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aussi notre tome XI, pag. 388. L'auteur du second de ces opuscules ne l'offre aux lecteurs, ainsi que nous l'avons dit, que comme un essai auquel il se propose de donner par la suite un plus grand développement.

PETITE MACÉDOINE sur les contrefacteurs en général et plus particulièrement sur ceux de Lyon, avec cette épigraphe N'ayez donc rien de commun avec eax (en Saint Paul, c. V, v. 7). Par J.-B. Dupuy, arbitre de commerce et professeur, auteur du Classique des commerçans, de l'Epistolaire commercial et de la Tenue des lirres élémentaire. Lyon, imprimerie de J.-M. Boursy, juin 1830, in-8.o de 25 pages.

Les réflexions que contient cette brochure dont l'intitulé peut faire pressentir le style et la manière de l'auteur, semblent moins s'appliquer aux contrefacteurs d'ouvrages littéraires qu'aux contrefacteurs de dessins d'étoffes. Plusieurs passages se réfèrent cependant aux uns comme aux autres, et à la nécessité de les réprimer également. La conclusion de M. Dupuy est un peu sévère : « Que cinq années de réclusion, dit-il, soient prononcées par la loi contre les contrefacteurs, et il ne s'en trouvera plus un seul. Jamais chef d'atelier complaisant ne voudra se charger des iniquités d'Israël moderne. » L'opuscule est ainsi terininé: « Si l'on nous demande de quel droit, à quel titre nous avons publié cet écrit, nous renverrons la réponse au jour de la publication d'un ouvrage auquel nous travaillons depuis quelque temps. Nous dirons aux plus pressés « Les Français ont le droit de publier et de faire "imprimer leurs opinions en se conformant aux lois qui » doivent réprimer les abus de cette liberté. (Art. 8 de » la charte constitutionnelle ). »

DISCOURS sur la question des progrès de civilisation, ou des forces progressives de l'opinion et des idées en France, l'an 1830, avec des considérations sur la variation des probabilités de la durée de la vie, et des rapports numériques des différens âges qui composent la population, et sur l'utilité d'une statistique de ces rapports; prononcé à la séance de l'Académie royale des sciences, belles-lettres et arts de Lyon, le 30 mars 1830; par un correspondant de cette académie (M. Jérôme Quinet). Bourg, Bottier, et Paris, Tourneux, 1830, in-8.o de iv et 40 pages.

La lecture de ce mémoire, encore manuscrit, a excité à l'académie de Lyon le plus vif intérêt, et l'auteur lai doit sans doute sa nomination toute récente de correspondant de cette compagnie. Le titre fait connaître le sujet; le résumé suivant, par lequel est terminé l'opuscule, donnera une idée de la manière dont les hautes questions. dont il s'agit y sont résolues:

....

(6 Tout ce que nous pouvons savoir des temps passés nous donne à remarquer que le perfectionnement moral de toute nation, que même les progrès de l'humanité pour tout un continent comme l'Europe, ont été jusqu'ici troublés par des calamités et des fléaux de la nature, versés sur la terre en des siècles qui reviennent de loin en loin entre les autres siècles, comme reviennent les éruptions de certains volcans, mais à des temps qui laissent entre eux trente à quarante générations. C'est seulement pendant les siècles d'intervalles favorables à l'existence de la race humaine et à la durée de la vie, que les progrès de l'humanité sont praticables; et ils retombent et sont périodiquement effacés. Il ne faut donc pas attribuer à certaines générations tout le mérite des temps où les progrès ne sont pas interrompus; chaque âge remplit la mission qui lui est donnée dans l'ordre des temps;

les formes suivant lesquelles l'humanité se gouverne reprennent un nouvel élan de variabilité dans les premiers siècles de la progression de la vie moyenne, parce qu'alors les âges au-dessous de la maturité sont en nombre dominant; leur disposition active qui les porte au changement et aux entreprises n'est pas balancée. Le temps de leur prépondérance paraît avoir fini pour la France avec le dix-huitième siècle; et dès lors les institutions de l'ordre qui s'établit avec grande peine en harmonie avec l'équité, et avec le développement des facultés croissantes, doivent y prendre un caractère plus déterminé de durée et de persistance, élémens nécessaires de la perfectibilité que l'expérience produit. La société en France est entrée dans l'âge de la fermeté et de l'expérience: elle s'en aperçoit : j'ai cherché à en découvrir les preuves les plus positives, et à montrer que la statistique devra les fournir complètes et authentiques. "

DISCOURS pour une bénédiction de cloches, prononcé dans l'église paroissiale de Saint-Rambert, près de l'ileBarbe, par M. l'abbé de Bonnevie, chanoine et vicaire. général de Lyon. Lyon, imprimerie de Louis Perrin 1830, in-8. de 24 pages.

