En giro torte sol cyclos, et rotor igne 1. Sum mus ore, sed is sum mus, si des ero summus *; et ce vers grec qu'on lit sur les bénitiers dans un trèsgrand nombre d'églises : Νίψον ανομήματα, μὴ μόναν όψιν, et ce vers français dû à un nommé Favreau, d'Angoulème : L'ame des vns iamais n'vse de mal 3. Du reste, rien de plus insignifiant que ces bagatelles difficiles. La façon y passe l'étoffe, comme dit Pasquier, et on nous reprochera peut-être de nous y être trop arrêté et d'avoir fait trop d'étalage d'une petite et facile érudition. N'espinochons donc plus sur ces pointilles, pour parler, si nous l'osons, comme l'auteur que nous venons de citer, et hâtons-nous d'en venir à l'ouvrage du bon M. Bougerol. Cet ouvrage, dédié à Camille de Neuville, archevêque de Lyon, est un recueil de vers en l'honneur des églises de cette ville, précédés de textes tirés de l'écriture sainte. L'auteur divise ces églises en quatre chapitres ou empires, savoir S. Jean, sous l'élément du feu, avec neuf conduites; S. Just, avec onze, sous l'élément de l'air; S. Paul, avec treize, sous l'élément de l'eau, * On lisait ce vers sur le pavé de l'église de S. Jean à Florence. Pasquier, loc. cit. On peut ajouter cet exemple en espagnol : A los solos, sola Roma, Amor alos solos sola. et S. Nizier, avec cinquante-trois avec cinquante-trois, sous l'élément de la terre. Ces conduites sont les églises inférieures et les chapelles qui sont comme autant de dépendances des quatre églises principales. Il est bon de noter, en En voici le tableau qui, appartenant à l'ancienne statistique de Lyon, ne sera point déplacé ici: L'EGLISE DE S. JEAN. de S. Etienne. Croix. Ile sanctuaire de l'archevêché. Pierre le vieil. de S. George. - de Sainte l'église de S. de S. Romain. de S. Alban.- des petits Jésuites. - la chapelle de Roanne. L'EGLISE DE S. Just. de la Magdeleine. de Ste. Vrsule. des RR. du verbe incarné. des RR. PP. Trinitaires. la chapelle de Laurette. l'église des RR. PP. Minimes. de Ste. Marie de l'Antiquaille. de N. D. de Fourvière. — la chapelle de S. Laurent. Chazaulx. des RR. PP. Recollets. L'EGLISE DE S. NIZIER. de S. Jacques. de S. Côme et S. Damien. de S. Saturnin. de S. Pierre. de la Platière. la chapelle de la Miséricorde. l'église des RR. PP. Carmes. - la chapelle de Ste. Catherine. - de S. Marcel. l'église du petit Forêt. des RR. de la Déserte. de S. Vincent. des RR. PP. Augustins. des RR. de S. Benoit. - des RR. de Ste. Marie aux Chaînes. des RR. PP. Chartreux. des RR. Carmélites. des RR. Bleu-célestes. des RR. Bernardines. RR. PP. Augustins déchaussés de la Croix-Rousse. - de passant, qu'il résulte de là qu'en 1665, il existait à Lyon quatre-vingt-dix églises ou chapelles, nombre excédant des deux tiers environ le nombre de celles qui subsistent aujourd'hui, et qu'on ignore jusqu'à la place qu'occupaient plusieurs de celles qui ont été détruites. M. Bougerol célèbre à leur tour chacun de ces temples, dans la plupart desquels il parait qu'il allait dire la messe. Il fait l'éloge des saints auxquels ils étaient dédiés, ou des religieux à qui ils appartenaient; il saisit quelquefois l'occasion de rappeler des faits historiques, et cite en marge les auteurs qui les lui ont fournis : c'est ce qu'il appelle donner un raccourcy de l'histoire de Lyon. Quelques citations feront connaitre son style et sa manière qui se rapproche beaucoup de celle de l'abbé de Marolles, son contemporain. Voici une stance sur l'église de S. Just, élément de l'air : L'air paraît si serein sur le mont de S. Just Il nous invite tous, sur le temps de matines, Qui coule des mains divines. Le dévot calembourg qui se trouve ici, prouve que la prononciation actuelle du nom de S. Just, dans laS. Fabien et S. Sébastien. — la chapelle de S. Clair. — l'église des RR. PP. de l'Oratoire. des RR. de Ste. Vrsule.. le sanctuaire de la maison de ville. - l'église des RR. PP. Jésuites, du grand college de la Trinité. — la chapelle de la congrégation des Messieurs de Lyon aux Jésuites de la Ste. Trinité. l'église des RR. PP. Cordeliers. la chapelle de la société des Confalons. la chapelle de N. D. de bon rencontre. l'église des RR. PP. de S. Antoine. des RR. PP. Célestins. des RR. PP. quelle on ne fait pas sentir le , n'est pas nouvelle. Nous nous rappelons une singulière équivoque qu'elle produisit, il y a quelques années. Un de nos prédicateurs qui avait coutume de saccader tout ce qu'il disait, débitait un sermon sur l'établissement du christianisme à Lyon, et dans un endroit il s'écriait : O Polycarpe! 6 Just! Cette carpe au jus fit fortune, et on ne l'a point laissé tomber à terre. Les vers qui suivent ont pour objet l'église des religieuses Bleu-Célestes: Dans la mesme maison, estant aux Bleu-Celestes, Qui devoit dans nos cœurs engendrer l'innocence. Plus loin l'auteur célèbre ainsi l'église des Jacobins : Ne parlez plus, mortels, respectez le chaos : Jacobins. -de l'Hôtel Dieu. de S. Michel. de Ste. Claire. -d'Ainay. de S. Joseph. des RR. de Blie. de Ste. Marie en Bellecour. des Repenties. - des RR. de Ste. Elisabeth. de la Charité. la chapelle du S. Esprit. de Laurette. l'église des RR. PP. du tiers ordre. de la Magdelaine. - la chapelle de S. Lal'église de N. D. de l'isle-Barbe. zare. - Le vent d'ambition se calme sur le port, conduire ; Et vingt-trois cardinaux, Clément cinquieme mort, C'est là un échantillon de ce que M. Bougerol appelle, comme nous l'avons dit, donner un raccourcy de l'histoire de Lyon : il en donne un autre dans ses vers sur l'église des RR. PP. du tiers-ordre, où il attribue à S. Benezet la construction du pont de la Guillotière : Mais il faut, en passant, admirer sur le Rhosne Paradin, 1. II, c. 74. -Année 1506. * Le P. Théophile Raynaud croit que l'endroit appelé Almilat, désigné comme la patrie de St-Benezet, est le village d'Alvilar dans le Vivarais, à trois journées d'Avignon. |