Page images
PDF
EPUB

POÉSIE. -- PATOIS LYONNAIS. 1

1

ANCIEN NOEL.

Qu'étay donc cela novela
Que dit maître Jean Capon?
Etay vray qu'una pucela
Vin d'acuchi d'un popon?
Que tot lo mondo s'appreta
Per vey lo novio venu :
Nos en seran de la feta,
Dussian no alla pi nu 5.

Qu'étay donc celo grans home
Que son bio commo de ray ?
Il an tous tray de corone;
Y en a un qu'est tot nay 4.
Grou Guillot, pren ta museta,
Et tay ton obois, Michi:
No denseran à la feta;
J'ay mon tambor per tochi.

Saint Joset prit se lunettes
Per avisa qui étet,

1 Ce noël pris sur une ancienne copie est dans l'ancien patois du bas peuple de Lyon, que l'on parle encore en plusieurs villages du département du Rhône. Il existe un grand nombre de chansons dans le même idiome, qui ne sont que des parodies de cette pièce et qui se chantaient sur le même air, bien connu à Lyon.

2 D'accoucher.

3 Pieds nus.

4 Tout noir.

[blocks in formation]
[blocks in formation]

A M. B.***, UN des rédactEURS DES ARCHIVES DU Rhône.

Lyon, le 27 juin 1830.

Monsieur, pendant les dernières élections, un de nos concitoyens, M. C....... en venant déposer son vole dans la salle de la bibliothèque de la ville, a eu l'extrême obligeance de me communiquer un exemplaire des poésies de Pétrarque qui m'a paru digne de fixer l'attention des bibliographes. Il a pour titre sur le recto du premier feuillet:

LE COSE VVLGARI

DI MESSER

FRANCESCO PETRARCHA.

et sur le verso du même feuillet:

SONETTI ET CANZONE

DI MESSER

FRANCESCO PETRARCHA

IN VITA

DI MADONNA LAVRA,

1 La rue.

2 Point d'endroit.

3 Réservoir, pièce d'eau.

4 Il alla s'y plonger.

Ce volume, petit in-8.o, imprimé en caractères italiques, a 176 feuillets non chiffrés, mais qui sont signés a-y. Les sonetti et canzone finissent sur le recto du 141. feuillet, au verso duquel on lit:

TRIOMPHI

DI MESSER

FRANCESCO

PETRARCHA.

Le dernier feuillet, c'est-à-dire le 176., ne contient sur le verso que les quatre derniers vers du TRIVMPHO DEL TEMPO. Quoique rien n'annonce ni la date, ni le lieu de l'impression, un des derniers propriétaires a écrit sur la garde du volume la note suivante : « Ce livre est » d'une impression très-rare et très-estimée; il est im

primé à Venise, en 1501, nelle case di Aldo romano, » et tolto con somma diligenza dallo scritto di mano » medesima del poeta avuto da Pietro Bembo, e da lui » é stato riveduto: questa edizione e una delle piu sti» mate; c'est-à-dire qu'elle a été faite sur le manuscrit » même du poète, et revue par Pierre Bembo. » Mais sur quoi s'est fondé l'auteur de cette note pour donner à l'édition dont il possédait un exemplaire, la date de 1501, et pour dire qu'elle sortait des dire qu'elle sortait des presses d'Aldo romano? La description que nous venons de donner de cet exemplaire ne se rapporte nullement avec celle que M. Renouard, dans ses Annales de l'imprimerie des Aldes, et M. Brunet, dans son Manuel de la librairie, ont faite de l'édition aldine de 1501. Suivant ces deux bibliographes, le Pétrarque publié par Alde, en 1501, a 177 feuillets signés A-z. Le dernier feuillet est blanc, à la vérité, mais il y a sur l'avant-dernier une souscription

qui n'existe nulle part dans l'exemplaire que nous avons sous les yeux. Suivant M. Brunet, les sonnets contre la cour de Rome doivent se trouver sur le 64. feuillet de l'édition aldine, tandis qu'on les trouve sur le 63. feuillet de la nôtre. Il nous paraît présumable que cette édition, tirée sur un papier collé et qui n'offre aucune marque particulière, est une de celles qui ont été faites à l'imitation de celles d'Alde par les imprimeurs de Lyon, qui, dès 1502, contrefaisaient les éditions du typographe vénitien, à mesure qu'elles étaient publiées. « Ils donnèrent successivement, dit M. Renouard, Virgile, Horace, Dante, Pétrarque, Juvénal et Perse, Martial, Lucain, Ovide, etc., etc. Ces éditions du même format, faites avec un italique assez joli, quoiqu'un peu lourd, étaient sans date et sans espèce de marque, mais on y copiait

Je possède une jolie petite édit. des poésies de Pétrarque, In Venetia, appresso Pietro Dehuchino, 1580, in-52, de 334 pag. non compris 6 feuillets de table et un 7.o et dernier feuillet, soit un carton, contenant les trois sonnets contre la cour de Rome, qui devaient se trouver à la page 119, où la lacune est indiquée par ces mots : Qui mancano tre sonetti. Ce Pétrarque qui est imprimé en caractères italiques et orné de vignettes assez bien gravées, a pour titre IL PETRARCA DI NVOVO ristampato et diligentemente

corretto...

M. Brunet, dans son Manuel de la librairie, indique deux éditions de Pétrarque faites à Lyon à l'imitation de celle d'Alde de 1501, mais toutes deux avec les feuillets chiffrés. M. Renouard a également enregistré une édition de Lyon de la même date dans son Catalogue de la bibliothèque d'un amateur, tom. III, pag. 79; mais il ne la décrit point, et se borne à dire que c'est une contrefaction de l'édition aldine,

« PreviousContinue »