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dans la science, sont incompatibles avec les lois physiques qui agissent constamment de la même manière. Nous ne saurions reconnaître de cristaux déformés, de cristaux oblitérés. Une bonne théorie doit prévoir tous les cas et les faire entrer dans l'énoncé d'un petit nombre de lois très-simples et qui ne peuvent admettre d'exception.

Nous ne pourrions non plus suivre les naturalistes qui disent: « Les cristaux naturels ne doivent pas • être confondus avec de simples formes; on doit y « voir des êtres naturels doués d'une structure intérieure et de propriétés physiques variées. »

Un cristal est un assemblage de molécules qui se sont groupées suivant les lois de l'attraction et de l'affinité. Le mot être entraîne l'idée d'individualité, mais on sait que si on frappe doucement sur un rhomboèdre de calcaire, on obtient un grand nombre de petits rhomboèdres tout aussi complets que celui qu'on a divisé et tous doués des mêmes propriétés. Il s'en suivrait qu'un individu serait composé d'une foule d'individus, ce qui n'est pas clair.

LOIS DE LA CRISTALLISATION.

Toute cristallisation commence par un tétraèdre. Les solides octaèdre et hexaèdre résultent de la substitution des centres de gravité des éléments du tétraèdre (arêtes, surfaces) aux sommets de ce solide. Il y a six systèmes de cristallisation.

Tout tétraèdre appartient à l'un des six systèmes de cristallisation.

Les modifications des solides résultent de l'action réciproque des centres de gravité des arêtes, des surfaces et du tétraèdre les uns sur les autres.

Les modifications des solides sur les arêtes ou sur les sommets reconnaissent une même cause.

Tous les systèmes sont soumis aux mêmes lois de cristallisation, sans que le système régulier puisse faire exception.

Il ne peut y avoir de cristaux déformés ni oblitérés. Les groupements des cristaux doivent être étudiés en tenant compte de la forme et des positions respectives des tétraèdres qui ont donné lieu à la formation des solides groupés.

Les hémitropies sont dues à deux tétraèdres placés symétriquement, qui ont le même centre de gravité et qui ont subi des modifications.

La séance est levée à 5 heures.

Le Président, DE LA PRAIRIE.

Le Secrétaire, l'abbé Pécheur.

DE LA

SOCIÉTÉ ARCHEOLOGIQUE

HISTORIQUE ET SCIENTIFIQUE

DE SOISSONS.

TROISIÈME SÉANCE

Lundi 1° Mars 1875.

Présidence de M. DE LA PRAIRIE.

Le procès-verbal de la dernière séance est lu et adopté.

OUVRAGES OFFERTS ET DÉPOSÉS.

1° Bulletin de l'Académie d'Arras, 2" série, t. 6. 2o Annales de la Société d'agriculture, science et arts du Puy, t 30 et 31, 1869, 1870 et 1871.

3° Bulletin de la Société académique de Brest, 2o série, t. 1, 1873-1874.

4o Société archéologique de Vervins, 1874, 2o livr., p. 97-143.

5o Mémoires de la Société philomatique de Verdun (Meuse), t. 8, no 8.

6o L'Investigateur, journal de la Société des sciences historiques, 40° année, décembre 1871.

CORRESPONDANCE.

La Société Linnéenne du Nord de la France, ayant son siége à Amiens, demande un échange de publications par une lettre du 15 février 1875. La Société décide que la proposition sera acceptée pour la deuxième série de ses bulletins seulement, et à la condition que la Société Linnéenne enverrait elle-même les deux volumes in-8", qu'elle a déjà publiés.

La Société française de numismatique et d'archéologie de Paris demande une continuation d'échange de publications; adopté.

COMMUNICATIONS ET TRAVAUX.

La compagnie désigne comme membres délégués à la prochaine réunion des Sociétés savantes des dépar tements MM. Choron, Watelet, Perin, Dupuy et Fossé d'Arcosse.

M. Branche revenant aux regrets exprimés dans la dernière séance par plusieurs membres, qu'on n'ait pas un catalogue des œuvres de Hoyer, est d'avis qu'on pourrait, par l'organe des journaux de la localité, prier ceux qui possédent des tableaux de ce peintre soissonnais de vouloir bien les signaler. On comblerait ainsi une lacune regrettable dans la biographie d'nn artiste qui n'est pas sans mérite.

Une discussion pleine d'intérêt s'étant engagée sur les colonnes en granit de l'église de Saint-Pierre-auParvis, discussion déjà commencée à la dernière séance,

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M. de la Prairie se charge d'étudier de nouveau la question de la provenance de ces colonnes que quelques personnes croient de l'époque gallo-romaine.

M. Piette donne lecture du travail qu'il a été chargé de formuler, en réponse aux questions adressées par M. le Ministre de l'Instruction publique et des Cultes sur la Société, son origine, ses progrès et ses travaux. Ce travail contenant l'histoire abrégée de la Société, on décide qu'il sera inséré intégralement dans le bulletin.

RÉPONSES

AUX QUESTIONS POSÉES PAR LA CIRCULAIRE DE M. LE MINISTRE DE L'INSTRUCTION PUBLIQUE, EN DATE DU 14 JANVIER 1875, RELATIVEMENT A LA SOCIÉTÉ ARCHÉOLOGIQUE, HISTORIQUE ET SCIENTIFIQUE DE SOISSONS.

I. Quelle est la date de la fondation de la Société ?

La Société archéologique, historique et scientifique de Soissons a été autorisée par décision ministérielle en date du 23 janvier 1847.

II.

Se rattache-t-elle à une société locale antérieure à 1789 ?

On peut la considérer comme la petite fille de l'ancienne Société littéraire qui s'organisa à Soissons, vers le milieu du XVIIe siècle, peu d'années après la création de l'Académie française, et que le cardinal d'Estrées, évêque de Laon, secondé par le célèbre avocat Patru, fit ériger en académie au mois de juin 1674.

Les lettres patentes portant la sanction royale, furent datées du camp devant Dôle; elles autorisaient

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