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» devant l'hiftoire du genre humain. Obfer » vez la ruine de tous les peuples; étudiez les fignes effrayans, qui l'ont annoncée ; comparez-les à ceux qui fe manifestent au "milieu de vous, & par une prompte con» version ou un opiniâtre endurciffement dans » vos impiétés, optez entre votre falut & votre perte. n

Georgii Pray Epiftola ad Benedictum Cetto e piis fcholis; in quâ 'novæ hujus in rebus Sinicis impofturæ deteguntur. Accedit hif toria controverfiarum de ritibus Sinicis ab earum origine ad finem compendio deducta. A Peft & à Cafsovie, 1789, vol. in-8vo. de 251 pag.

T

ANDIS que tout ce qu'il y a de Jéfui. tes ou d'ex-Jéfuites dans le monde s'oc cupe de la caufe des autres Religieux, travaille à défendre avec leur honorable réputation, la légalité & la fainteté de leur état, contre l'impiété & l'avidité d'un fiecle calomniateur & deftructeur : par un retour bien peu digne de leur vocation, l'on trouve un bon nombre de Religieux acharnés contre ces charitables apologiftes, & leur rendant le mal pour le bien (a). Nous avons vu encore tout récemment

(a) Cela me rappelle une espece de Catéchifme, c'eft-à-dire un petit éclairciffemént par demandes & par réponfes qui a paru vers 1762, lors de l deftruction des Jéfuites en France. On y lifoit

*

I Nov.

I Juin

1792, P.

179.

récemment deux cénobites entrer dans cette très-peu glorieuse carriere *. Voici un Pere des Ecoles-Pies, difciple indocile de S. Jofeph de 1791, p. Calafance, qui defcend dans la même arene. 348. Et quelles armes apporte-t-il? De vieilles pieces ufées & rouillées, dont le plus mince favant n'oferoit point faire ufage dans une dif pute tant foit peu publique. Ce font les Rits Chinois que le R. P. reffufcite pour en faire la matiere de fes injurieufes diatribes. Quand il feroit vrai que les Jéfuites auroient prévariqué en cette matiere, il y auroit peu de générofité à remuer par des reproches pofthumes les reftes d'un cadavre enterré depuis 19 ans; & la charité qui ne pense pas au mal, qui ne fe réjouit pas de l'iniquité, gitat ma& ne prend plaifir qu'au triomphe de la lum, non vérité, ne fe chargeroit certainement pas de gaudet fu cette lâche befogne.

Non co

per ini

quitate,

Quoi qu'il en foit, dans la premiere dia- congaudet tribe du P. Cetto fon critique avoit décou- autem vcvert 218 impoftures; dans la prétendue Apo- ritati. logie du même écrivain, il en a découvert, 1 Cor. 13. dit-il, au moins 300, dont il expofe les plus faillantes. Il démontre que dès le moment que le décret de Clément XI fut connu, tous les Jéfuites s'y foumirent avec empreffement, fans aucune tergiverfation, modification, ni exception, quoique le décret ne décidât rien

entr'autres chofes, ce qui fuit. D. D'où vient que tant de Religieux se réjouissent de la deftruction des Jefuites? R. C'est qu'ils efperent que ce sera bientot leur tour. Réponse qui n'eft vraie qu'à l'égard de ceux dont nous parlons ici.

Tome 11.

fur la nature de ces cérémonies, mais en portat précisément l'interdiction. (a)

