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en pleine activité chez nous. Nous avons publié des vues neuves sur l'application de la gymnastique à l'orthopédic; M. D. les a empruntées dans nos écrits, sans les citer; mais nous n'avons jamais pensé, avec M. D., que l'inégalité de forces entre les muscles des deux gouttières vertébrales fût une cause de difformités de l'épine, et un des motifs de l'utilité de la gymnastique. En lisant plus attentivement, il aurait trouvé dans la même source des argumens solides pour se préserver de cette erreur.

Nous regrettons aussi que M. D. nous ait mis dans la nécessité de le traiter ainsi : mais, d'un côté, notre réclamation était juste : M. D. avait fait usage de quelques-unes de nos idées publiées, sans les rapporter à leur origine: d'un autre côté, il était fort peu fondé à nous objecter que d'autres s'étaient occupés avant nous du même objet : nous n'avons jamais mérité le reproche de plagiat; et nous avons publié hautement que avions pris chez. Clias, chez Amoros, tout ce que nous avions trouvé d'applicable, mais que nous avions été conduits à la nécessité d'inventer, pour remplir certaines indications, spéciales.

Agréez, Monsieur et très-honoré confrère, l'assurance de mes sentimens distingués. DELPECH.

Projet de réglement des Hôpitaux,

Le conseil général des hôpitaux avait arrêté, il y a un an environ, un projet de réglement pour le service médical de ces établissemens. Avant de le soumettre à la sanction ministérielle, il avait cru, avec raison, devoir consulter les médecins des hôpitaux comme étant sans doute meilleurs juges que qui que ce soit dans une semblahle cause. Eh bien, nous venons de voir le nouveau projet émané de la commission depuis les observations judicieuses des médecins des hôpitaux, et nous avons vu que ce projet était exactement le même que l'ancien et conservait la ridicule institution des médecins agrégés, contre laquelle le rapport des médecins s'était elevé avec tant de raison.

NOTICES BIBLIOGRAPHIQUES.

Mémoire sur l'emploi des bains iodurés dans les maladies scrofuleuses; par J. G. A. LUGOL, médecin de l'hôpital SaintLouis. Brochure in-8°. Paris, 1830; chez Baillière.

La Revue ayant publié une analyse détaillée de ce mémoire dans les procès-verbaux de l'Académie des sciences (1), devant laquelle M. Lugol avait lu son travail, il serait superflu d'entrer dans de nouveaux développemens à cet égard.

Nous nous bornerons donc à quelques remarques, non sur le fond, mais sur la forme même de ce mémoire.

On se rappelle sans doute la critiquc un peu sévère, mais juste, que' nous avons insérée dans ce journal (2), sur une première brochure de M. Lugol relative au même sujet. Nous éprouvons, en ce moment, un véritable sentiment de peine, en voyant combien peu M. Lugol a profité des conseils qu'on lui donnait dans cet article, combien son ton et son langage ont été changés.

peu

Ainsi c'est en vain que M. Coindet a fort heureusement appliqué l'iode et ses préparations au traitement des scrofules, dont il assure avoir guéri un nombre considérable; en vain M. Baron, médecin anglais, a publié en 1825, un gros volume in-8°, pour faire connaître les nombreux succès qu'il à obtenus de cette médication; en vain plus de quarante auteurs, MM. Baup, Gimelle, Kolley, Sablairolles, Baron, Benaben, Zink, Brera, Bayle, Delisser, Goëden, Locher-Balber, Henning, Gairdner, Biet, Buisson, Formey, Callaway, etc., etc., ont publié avant M. Lugol une foule de mémoires et d'observations; en vain depuis dix ans tous les journaux de médecine retentissent du bruit que font ces travaux; en vain on a fait sentir au médecin de l'hôpital Saint-Louis toute l'inconvenance, la maladresse, pour ne pas dire plus, de s'attribuer la découverte de M. Coindet! Eh bien! malgré tout cela, M. Lugol, continuant à passer sous silence les nombreux travaux publiés sur ce sujet, a le courage de parler encore de son nouveau moyen de guérir les scrophules, de se prôner lui

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même en termes emphatiques dans les annonces des journaux politiques, de se donner pour inventeur devant la première société savante de France, de briguer à ce titre les récompenses qu'elle décerne aux nouvelles découvertes. Il ne craint pas même d'envoyer sa brochure aux journaux de médecine qui ont déjà dénoncé au public une tactique si peu honorable; tant il fait peu de cas de l'opinion publiqué. Cela étant, que ne nous resterait-il pas à dire sur les motits d'un semblable procédé, sur son influence morale, non-seulement relativement à M. Lugol, mais même à la profession toute entière? Que si imitant tous les véritables svans, et mu par le désir d'être utile à ses semblables, M. Lugol avait commencé par rendre à chaeun ce qui lui appartenait, par faire connaître les travaux de ses devanciers sur un sujet maintenant bien connu, quoiqu'il n'ait rien trouvé de neuf sur ce mode de traitement des scrofules (1), que ses essais cliniques aient seulement ajouté un assez grand nombre de succès à des succès déjà très-nombreux, il eût été bien agréable pour nous de classer M. Lugol parmi ces médecins amis zélés de la science, qui profitent de leur position dans les hôpitaux pour concourir aux progrès de la médecine.

