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HARVARD COLLEGE LIBRARY

F. C. LOWELL FUND

July 21, 1924

historiques et Statistiques

DU DÉPARTEMENT DU RHONE.

STATISTIQUE.

ESSAIS HISTORIQUES sur la ville de Lyon, ou description par ordre alphabétique des quartiers, places, rues et monumens de cette ville.

(XIX. ARTICLE ).

CLAUDE (rue et petite rue Saint), aboutissant à la rue Terraille et à la place Romarin. Une chapelle dédiée à Saint Claude, laquelle n'existe plus, paraît avoir donné son nom à ces deux petites rues qui n'offrent rien de remarquable. On achève en ce moment de bâtir une énorme maison formant une espèce d'ile en carré-long, et dont deux façades bordent tout un côté de la rue S. Claude, tandis que des deux autres la première borde une partie de la rue Terraille, et la seconde, une partie de celle du Griffon. Ce bâtiment contraste par sa nouveauté, comme par ses dimensions, avec les vieilles constructions, au milieu desquelles il est, pour ainsi dire, caché. Il ne pourra guère servir d'habitation qu'à des ouvriers qui, du reste, n'y seront pas mal placés, vu la proximité du quartier des Capucins où se sont établis un grand nombre de négocians.

CLAUDIA (rue), longeant la façade méridionale du bâtiment du Concert, et aboutissant à la place du Concert et à celle des Cordeliers.

L'ouverture de cette rue date de 1724, époque de la construction de la salle du Concert. Ce n'est que depuis environ trente ans qu'on lui a donné le nom de rue Claudia, pour rappeler la mémoire de Claudia Boussonnet, nièce, par sa mère, du peintre Stella, et qui s'est rendue célèbre, ainsi que ses deux sœurs, Françoise et Antoinette, dans l'art de la gravure 1.

On espérait que cette rue disparaîtrait avec le bâtiment du Concert, pour former une plus belle avenue au pont Charles X, achevé et livré à la circulation du public, depuis un an, et pour ouvrir un large passage qui aurait tendu directement de ce pont au quai S. Antoine, en traversant la place des Cordéliers et la rue de la Grenette; mais des réparations qu'on a permis de faire à cette même maison du Concert, et surtout l'exhaussement d'un étage qu'elle vient de recevoir, semblent annoncer que ce projet, dont l'exécution serait si désirable, est, sinon abandonné, du moins ajourné indéfiniment.

CLÉBERG (rue de), aboutissant à la place de l'Antiquaille et à la rue du Juge de paix. La dénomination donnée depuis quelques années à cette rue est un hommage rendu à la mémoire de ce Jean Cléberg, surnommé le Bon Allemand, en l'honneur duquel plusieurs auteurs veulent, sans aucune preuve, que la statue dite l'Homme de la Roche, ait été primitivement érigée, mais qui, s'il ne mariait pas les filles de Bourgneuf, fut

1 Voy. Archives du Rhône, tom. V, pag. 355-355.

certainement un des premiers bienfaiteurs de l'hospice de la Charité. Du reste, aucun souvenir historique ne rattache le noia de Jean Cléberg à la localité qui est le sujet de cet article. M. Cochard, Guide du voyageur à Lyon, pag. 473, en a fait la remarque avant nous, et a regretté que l'administration municipale n'eût pas choisi un lieu plus fréquenté pour le décorer du nom d'un homme recommandable par une foule d'uctions de bienfaisance. Quant à ce qu'ajoute le même autcur qu'il est possible que le général Kléberg, assassiné en Egypte, appartint à la même famille, nous observerons que cela est en effet au nombre des choses possibles, quoique la ressemblance des deux noms, sur laquelle s'appuie cette conjecture, déjà hasardée par M. Jouy 2,

1 Nous avons donné d'amples détails sur Jean Cléberg dans le tom. V des Archives dis Rhône, pag. 297 et suivantes. Nous y renvoyons le lecteur. Il y trouvera une analyse exacte de l'ouvrage que M. Cochard a publié sous le titre de l'Homme de la Roche, ou Calendrier historique et anecdotique de Lyon, pour l'année 1827, et qui nous a fourni l'occasion de citer plusieurs pièces inédites propres à jeter un grand jour sur la biographie du Bon Allemand, et surtout à montrer combien il est douteux, malgré l'opinion généralement adoptée, que la statue de bois érigée par le peuple sur la place de Bourgneuf et qu'on renouvelle toutes les fois qu'elle tombe de vétusté, ait été destinée à représenter ce personnage. Quant à la part qu'il a eue à la fondation de l'Aumône générale, et aux dons qu'il versa dans la première caisse de cet établissement, on peut aussi consulter notre tom. X, pag. 22.

2 L'Hermite en province, 1825, tom. V, pag. 174. Si c'était le lieu, nous dirions qu'en lisant cet ouvrage peut douter que l'auteur soit jamais venu à Lyon, et

on

ne soit pas aussi complète que M. Cochard l'a pensé ; car le célèbre général dont il veut parler, s'appelait Kléber, et non Kléberg, comme il l'écrit.

CLERMONT (rue), de la rue Sirène à la place des Terreaux. Elle fut ouverte, en 1582, par les ordres de Françoise de Clermont-Tonnerre, abbesse de l'abbaye royale de Saint-Pierre. Le terrain qu'elle occupe, appartenait à cette abbaye. Il paraît qu'avant de prendre le nom de sa fondatrice, qui est celui d'une des familles les plus considérables du royaume, on l'appela pendant quelque temps rue Malconseil, ou du moins qu'il y a eu une rue ainsi appelée dans le voisinage.

La rue Clermont, à raison de sa position et de ses aboutissans, est une des rues les plus fréquentées de Lyon. Elle est d'ailleurs habitée par des marchands de toute espèce et principalement par des marchands de merceries qui y attirent beaucoup de chalands. Le côté du levant est occupé par une aile du bâtiment de SaintPierre, une de nos plus belles propriétés municipales, et dont nous donnerons l'historique et la description à l'article de la rue Saint-Pierre, ou plutôt à celui de la place des Terreaux.

croire qu'il y a voyagé, sans sortir de son cabinet. La plupart des renseignemens qu'il donne, sont, en effet, si inexacts, qu'il paraît avoir écrit sur des notes incomplètes qu'on lui a envoyées, et qu'il a souvent mal comprises. Nous avons cité et nous citerons encore par la suite quelques exemples propres à confirmer ce jugement.

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