99

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(a),, Rome, dit l'abbé Berault, avoit parfaitement connu que fa propre autorité pouvoit bien ,, porter une défenfe abfolue, mais non pas prononcer abfolument & doctrinalement fur le fond même des points conteftés. La question rouloit, non pas fur des faits dogmatiques, ou fur le fens des écrits d'un théologien dont fes juges naturels entendiffent la langue; mais fur un point d'hiftoire, ou plutôt de conjecture, fur l'efprit dans lequel des peuples éloignés de quatre ,, cinq mille lieues pratiquoient leurs cérémonies, & fur quelques mots dont le fens étoit inconnu à ceux qui avoient à prononcer : on ne pouvoit tirer ces lumieres que du fond de l'Afie, par le ,, moyen des miffionnaires qui avoient blanchi dans ,, ces contrées; & ces miffionnaires, partagés de fentiment, autant que d'inclination & d'intérêts, demandoient eux-mêmes les lumieres & les décifions de Rome. C'eft pourquoi le St.-Siege apof,, tolique, autant gouverné par l'efprit de fageffe ,, que par l'efprit de vérité, s'eft borné à régler le. point de police, comme étant maître de la dif,, cipline; fans toucher au fond de la queftion, où il ne pouvoit pénétrer. Au reste, la fuppreffion des cérémonies, quoiqu'elle pût nuire au progrès de l'Evangile, fut ordonnée avec beaucoup de fagefle. Le moindre fujet de douter fi elles étoient idolatri,, ques, l'animofité que le partage de fentiment au,, gmentoit de jour en jour parmi les miffionnaires, les qualifications de fauteurs de l'idolâtrie & d'adulateurs des rois idolâtres, les infideles témoins de ces divifions fcandaleufes, & le chriftianisme livré à leurs dérifions: c'étoit-là fans contredit le plus grand dommage qu'il pût fouffrir; & ,, pour y mettre fin, il n'y avoit point de confidérations fur lefquelles on ne dût paffer. »

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22

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Qu'est-ce qu'une Nation, un Corps poli tique, un Etat? Où l'on prouve, d'après les principes & l'expérience des fiecles qu'une feule génération ne doit pas ufurper ces noms & s'en prévaloir pour tout bouleverfer & pour tout détruire fans aucun égard pour la poftérité. A Paris, chez les marchands de nouveautés, 112 pag. in-8vo.

Sc

I on pouvoit appeller nation le peuple confidéré à telle maniere de penfer ou d'agir, d'une feule nation on en feroit dix en très-peu de tems, fur-tout fi les avocats & les harangueurs trouvent le moyen de s'en emparer. Ainfi la nation de 1790 déféra tout ce qu'a fait la nation de 1780, & celle de 1800 rétablira ce qu'avoit détruit la nation de 1790 ; & l'on ne verra qu'une fucceffion continuelle de nations fur le même fol, dans le même empire, & dans la même fuite de générations. Mais comme cette multiplication de nations heurte défagréablement les idées & les noms reçus, il en faut conclure que les opérations éphémeres d'un peuple égaré ne peuvent pas être confidérées comme celles d'une nation permanente & ftable, & qu'ainfi tout ce qui fe fait actuellement en France, n'eft pas l'ouvrage de la nation. C'est ce que l'auteur de cette brochure prouve par toutes les raifons qui peuvent produire une pleine conviction.... Il eft vrai encore que les excès d'une nation croiffent quelquefois à un

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tel degré, qu'elle ceffe d'être nation; que felon l'expreflion de l'Ecriture-Sainte, elle n'eft plus un peuple, mais un non nation, mais une tourbe d'individus insensés & foux (a). Mais fans doute que les François ne font pas arrivés encore à ce point de subversion, qui exigeroit une réforme ou une addition dans la grammaire, pour pouvoir les nommer. Et fi par malheur le cas exiitoit, il y a tout espoir qu'ils rentreront dans un état de chofes, où cet embarras d'une dénomination jufte, n'exiftera plus.

Coup d'œil oder Blick auf den congrefs, der im jahr 1786 von den vier abgeordneten der vier metropoliten Deutschlands zu ems gehalten wurde. Coup-d'œil fur le Congrès d'Ems &c, traduit du françois en allemand, par Henri Chriftian, chanoine à Freyfingen. A Duffeldorff, chez Pierre Kauffmann, 1791, vol. in-12. d'environ 500 pag.

N

Tous avons annoncé en fon tems les deux premiers volumes de cette traduc. * 15 Juill. tion *, dont le premier contient diverses pie

1789, P.

245.

(a) Et ce qu'il y a de bien plus extraordinaire encore, eft que c'eft précisément par ces fortes de tourbes qu'on ne fait plus comment nommer, que fe font les révolutions, conformément aux décrets de la juftice & de la fageffe de Dieu. Ego provocabo eos in eo qui non eft populus, & in gente stultà irritabo illos. Deut. 32. Ego ad amulationem vos adducam in non gentem ; in gentem infipientem, in iram vos mittam. Rom. 10.

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