(B. J.) Collection de mémoires pour servir à l'histoire du règne végétal; par M. A. Py. de CANDOLLE. Cinquième mémoire sur la famille des ombellifères, avec 19 planches. Paris, chez Treuttel et Würtz. Prix, 15 fr.

Quoique essentiellement vouée à la médecine pratique, la Revue médicale se fait un plaisir de recommander à ceux de ses lecteurs qui cultivent la botanique, lalecture de ce nouveau mémoire de M. de Candolle. Ils y retrouveront le même talent d'observation, la même sagacité et le même intérêt que nous offrent les nombreux ouvrages de ce savant naturaliste.

1

Après une revue historique de la classification, l'auteur entre dans quelques détails d'anatomie végétale sur la structure des ombellifères; il traite ensuite de la nomenclature et des divers genres de cette famille. Le travail est terminé par dix-neuf planches fort bien exécutées.

(B.)

(1) Tout ce qu'il y a de nouveau dans les travaux de M. Lugo}, c'est l'idée d'employer l'iode en bain, mode d'administration qui peut avoir ses avantages,

Le Rédacteur principal, gérant,
BAYLE.

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Leçons de M. le docteur BIETT et de M. le professeur ALIBERT (mai et juin 1830),

Recueillies par M. GIBERT.

1. CLINIQUE DE M. BIETT (1). (20 et 27 mai, 3 juin.) -1° Chlorure de soufre. Ce topique énergique (sous forme de pommade, ayant l'axonge pour excipient) est actuellement essayé dans les salles de M. Biett, sur diverses affections cutanées rebelles et notamment dans le psoriasis inveterata (dartre squamm. lichénoïde de M. Alib.) 2o Lichen. Plusieurs malades, offrant diverses formes de cette éruption papuleuse, sont soumis à l'examen des élèves. L'un d'eux, exerçant la profession de bourrelier, à la suite d'une gale qui fut traitée et guérie, fut atteint d'un lichen des mains qui résista fort long-temps à l'emploi des émolliens; cette résistance engagea à re

(1) On sait que ce praticien distingué emploie dans l'étude des maladies de la peau la classification et la nomenclature des auteurs anglais Willan et Bateman. (Voy. Bateman, Abrégé prat., trad. Bertrand. Paris, 1820.)

Juin 1830. Tome II.

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courir (après la chute des phénomènes inflammatoires) à l'emploi d'une pommade avec le proto-nitrate de mercure, qui hata beaucoup la résolution des papules. - Un autre individu, cordonnier, et dont la maladie s'explique facilement par la saleté de la profession qu'il exerce, par les habitudes malpropres au milieu desquelles il vit, la couleur terne et comme flétrie des tégumens (sorte d'aspect très-ordinaire aux individus sujets aux éruptions papuleuses), a les mains affectées d'une manière analogue au précédent; mais chez lui c'est le lichen agrius qu'on observe. Cette espèce est caractérisée par une excoriation superficielle des papules (petits boutons secs et solides), qui fournissent alors une humeur séreuse et ténue, plus ou moins abondante; fréquemment cette forme siége à la face et peut donner lieu à diverses méprises. Des pustules (boutons purulens) se développent quelquefois accidentellement dans les régions enflammées; mais c'est là une éruption fortuite, et non pas, comme le disait Willan, une conversion réelle du lichen en impetigo.-Chez un homme, marin de profession, et, comme tel, menant une vie un peu irrégulière, ce lichen agrius de la face a montré une grande tenacité. Traitée une première fois par les purgatifs, l'éruption papuleuse se dissipa, mais au bout d'un certain temps, une rechute cut lieu. Nouveau traitement par les sulfureux à l'intérieur (eau d'Enghien) et à l'extérieur (bains et fumigations sulfureuses), après la chute des accidens inflammatoires; époque qu'il faut toujours attendre, sans quoi ces moyens actifs seraient plus nuisibles qu'utiles. La guérison est encore obtenue. Seconde rechute. Méthode préparatoire (régime, boissons délayantes, laxatifs), puis traitement plus actif que les précédens; solution d'arseniate

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