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temps avant celle de M. Techener; mais elle est si pleine de fautes, de transpositions, d'omissions que, suivant l'expression du dernier éditeur dans son avertissement, il y a eu de l'adresse à les multiplier ainsi dans une brochure de huit pages. Il faut, même dans les petites choses, de la correction et de l'exactitude; sinon, elles perdent tout le prix qu'elles peuvent avoir, et leur rareté n'y sert de rien.

M. Alphonse Mahul vient de mettre au jour un nouveau volume de son Annuaire nécrologique, ou Complement annuel et continuation de toutes les biographies ou dictionnaires historiques (Paris, Le Normant fils, 1830, in-8.°). Ce volume complète l'année 1827 dont il forme la seconde partie, et il paraît sous le titre que portaient les six premiers volumes de la collection commencée en 1820, au lieu de celui d'Annales biographiques qui avait été adopté depuis 1826. L'ouvrage sera continué chaque année, non seulement sous l'ancien titre, mais encore dans la forme qu il avait primitivement et que le public a paru goûter davantage.

Le volume que nous annonçons, est rédigé avec le même soin que les précédens dont nous avons successivement rendu compte. Un seul Lyonnais y figure: c'est M. Allier de Hauteroche, savant numismate, correspondant de notre académie, décédé en 1827. L'article qui le concerne, nous paraît de nature à devoir être inséré ici ; en même temps que cette citation justifiera les éloges que nous avons donnés à l'éditeur, elle servira à compléter les détails dans lesquels nous sommes entré dans notre tome VII, page 160, en annonçant la mort de notre estimable compatriote.

« HAUTEROCHE (Louis Allier de), chevalier des ordres de Saint-Jean de Jérusalem et du Saint-Sépulcre, était issu d'une famille noble de Lyon. La tourmente révolutionnaire le jeta, dès son jeune âge, à Constantinople, où il se trouvait à l'époque de la célèbre ambassade du général Aubert du Bayet. Les événemens dont sa famille et lui avaient souffert, avaient donné plus de gravité à son caractère à la fois sérieux et doux. Il fallait à cet esprit une occupation positive; et l'étude de la chronologie lui sembla peut-être moins ingrate que celle du cœur humain.

"Ce fut à Constantinople même que M. de Hauteroche se mit à former une collection de médailles grecques, qu'il augmenta beaucoup dans le cours de ses voyages dans l'Attique et en Egypte. Il revint en France en 1800, mais le Levant n'avait point cessé de l'intéresser, et il se trouva heureux d'être successivement employé, par le département des affaires étrangères, d'abord comme consul à Héraclée, dans la Mer-Noire, et à Cos, dans l'Archipel; ensuite comme attaché au consulat général de Smyrne, et à l'inspection générale du Levant. C'est en cette dernière qualité qu'il accompagna M. le baron Félix de Beaujour, son ami, dans la tournée que cet inspecteur-général fit, en 1817, de tous les établissemens français en Turquie. M. de Hauteroche eut, pendant ce voyage, l'occasion et le loisir d'augmenter sa collection, où l'on a vu figurer le Persée de Macédoine et le Démétrius Poliorcète, qui enrichissent aujourd'hui le cabinet de la Bibliothèque royale. De retour à Paris, il s'occupa de mettre de l'ordre dans ses trésors d'archéologie; il classa ses médailles, les décrivit, et il avait commencé à les faire graver: la mort l'a surpris au milieu de ce travail. Il a laissé la collection la plus complète de médailles grecques qu'il y ait peutêtre en Europe, dans les cabinets particuliers, non seulement par l'assortiment des pièces, fruit précieux, mais pénible, d'une infinité de recherches et d'échanges, mais surtout par leur beauté et par leur conservation. Les

écrits qu'il méditait sur la science numismatique eussent bientôt mis le dernier sceau à sa réputation; mais s'ils eussent achevé de justifier l'estime que tous les savans lui portaient déjà, tant en France qu'à l'étranger, ils n'eussent pu rien ajouter à la tendre affection qu'il savait inspirer à ceux qui le fréquentaient. Il avait déjà préludé par quelques Dissertations intéressantes, composées pour les sociétés savantes dont il était membre, telles qu'un Mémoire sur une médaille anecdote de Polémon 1.er, roi de Pont, imprimé à Cambrai en juillet 1826; une Notice sur les deux Sapho, lue dans le mois d'août 1822, à la Société asiatique; et un Essai sur l'explication d'une Tessère autique, portant deux dates, qu'il publia en 1820, et qui fixe une époque importante dans l'histoire de Syrie.

