de leurs miniftres, la fortune fcandaleufe des traitans & des agioteurs, le luxe effroyable de Paris, ont entraîné progreffivement la perte des mœurs & le débordement des vices. 99 Les principes de la morale ont disparu, d'abord parmi les grands & les riches: ils fe font affoiblis enfuite, de proche en proche, dans toutes les claffes de la fociété : & lorfque l'irréligion put lever impunément ,, la tête, l'efprit d'infubordination ne tarda. ,, pas à fe faire fentir.

Qui méprise fon Dieu, n'eftime pas fon roi.

,, Les liens de l'obéiffance une fois relâchés, ,, tous les devoirs du citoyen furent mis en " problême, & tous les moyens d'infurrection ,, en pratique. 99

A la page 57, on trouve ce paffage fur M. Necker.,, Oh! pour cette fois, Necker » le banquier, Necker le calvinifte, Necker "le littérateur, le philofophe, le miniftre » par excellence fe rendit maître de tout.... " On fait comment une feconde chute, plus » défespérante cent fois pour lui que la pre» miere, l'a rendu le jouet de l'affemblée & la fable de l'univers.

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Peccat ad extremum ridendus, & ilia ducit. Ailleurs, on lit ces vers de Racine, tirés de fon Poëme fur la Religion, chant 1. Peuples, rois, vous mourrez : & vous villes auffi : Là git Lacédémone: Athenes fut ici. Quels cadavres épars, dans la France déferte! Eh! que vois-je par-tout? La terre n'est couverte Que de palais détruits, de trônes renversés, Que de lauriers flétris, que de fceptres brifés!

Inftitutionum juris naturalis & ecclefiaftici pu.. blici, libri quinque; auctore Jacobo Zallinger, S. Theologiæ doctore, & in Lyceo Catholico Auguftano ad S. Salvatorem SS. Canonum profeffore publico ordinario. Ausbourg, chez Rieger, 1784 *, gros vol. in-8vo, de 866 pag,

ous les ouvrages de M. Zallinger font marqués au coin de la fageffe, de l'érudition, d'un raifonnement exact & vigoureux; ils font écrits d'une maniere méthodique & judicieusement déduite, d'un style clair, fimple, afforti à la chofe, d'une latinité auffi éloignée de l'affectation que du ftyle négligé ou barbare. Mais fes écrits fur la jurifprudence font particuliérement précieux dans un tems où les notions en cette matiere font fondamentalement interverties, où regne ce caractere de perverfion dont parle le Prophete, qui s'attache formellement à la juftice, en altere les

Si j'annonce un peu tard quelques bons ouvrages publiés dans la Germanie, c'eft que ma correfpondance avec ce pays, gênée par les circonftances, ne me les a pas fait connoître plutôt. Du refte, ces annonces rétrogrades ne feront pas en grand nombre, l'Allemagne, fi on excepte quelques contrées, ne produifant plus guere des fruits de ce genre: Spinas & tribulos germinabit, tel eft fon parpage.

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regles & en profcrit les droits. On ne fait ce Mutavequ'on doit admirer de préférence, ou l'éten- runt jus, due ou la fureté des vues de l'auteur. Il eft dissipavedifficile de mieux faifir les principes d'où dé. runt fædus femcoule la félicité publique, & où les erreurs du tems viennent s'échouer, comme les flots de piternum. la mer en convulfion contre un groupe de 1 Sept. rochers antiques & folidement unis. C'eft-là 1790, p. qu'on trouve des jugemens auffi fenfés qu'im- 71.15 partiaux & tranquillement raifonnés fur les for. Octob. mes diverfes de gouvernement, fur leurs avan- 1791, P. tages & leurs détrimens, fur les droits des 253 fouverains & des peuples, fur les opérations légitimes ainfi que fur les extravagances & les crimes de la politique humaine. Mais ce qui occupe particuliérement l'auteur, & ce qui fait le grand but de l'ouvrage, eft auffi ce qu'il traite avec le plus de foin & de maniere à former un résultat décifif, l'union du droit naturel & du droit eccléfiaftique.

Quelques traités en forme d'appendix font joints à celui-ci. Le premier contient les principes & les fources de la fcience du droit (j'en ai parlé dans le Journ. du 15 Octobre 1791, p. 253). L'autre renferme des difcuffions chronologiques, relatives à l'hiftoire & à la difcipline de l'Eglife, & a pour titre Inftitutionum juris ecclefiaftici publici & privati liber fubfidiarius fecundus, qui eft chronographicus. Ausbourg, chez Rieger, 1791, in-8vo. Un troifieme contient Inftitutiones juris ecclefiaftici maximè privati, ordine Decretalium. Ausbourg, 1792. in-8vo. Un quatrieme a pour titre De ufu & fyftematicâ deduc

tione juris naturalis & juris ecclefiaftici publici commentariolum, Ausbourg, 1784. in-8vo., où l'on apprécie au jufte ce que la nature & la raison peuvent contribuer à la bonne déduction du droit eccléfiaftique, & ce que l'on doit craindre dé l'inquiete & mobile raison abandonnée à elle-même. Il y a des vues vaftes & fermes fur une multitude d'objets habilement rapprochés & réunis sous un aspect fimple. On y trouve entre autres 15 Mars une réfutation du Richérifme fondée unique1791, p. ment fur des raisons naturelles & dérivées de 409 & l'idée même d'une fociété telle qu'eft celle fuive de l'Eglife catholique.

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Le Guide du Catholique pendant le fchif me, ou les adieux d'un curé déplacé à Jes paroiffiens. A Paris, chez Pichard, 1792, brochure de 40 pages.

IEN de plus inftructif, de plus folide, de

Rplus clair que ce petit ouvrage. C'eft le

fruit du zele & des lumieres d'un vénérable pafteur que la perfecution oblige de s'éloigner de fon troupeau. Après avoir raffemblé dans peu de pages tout ce qu'il importe de favoir fur les principes conftitutifs de l'Eglife de J. C., & fur les caracteres auxquels on doit la reconnoître, il répond victorieufement aux fophifmes rebattus des novateurs; il oppofe fa doctrine, puifée dans les fources de la foi, aux décrets qui compofent le code monftrueux connu fous le nom de conftitution civile du

clergé; il fait voir que les loix nouvelles attaquent l'Eglife dans fes dogmes comme dans fa difcipline; fes réponses aux futiles objections des partifans du culte constitutionnel, font précises, courtes, & à la portée du commun des fideles. L'auteur finit par tracer le plan de conduite qu'exigent les circonstances. Les perfonnes pieufes & aifées ne fauroient trop répandre, fur-tout dans les campagnes, cet excellent manuel du Catholique, pour éclairer le peuple.

Lettre d'un curé non-affermenté, réfugié aux Pays-Bas pendant la perfécution de France, à fes paroiffiens reftés catholiques.

NETTE lettre contenant des points de vue

Cimportans relativement au fchifme de Fran

ce, & des principes de direction pour les fideles, j'ai cru devoir la tranfcrire en entier. Le langage en eft d'ailleurs fi chrétien, fi apoftolique, qu'indépendamment de la lumiere qu'il porte dans les esprits, il ne peut que concilier & intéreffer les cœurs.

» Je ne vous perds pas de vue un feul inftant, mes chers paroiffiens; & fi je me réjouis tous les jours dans le Seigneur de votre fidélité envers lui & du ferme attachement que vous témoignez à l'unité de fon Eglife, combien auffi je m'afflige fouvent en fa préfence au fouvenir des maux qui vous accablent & des périls qui environnent la fimplicité de votre foi! Hélas! je crains toujours que les