupoit dans la Clericature. Par-tout on exerçoit à fon égard l'hofpitalité. On lui déféroit même les honneurs dans l'Eglife, on l'invitoit

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runt omni Ecclefia interdici, & priufquam illuc redeuntes fe receperint neminem eos ad altaré admittere, neque ad primas fedes invitare, fed vulgares illos in plebeiis fubfelliis relinquere, cum in Ecclefiam irruperint. Cito enim referent fe, ubi de honore periclitati fuerint, quem capere ubivis malunt, quam ibi ubi convenit, malunt autem illic faltem quam nufquam omnino percipere (Sinefius Epiftol. 67. ad Theophil Alexandrinum).

à parler au peuple (i); s'il avoit du talent, & qu'il fût gouté, on l'engageoit quelquefois à demeurer dans cette Eglife, & à s'y fixer au préjudice de ce qu'il devoit à l'Eglife pour laquelle il avoit été ordonné.

On s'apperçut bientôt que la conduite de ces Evêques, qui pour fe procurer de bons Sujets attiroient ceux des autres Diocèfes, ou les retenoient lorfqu'ils yétoient venus d'eux-mêmes, n'étoit propre qu'à altérer la charité & à troubler l'ordre de la police de l'Eglife. C'eft pourquoi le Concile de Sardique défend aux Evêques d'ordonner les Clercs des autres Evêques (k). Le troifiéme Concile de Carthage défend pareillement de retenir ou de promouvoir les Clercs d'un autre Diocèfe (1).

(i) Epifcopi vel Presbyteri, fi caufa vifitanda Ecclefia ad alterius Ecclefiam venerint, in gradu fuo fufcipiantur, & tam ad verbum faciendum quam ad oblationem confecrandam invitentur, Concil. Carthag. iv. can. 33.

(k) Nulli Epifcopo liceat alterius civitatis. bominem Ecclefiafticum follicitare & in fuis Par rochiis ordinare Cl.ricum. Quicumque ex aliena Parochia voluerit alienum miniftrum, fine confenfu Epicopi ipfius, & fine voluntate Ordinare, non fit rata ordinatio. Conc. Sardic, can. 18 & 19. (1) Ut alienum Clericum, nifi concedente ejus

aux Evêques

III. Cette loi devint générale dans l'E Il fut défenda glife. Ut de aliena Ecclefiâ ordinare de retenir & Clericum nullus præfumat: dit le Pape de promouvoir Sirice (Ep. 4). L'Evêque avoit donc aute Diocèfe. un droit acquis fur le Sujet qu'il avoit

les Clercs d'un

admis dans le Clergé, quoiqu'il fût né & qu'il eût été baptifé dans un autre Diocèfe. Car alors, & pendant une longue fuite de fiécles, ni la naiffance, ni le baptême n'affectoit pas les Sujets à un Diocèfe. Il n'y avoit que l'Ordination qui les y attachât. Origene, S. Jerôme, Paulinien, S. Paulin, S. Martin, Pinien, S. Augustin, & tant d'autres en font d'illuftres exemples.

Un Clerc ne pouvoit donc, fans l'agrément de l'Evêque qui lui avoit impofé les mains, quitter l'emploi que ce même Evêque lui avoit confié, pour en accepter un autre dans un Diocèfe étranger. Il le pouvoit encore moins, pour en accepter un autre dans le même Diocèfe; parce qu'alors l'Evêque étoit le feul qui difposât de tous les emplois de fon Diocèfe, quoique de concert avec fon Clergé.

Epifcopo, nemo audeat vel retinere vel promovere in Ecclefia fibi creditâ. Clericorum autem nomen etiam lectores & Þfalmista, é ofliarsi retinent. III. Concil. Carthag, can. 21.

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