On lira avec intérêt et édification ce discours, un des meilleurs que l'auteur ait composés, et dans lequel l'adroit arrangement et l'éclat des pensées le disputent à l'élégance et à la pureté du langage. Le sujet n'offrait guères que des lieux communs, mille fois rebattus; mais M. l'abbé de Bonnevie a eu l'art de le rajeunir, en quelque sorte, en y faisant entrer d'une manière toute naturelle le tableau des plus grands événemens de la restauration et l'éloge de nos princes dont les pompes de l'église se plaisent à célébrer le retour et les bienfaits.

LETTRE d'un provincial, électeur d'arrondissement, à un de ses amis. Paris, J. M. V. Audin, et Lyon J. M. Barret, 1830, in-8.° de 35 pages. Prix: 75 cent

Cette lettre est relative aux élections, à la fameuse adresse de la chambre des députés et au droit qu'aurait cette chambre de rejeter le budget. L'auteur ne se désigne que par les lettres initiales L. E. E. Nous ignorons quelle est la personne cachée sous ce masque; mais ce que nous savons pour avoir lu l'opuscule avec attention, c'est qu'il sort de la plume d'un homme d'esprit et d'un logicien les lecteurs même qui ne partageraient pas les opinions qui y sont professées, seront forcés d'en convenir. Cette brochure nous a donc paru tout-à-fait digne d'être distinguée de la foule des écrits de toutes couleurs qu'a inspirés la gravité des circonstances actuelles.

Le libraire de Paris, M. Techener, continue la publication de sa Collection de facéties, raretés et curiosités littéraires, tirée à soixante exemplaires et confiée aux presses de M. J. Pinard. On sait que deux Lyonnais, hommes de lettres bien connus, président au choix et à l'impression de ces pièces dont la naïveté originale charmait nos arrière grands-pères. Nous avons sous les yeux cinq de ces réimpressions en beau caractère gothique. Elles sont toutes en vers. En voici les titres :

I. La vraie medecine de maistre Grimache qui guarit de tous maulx et plusieurs aultres: ensemble de nauoir iamais faulte d'argent, vtile et proufitable a vng chascun, auec plusieurs aultres receptes gentilles pour resiouir tous esprits melancholiques. In-18.o de xxxij pages.

II. Sermon ioyeulx dung fiance qui empronte vng pain

sur la fournee a rabattre sur le tems aduenir. Paris, xiij pages.

III. Le Banquet des chambrieres faict aux estuues le ieudy gras. Les Folastries de la bonne chambriere, a Janot Parisien recitees au bouc de Estienne Iodelle.

xxxj pages.

On remarque dans le Banquet des chambrieres une imitation du conte de Boccace que La Fontaine a si bien remanié depuis sous le titre du Diable en enfer.

Les Folastries de la bonne chambriere, qui viennent ensuite et qui sont sans doute reprodui es d'après un exemplaire où elles étaient imprimées à part, figuraient également dans la Continuation des Amours de P. de Ronsard, Paris, 1557, in-8.o, où nous nous rappelons les avoir lues.

IV. Monologue nouueau et fort ioyeulx de la Chamberiere desproueue du mal damours. A Lion. Histoire pitoyable d'vn marchand lequel donna dix escus a son varlet pour coucher avec sa femme, cependant quil alla coucher auec sa seruante. xxj pages.

Le Monologue nouueau est accompagné de cette souscription: On les vent a Lion pres les Halles par Pierres Preuost: et au palais a la galerie de la Chancellerie . Nous ne connaissons aucun autre ouvrage imprimé par ce Pierre Prevost. L'original de la pièce dont il s'agit, est un petit in-8. gothique qui n'a que quatre feuillets: la nouvelle réimpression en a six. Voyez M. Brunet, Manuel du Libraire, tome II, pag 507.

V. Le plaisant discours et aduertissement aux nouuelles mariees pour ce bien et proprement comporter la premiere nuict de leurs nopces, recite a un balet par un ieune homme lyonnois le iour du ieudy gras dernier. A Lyon. xv pages.

Nous avons déjà annoncé cette pièce, tom. XI, pag. 63 et 234, d'après le Journal de la Librairie. Une autre édition, imprimée chez Guiraudet, en a été faite peu de t. XII.

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