" M. A. de Hauteroche, en instituant sa légataire universelle une niece, digne à tous égards de sa tendresse, a mérité aussi que sa mémoire restât éternellement chère à la science et à son pays. Il a légué au Cabinet du Roi deux morceaux extrêmement précieux; savoir, la Tessère syrienne à double date, dont il vient d'être parlé, et une médaille en or, de Persée, roi de Macédoine, pièce jusqu'à présent unique. Il a en outre fondé, en faveur de l'académie royale des inscriptious et belles-lettres, une rente perpétuelle de 400 fr., pour être annuellement employée en un prix à décerner au meilleur ouvrage en numismatique. C'est en 1825 qu'il avait fait cet acte de dernière volonté. Il est décédé au mois de novembre 1827. »

Le Journal de la librairie du 26 juin 1830, contient sous le n.o 3548 l'annonce suivante :

« Réhabilitation d'Estienne Dolet, célèbre imprimeur de Lyon, brulé à Paris le 3 août 1546, jour de l'invention de Saint-Estienne, son patron. In-12 d'une feuille. Imp. de Tastu, à Paris.

» Tiré à 6o. »

On trouve aussi dans le même journal l'article ci-après sous le n. 5570 :

«Trente années de la vie de L. E. Joubert, condamné par la cour d'assises des Côtes-du-Nord, le 28 avril 1850, à vingt ans de travaux forcés, au carcan et à la flétrissure, pour crime de Jaux en effet de commerce et de bigamie. Cet abrégé succinct, écrit par lui-même avec une rigoureuse vérité, offre le tableau d'une vie continuellement agitée par des circonstances pleines d'intérêt, dignes de fixer la curiosité publique. In-12 de 3 feuilles 2/5, impr. de Guyon à Saint-Brieuc, A Saint-Brieuc, chez Mad. veuve Guyon. Prix: 1 f. 50 c.

"Se vend au profit de l'auteur, né à Lyon, le 23 novembre 1786. "

BULLETIN HISTORIQUE

DU MOIS DE JUIN 1830.

I. -

Une ordonnance du roi, en date du 21 mai, autorise M. le maire de Lyon à accepter, au nom de cette ville, jusqu'à concurrence des trois-quarts seulement, le legs universel évalué 230,000 fr. environ, fait par la dame Deuuzière, veuve, en premières noces, du sieur Ray et, en secondes, du sieur Fortier, pour la fondation d'un établissement de bienfaisance et d'instruction, où seront reçus et élevés des enfans pauvres de cinq à quinze ans. Le quart restant sera remis aux héritiers naturels, parens de la testatrice à un degré assez éloigné.

*** Une autre ordonnance royale, en date du 25 avril, porte qu'il sera établi à Trévoux, département de l'Ain,

un bureau de perception pour le droit de navigation entre Lyon et Mâcon.

**

* 3. Le tableau de rectification des listes électorales a été affiché aujourd'hui : le nombre des électeurs est augmenté de 135; au 16 octobre 1829, il était de 2141; savoir, au Nord, 1011; au Midi, 815, et à Villefranche, 315; il est aujourd'hui de 2279; savoir, au Nord, 1059; au Midi, 895, et à Villefranche, 525. Le college de département se formant du quart du nombre des électeurs d'arrondissement, se trouve porté à 569 électeurs; au 16 octobre dernier il était de 555. Le moins imposé des membres de ce dernier collége payait au 16 octobre 858 fr. 07 cent. Aujourd'hui le minimum du cens est remonté à 845 fr. 27 cent.

Même jour. M. Boisot, négociant à Lyon, nommé directeur du Mont de piété de cette ville, vient d'être admis à prêter serment en cette qualité, et est entré immédiatement dans l'exercice de ses nouvelles fonctions.

5. M. Genton, juge au tribunal civil de Lyon, est appelé à Paris pour remplir les fonctions de secrétaire particulier et chef du cabinet de M. Chantelauze, nouveau garde des sceaux.

*7.Mort de M. Fleuri Epinat, un des peintres les plus distingués de l'école lyonnaise, et dont les nombreuses productions occupent une place honorable dans les galeries de tableaux les plus renommées.

Même jour. Les compagnons menuisiers se sont coalisés pour obtenir le maintien du prix de leurs journées et des façons, que les maîtres avaient manifesté l'intention de diminuer. D'un commun accord ils ont tous déserté les ateliers.

* 8

*

, 9,

10 et 11.

Des scènes de tumulte et de désordre ont eu lieu au grand théâtre provisoire, à l'oc

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